1962, aux États-Unis. Un très talentueux pianiste (classique et jazz) embauche un chauffeur pour le conduire en tournée. Si l'anecdote paraît très banale, elle ne l'était pas à l'époque: le pianiste était noir et le chauffeur blanc. Que Don Shirley ait pu recruter Tony Vallelonga paraissait alors, pour beaucoup, une pure incongruité. Euphémisme...
Cette histoire, Green book - Sur les routes du Sud nous la raconte aujourd'hui en nous démontrant la totale absurdité de la situation. Édifiant à bien à des points de vue, le film n'oublie pas de se moquer de ces fichus préjugés raciaux: c'est, entre autres, une comédie. D'après moi, il est important de préciser que le scénario a été co-écrit par Nick Vallelonga, le fils du chauffeur, ce qui lui vaut les foudres d'une partie de la famille de Don Shirley. Que dire ? Chacun jugera selon ses goûts, en son âme et conscience: j'y vois, moi, une preuve supplémentaire que les questions de racisme et de discrimination sont encore loin d'être réglées aux States. Bref... toute considération politique mise à part, ce long-métrage m'a offert un bon moment. Même s'il semble parfois se répéter un peu, il ne m'a JAMAIS ennuyé !
Je veux d'abord saluer la performance des acteurs, avec un plaisir d'autant plus manifeste que j'ai découvert le très bon Mahershala Ali. Oui, il est servi par un scénario aux petits oignons et des dialogues souvent savoureux, mais, sans forcer, sa stature et son charisme viennent immédiatement imposer et crédibiliser son personnage. Face à cela, Viggo Mortensen donne une réplique parfaitement juste. Sincèrement, je n'en attendais pas moins de lui, mais je veux saluer cette performance pour ce qu'elle est: une parfaite interprétation. Formellement, le film est toujours efficace et souvent emballant. Toujours très amateur des oeuvres en costumes, je me suis régalé devant cette impeccable reconstitution de l'Amérique des sixties. Évidemment, tout est encore plus flagrant en musique: la bande originale est une véritable merveille, avec d'excellents morceaux jazzy et un peu de classique, là où vous ne l'attendriez peut-être pas. Au final, voilà donc le premier de mes feel good movies de 2019 ! Parfois, une bonne histoire bien racontée est largement suffisante...
Green book - Sur les routes du Sud
Film américain de Peter Farrelly (2018)
L'auteur - avec son frère cadet Bobby - des énôôôôôrmes comédies que sont Dumb and dumber et Mary à tout prix démontre donc ici qu'il avait autre chose de bien plus subtil à proposer. Belle surprise ! Non sans audace, certains ont comparé le film à Intouchables. Mouais... on parle de couleurs de peau, OK, mais pas de handicap ! Personnellement, je ferais davantage le lien avec BlackKklansman...
----------
Une petite précision s'impose...
J'ai écrit le gros de cette chronique avant la cérémonie des Oscars. Dans la nuit de dimanche à lundi, Green book... en a reçu trois: ceux du meilleur film, du meilleur scénario original et du meilleur acteur dans un second rôle (!!!) pour Mahershala Ali. Une moisson honorable.
Et pour poursuivre votre chemin...
Je peux vous proposer de vous diriger vers chez Pascale ou Dasola. Et, entre deux étapes, vous pourrez vous arrêter chez Princécranoir.
Cette histoire, Green book - Sur les routes du Sud nous la raconte aujourd'hui en nous démontrant la totale absurdité de la situation. Édifiant à bien à des points de vue, le film n'oublie pas de se moquer de ces fichus préjugés raciaux: c'est, entre autres, une comédie. D'après moi, il est important de préciser que le scénario a été co-écrit par Nick Vallelonga, le fils du chauffeur, ce qui lui vaut les foudres d'une partie de la famille de Don Shirley. Que dire ? Chacun jugera selon ses goûts, en son âme et conscience: j'y vois, moi, une preuve supplémentaire que les questions de racisme et de discrimination sont encore loin d'être réglées aux States. Bref... toute considération politique mise à part, ce long-métrage m'a offert un bon moment. Même s'il semble parfois se répéter un peu, il ne m'a JAMAIS ennuyé !
Je veux d'abord saluer la performance des acteurs, avec un plaisir d'autant plus manifeste que j'ai découvert le très bon Mahershala Ali. Oui, il est servi par un scénario aux petits oignons et des dialogues souvent savoureux, mais, sans forcer, sa stature et son charisme viennent immédiatement imposer et crédibiliser son personnage. Face à cela, Viggo Mortensen donne une réplique parfaitement juste. Sincèrement, je n'en attendais pas moins de lui, mais je veux saluer cette performance pour ce qu'elle est: une parfaite interprétation. Formellement, le film est toujours efficace et souvent emballant. Toujours très amateur des oeuvres en costumes, je me suis régalé devant cette impeccable reconstitution de l'Amérique des sixties. Évidemment, tout est encore plus flagrant en musique: la bande originale est une véritable merveille, avec d'excellents morceaux jazzy et un peu de classique, là où vous ne l'attendriez peut-être pas. Au final, voilà donc le premier de mes feel good movies de 2019 ! Parfois, une bonne histoire bien racontée est largement suffisante...
Green book - Sur les routes du Sud
Film américain de Peter Farrelly (2018)
L'auteur - avec son frère cadet Bobby - des énôôôôôrmes comédies que sont Dumb and dumber et Mary à tout prix démontre donc ici qu'il avait autre chose de bien plus subtil à proposer. Belle surprise ! Non sans audace, certains ont comparé le film à Intouchables. Mouais... on parle de couleurs de peau, OK, mais pas de handicap ! Personnellement, je ferais davantage le lien avec BlackKklansman...
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Une petite précision s'impose...
J'ai écrit le gros de cette chronique avant la cérémonie des Oscars. Dans la nuit de dimanche à lundi, Green book... en a reçu trois: ceux du meilleur film, du meilleur scénario original et du meilleur acteur dans un second rôle (!!!) pour Mahershala Ali. Une moisson honorable.
Et pour poursuivre votre chemin...
Je peux vous proposer de vous diriger vers chez Pascale ou Dasola. Et, entre deux étapes, vous pourrez vous arrêter chez Princécranoir.
16 commentaires:
L'oscarisation prévue a donc eu lieu. Evidemment, la couleur politique affichée par le film va complètement dans le sens de ligne exigée cette année qui joue sur la diversité. On ne peut évidemment rien reprocher à ce film sur ce plan, sinon dans l'écriture, tout de même une forme d'éducation régressive du Blanc vers le Noir qui me dérange un peu.
Et merci pour le lien ! :-D
Rebonjour Martin, merci pour le lien et j'ai été contente que le film soit autant oscarisé. Bonne journée.
Le comparer à Indestructibles !!! J'ai failli rire.
Rien à ajouter, ce film est enthousiasmant et je t'encourage à re-découvrir Mahershala dans Moonlight, il
y est merveilleux.
Et pas d'accord DU TOUT avec le prince qui sous entend que le blanc tire le noir vers le bas. C'est tout le contraire.
@Princécranoir:
Ton contrepoint est très intéressant, l'ami. Je trouve le film digne, malgré tout.
Je comprends ce qui te dérange, mais je crois que ce n'est pas si grave que cela, finalement.
Après, je t'avoue que le mauvais accueil réservé au film par la famille de Don Shirley m'a troublé...
@Princécranoir 2:
Pas de quoi, du coup ! J'apprécie de pouvoir lier des avis divergents, parfois.
@Dasola:
Trois Oscars, ce n'est pas si mal, en effet.
Cela dit, "Bohemian Rhapsody" en a eu quatre, lui, dont celui (mérité) de meilleur acteur.
@Pascale:
Pas "Indestructibles" ! "Intouchables" !!!
Bon, je te passe le lapsus. Je suppose que la comparaison vient aussi du lien de subordination.
Après, nous sommes d'accord: cette comparaison est franchement hasardeuse. Bref...
@Pascale 2:
Je laisserai Princécranoir te répondre (s'il le souhaite).
Moi, je crois qu'il dit plutôt que l'histoire est vue du point de vue du Blanc.
Et, sans en faire un drame, je trouve aussi que cela peut donner lieu à discussion.
Le coréen a dû rectifier de lui Même. Comme si on lui demandait son avis...
J'ai réessayé... la Corée n'y est pour rien... honte à moi.
Bon, ça ira pour cette fois. Faute avouée... tout ça tout ça...
Je te rejoins pas mal sur ce film. J'ai beaucoup aimé ce film, léger mais qui traite véritablement son sujet à partir d'un point de vue et d'un système d'inversion que je trouve pertinents, même si je comprends les reproches faits (= Princecranoir).
Je crois que nous sommes une majorité à penser la même chose, Tina.
Cela dit, je comprends aussi les reproches faits par Princécranoir. Ils peuvent se justifier.
Vu le film en salle hier soir en VF et là énorme déception. Comment peut on en 2019 doubler un long métrage grand public de façon aussi catastrophique. Accent italo-américain ridicule, traduction argotique affligeante, et j'en passe....Je suis, c'est vrai , un inconditionnel de la V O, mon décodeur est programmé pour cela quelle que soit la nationalité de l'oeuvre. Mais là mon plaisir de voir un film en salle a vraiment été gaché. Vivement le passage télé...Tout cela , hélas ne nous motive pas à quitter notre canapé et abandonner notre " bouquet cinéma"...
Ah oui, je peux parfaitement comprendre cette frustration, même si j'ai pu voir le film en VO !
Mon décodeur est aussi branché sur cette option "par défaut". Le doublage cinéma a vraiment baissé en qualité...
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