mardi 24 juillet 2018

Une peur muette

Sans un bruit est sorti au cinéma et le lendemain, c'était l'été. Faut-il en conclure que la saison chaude est, dès son début, favorable aux seuls blockbusters ? En attendant de le savoir, je dois admettre que j'ai pris un plaisir (coupable) devant ce long-métrage américain. Peut-être pas autant que certains, mais plus que d'autres, c'est sûr...

Tout le scénario repose sur une idée intéressante: les êtres humains sont attaqués par des monstres dès qu'ils produisent le moindre son ! D'où viennent les créatures ? Vont-elles coloniser le monde ? Ont-elles une faiblesse quelconque qui permettrait de se débarrasser d'elles ? Aucune réponse n'est donnée, mais il semble hasardeux de compter sur l'empathie de ces bestioles d'un genre inconnu. Je suis d'accord pour dire que tout cela ne suffit pas à faire un grand film, loin de là. Pourtant, Sans un bruit m'a plu: il se passe d'hémoglobine pour jouer à nous faire peur. La violence est réelle, mais fugace (ou suggérée). C'est bien trop rare dans le cinéma américain pour ne pas le relever...

Autre bel atout: le film a le mérite de ne pas traîner en longueurs inutiles. Avoir concentré le récit sur l'observation d'une seule famille relève ainsi de la bonne idée, d'autant que le tout ne dure pas plus qu'une heure et demie. En l'absence de digression, on va à l'essentiel et ce qui nous est montré gagne incontestablement en efficacité. D'aucuns jugeront que John Krasinski, le réalisateur-acteur, se donne le beau rôle et, du coup, regretteront peut-être qu'il ait ensuite choisi sa femme (Emily Blunt) pour tenir celui de la mère-courage du film. Passé ce qui n'est pour moi qu'un détail, je place un bémol personnel sur le côté très "amerloque" de cette aventure, où le vrai sacrifice parental peut apparaître parfois comme la seule condition de la survie des enfants. Heureusement, les jeunes acteurs jouent plutôt bien ! Bilan confirmé: dans le cinéma de genre, Sans un bruit tient la route. À voir, de préférence, sur un grand écran et dans une salle obscure...

Sans un bruit
Film américain de John Krasinski (2018)

C'est très certainement parce que le film se déroule dans un espace limité: en le voyant, j'ai assez vite repensé à 10 Cloverfield Lane. Cela pourrait vous surprendre, mais je n'ai toujours pas vu Alien. Quel autre monstre réveiller ? Celui de Predator ? Celui de Sunshine ? Ou encore le démon intérieur de Solaris ? Le choix est presque infini. Promis: dès jeudi, je vous parlerai d'une autre menace incontrôlable !

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D'ici là, si vous avez besoin d'un autre avis...

Je peux vous proposer d'aller lire ceux publiés par Pascale et Dasola.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Le cinéma c'est sur grand écran et dans une salle obscure non ? Sinon c'est de la télé voire pire...
Bon.
Ce film est une réussite y compris au niveau de l'interprétation.

Martin a dit…

Si, si !
Mais on me dit souvent: "Oh, ce film, je le regarderai à la télé, ça suffira"...

Pascale a dit…

Je l'entends aussi... j'en frémis.

Martin a dit…

Ouais. Mais c'est souvent la conséquence d'une communication désastreuse autour des films. Sans même parler du coût souvent exorbitant d'une place de cinéma...