Je ne crois pas vous l'avoir déjà dit: c'est à mon association cinéma que je dois la découverte récente de A bread factory (1 et 2). Cerise sur le gâteau: j'ai également accueilli Patrick Wang ! Le réalisateur est venu à notre rencontre et j'ai ensuite échangé avec lui par mail...
Bien qu'encore méconnu en France, l'Américain a plusieurs talents dont la complémentarité fait de lui un cinéaste vraiment intéressant. Les secrets des autres, son deuxième film, est celui par lequel j'ai pu le découvrir. Surprise: il est également... économiste de formation ! Voici ses réponses - traduites - à quelques-unes de mes questions...
Patrick, quelle a été votre première idée avant de décider de réaliser A bread factory ?
Je crois que l'une des premières inspirations derrière A bread factory est la tournée des cinémas français que j'ai faite pour montrer Les secrets des autres. Je me souviens de la beauté de ces espaces communautaires et de la lutte pour les maintenir en vie.
Bien qu'encore méconnu en France, l'Américain a plusieurs talents dont la complémentarité fait de lui un cinéaste vraiment intéressant. Les secrets des autres, son deuxième film, est celui par lequel j'ai pu le découvrir. Surprise: il est également... économiste de formation ! Voici ses réponses - traduites - à quelques-unes de mes questions...
Patrick, quelle a été votre première idée avant de décider de réaliser A bread factory ?
Je crois que l'une des premières inspirations derrière A bread factory est la tournée des cinémas français que j'ai faite pour montrer Les secrets des autres. Je me souviens de la beauté de ces espaces communautaires et de la lutte pour les maintenir en vie.
Peut-on considérer In the family, Les secrets des autres et A bread factory comme une trilogie ?
Je crois en effet qu'ils sont liés et forment une sorte de cycle.
Considérez-vous A bread factory comme deux films ou un seul ? Pourquoi ?
Je pense généralement à eux comme deux films, du simple fait du volume de travail qu'ils ont demandé, mais aussi parce que chacun peut, dans une certaine mesure, exister indépendamment de l'autre. Cela dit, le fait que les gens puissent les considérer comme un film unique ne me pose aucun problème.
Il y a beaucoup d'acteurs, dans A bread factory. Comment les avez-vous rencontrés ? Et comment avez-vous décidé de travailler avec eux ?
Il y en a à peu près une douzaine avec lesquels j'avais déjà travaillé. Parfois, notre collaboration précédente et notre amitié étaient déjà importantes, comme avec Trevor St. John et Brian Murray. Quelqu'un comme Zachary Sayle avait déjà eu un petit rôle dans In the family et, en travaillant avec lui sur A bread factory, j'ai appris jusqu'où il pouvait aller. Cela dit, pour la plupart des acteurs, il s'agit de rencontres lors d'auditions. C'est pour moi la meilleure façon de choisir le casting d'un film. J'aime travailler avec des acteurs avec des backgrounds très différents les uns des autres.
Est-ce que les deux films ont la même équipe technique ? Les avez-vous tournés simultanément ?
Oui, les deux films ont les mêmes techniciens. Nous avons tourné les deux films ensemble... et parfois les deux le même jour.
Est-ce que vous avez envie de raconter au public des choses qui se passent aux État-Unis aujourd'hui ? Ou s'agit-il d'une pure fiction ?
Je pense qu'il s'agit d'une histoire à propos de la manière dont différentes forces sociales entrent en collision. Ibsen a travaillé ainsi, Brecht également. Il me semble que A bread factory est pertinent aux États-Unis aujourd'hui, de la même façon que Ibsen et Brecht le sont. Ils regardent avec honnêteté la manière dont ces forces sociales humaines interagissent.
Pourquoi avoir décidé de faire de A bread factory un film ? Aurait-il été possible de raconter la même histoire dans une pièce de théâtre ?
Je n'y ai jamais pensé en tant que pièce... et ça ne m'intéresse pas de le faire. De la même façon que ça ne m'intéresse pas d'y penser en tant que roman.
Considérez-vous le cinéma comme le meilleur moyen de raconter une histoire ?
Je pense qu'il y a beaucoup de belles formes pour raconter des histoires. Pour ce qui me concerne personnellement, le cinéma est, en ce moment, la meilleure forme pour raconter les histoires qui m'intéressent. Pour en recevoir, actuellement, je préfère les nouvelles et les romans.
Vous écrivez également des films, des chansons et des pièces. Vous avez été acteur. Est-ce que vous aimez toutes les formes d'art ? Vous sentez-vous libre de créer ?
Oui, j'aime toutes ces choses. Je me sens heureux d'avoir pu expérimenter toutes ces choses par simple curiosité, sans objectif pratique ou professionnel. Je pense que c'est ce qui procure de la liberté.
Pourrez-vous tourner d'autres films à l'avenir ? Y a-t-il déjà une autre histoire que vous voudriez raconter ?
Je ne sais pas.
Est-ce que vous considérez vos films "américains" ?
Oui.
Qu'attendez-vous de vos visites dans d'autres pays pour présenter votre travail ?
Je ne sais pas ce que que je peux attendre. J'ai l'impression que chaque film, chaque projection est un recommencement. J'attends de voir ce que les spectateurs ont à me dire.
En France, les films américains sont souvent considérés comme des blockbusters. Est-ce qu'il vous arrive de regarder aussi ce type de films ?
Oui, en général quand je prends l'avion.
Qu'est-ce que vous connaissez des films européens et français ? Est-ce que vous en aimez certains ?
Parmi mes réalisateurs de films préférés, il y a Tony Richardson, Luchino Visconti, Ingmar Bergman, Jacques Tati, René Clément et Jacques Rivette.
Quels sont vos meilleurs souvenirs à l'étranger ? Aimeriez-vous pouvoir voyager de nouveau, un jour prochain ?
Je suis Taïwanais et les Taïwanais sont connus pour deux choses: la convivialité et la nourriture. Je pense que c'est ce dont je me souviendrai, les amitiés et la nourriture !
----------
Il est temps de dire merci...
Patrick Wang est un chic type, qui s'est montré ouvert (et très drôle) lors de notre traditionnel débat - après la projection du premier volet de A bread factory. Je souhaite l'en remercier chaleureusement. Désormais, je compte bien voir son premier film: In the family. Même si ce n'est pas pour tout de suite, j'en reparlerai sûrement...
Je crois en effet qu'ils sont liés et forment une sorte de cycle.
Considérez-vous A bread factory comme deux films ou un seul ? Pourquoi ?
Je pense généralement à eux comme deux films, du simple fait du volume de travail qu'ils ont demandé, mais aussi parce que chacun peut, dans une certaine mesure, exister indépendamment de l'autre. Cela dit, le fait que les gens puissent les considérer comme un film unique ne me pose aucun problème.
Il y a beaucoup d'acteurs, dans A bread factory. Comment les avez-vous rencontrés ? Et comment avez-vous décidé de travailler avec eux ?
Il y en a à peu près une douzaine avec lesquels j'avais déjà travaillé. Parfois, notre collaboration précédente et notre amitié étaient déjà importantes, comme avec Trevor St. John et Brian Murray. Quelqu'un comme Zachary Sayle avait déjà eu un petit rôle dans In the family et, en travaillant avec lui sur A bread factory, j'ai appris jusqu'où il pouvait aller. Cela dit, pour la plupart des acteurs, il s'agit de rencontres lors d'auditions. C'est pour moi la meilleure façon de choisir le casting d'un film. J'aime travailler avec des acteurs avec des backgrounds très différents les uns des autres.
Est-ce que les deux films ont la même équipe technique ? Les avez-vous tournés simultanément ?
Oui, les deux films ont les mêmes techniciens. Nous avons tourné les deux films ensemble... et parfois les deux le même jour.
Est-ce que vous avez envie de raconter au public des choses qui se passent aux État-Unis aujourd'hui ? Ou s'agit-il d'une pure fiction ?
Je pense qu'il s'agit d'une histoire à propos de la manière dont différentes forces sociales entrent en collision. Ibsen a travaillé ainsi, Brecht également. Il me semble que A bread factory est pertinent aux États-Unis aujourd'hui, de la même façon que Ibsen et Brecht le sont. Ils regardent avec honnêteté la manière dont ces forces sociales humaines interagissent.
Pourquoi avoir décidé de faire de A bread factory un film ? Aurait-il été possible de raconter la même histoire dans une pièce de théâtre ?
Je n'y ai jamais pensé en tant que pièce... et ça ne m'intéresse pas de le faire. De la même façon que ça ne m'intéresse pas d'y penser en tant que roman.
Considérez-vous le cinéma comme le meilleur moyen de raconter une histoire ?
Je pense qu'il y a beaucoup de belles formes pour raconter des histoires. Pour ce qui me concerne personnellement, le cinéma est, en ce moment, la meilleure forme pour raconter les histoires qui m'intéressent. Pour en recevoir, actuellement, je préfère les nouvelles et les romans.
Vous écrivez également des films, des chansons et des pièces. Vous avez été acteur. Est-ce que vous aimez toutes les formes d'art ? Vous sentez-vous libre de créer ?
Oui, j'aime toutes ces choses. Je me sens heureux d'avoir pu expérimenter toutes ces choses par simple curiosité, sans objectif pratique ou professionnel. Je pense que c'est ce qui procure de la liberté.
Pourrez-vous tourner d'autres films à l'avenir ? Y a-t-il déjà une autre histoire que vous voudriez raconter ?
Je ne sais pas.
Est-ce que vous considérez vos films "américains" ?
Oui.
Qu'attendez-vous de vos visites dans d'autres pays pour présenter votre travail ?
Je ne sais pas ce que que je peux attendre. J'ai l'impression que chaque film, chaque projection est un recommencement. J'attends de voir ce que les spectateurs ont à me dire.
En France, les films américains sont souvent considérés comme des blockbusters. Est-ce qu'il vous arrive de regarder aussi ce type de films ?
Oui, en général quand je prends l'avion.
Qu'est-ce que vous connaissez des films européens et français ? Est-ce que vous en aimez certains ?
Parmi mes réalisateurs de films préférés, il y a Tony Richardson, Luchino Visconti, Ingmar Bergman, Jacques Tati, René Clément et Jacques Rivette.
Quels sont vos meilleurs souvenirs à l'étranger ? Aimeriez-vous pouvoir voyager de nouveau, un jour prochain ?
Je suis Taïwanais et les Taïwanais sont connus pour deux choses: la convivialité et la nourriture. Je pense que c'est ce dont je me souviendrai, les amitiés et la nourriture !
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Il est temps de dire merci...
Patrick Wang est un chic type, qui s'est montré ouvert (et très drôle) lors de notre traditionnel débat - après la projection du premier volet de A bread factory. Je souhaite l'en remercier chaleureusement. Désormais, je compte bien voir son premier film: In the family. Même si ce n'est pas pour tout de suite, j'en reparlerai sûrement...
2 commentaires:
Ah oui Les secrets des autres je n'avais pas fait le rapprochement. J'aimerais bien revoir cette fin...
Souvent les réalisateurs sont très bavards. Ici les réponses sont plutôt courtes sans doute parce que c'était par écrit.
J'aime toujours participer aux débats ou tables rondes dans les festivals mais souvent ça oriente ce que je pense du film.
Tu as complètement raison. J'ai raté le coche: j'aurais dû prendre quelques notes supplémentaires lorsqu'il a parlé de son film devant le public de mon association. C'est vraiment sympa d'avoir pu lui adresser des questions ensuite, mais il y avait d'autres choses à préciser. Une prochaine fois, peut-être...
C'est vrai que ce genre de débat peut orienter notre jugement. Mais c'est un petit plaisir supplémentaire, aussi. Surtout quand l'interlocuteur est sympathique et ouvert à un échange en profondeur. Je dois dire que nous avons de la chance: c'est souvent le cas de nos (rares) invités.
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