Je ne veux pas sombrer dans la philo de comptoir, mais je trouve intéressant de réfléchir à la vérité en passant par le cinéma. Le film d'aujourd'hui pose la question du comportement d'un homme en temps de conflit: L'honneur d'un capitaine revient sur la guerre d'Algérie. Son titre donne déjà une (petite) idée de ce que le scénario raconte...
Marcel Caron, ex de la Résistance, est officier dans l'armée française quand il est tué lors d'une opération militaire d'envergure. Vingt ans ont passé lorsque sa veuve, Patricia, choisit d'intenter une procédure judiciaire contre un historien. Lequel, en public, prétend que le chef apprécié de ses hommes n'était qu'un tortionnaire et un assassin. Bien... personnellement, je ne souhaite pas m'étendre sur ces années sombres: je les connais beaucoup trop mal pour faire état d'un avis pertinent. Cela étant précisé, j'ai trouvé judicieux (et intéressant) que L'honneur d'un capitaine ose les aborder à partir d'une situation individuelle, fictive en effet, mais malgré cela tout à fait crédible. Retrouver Jacques Perrin dans l'uniforme du héros remis en question est un autre des éléments qui m'ont donné envie de voir le film. D'ailleurs, le casting est irréprochable. Claude Jade, Georges Wilson et Charles Denner sont associés à quelques bons autres seconds rôles.
Étrangement, au cours du procès qui va s'ouvrir, c'est Nicole Garcia qui m'a semblé la moins convaincante. Au départ, sa volonté d'obtenir justice lui permet de composer un beau personnage de femme forte. L'idée même est assez fascinante, même si quelques failles ou doutes auraient encore pu enrichir ce portrait. Las ! Dès que les plaideurs entrent en scène, Patricia s'efface, à tel point qu'elle se trouve privée de dialogues (avant une remarquable, mais peu bavarde conclusion). Aux divers moments de bravoure oratoire, L'honneur d'un capitaine privilégie également les flashbacks, parfois trop explicatifs, du coup. Quelque chose me dit qu'avec un peu plus d'audace et d'ambivalence pour les protagonistes, le film aurait pu être excellent. Je souligne qu'en l'état, il est tout de même réussi, puisqu'il évite intelligemment les pièges du révisionnisme et/ou de la leçon de morale républicaine. Une raison qui devrait me suffire à vous le recommander - vivement !
L'honneur d'un capitaine
Film français de Pierre Schoendoerffer (1982)
Je suis persuadé que certain(e)s d'entre vous savent que le cinéaste était aussi derrière la caméra d'autres récits liés aux armées françaises: Le crabe-tambour (1977) en est l'exemple le plus fameux. Bien entendu, il en est d'autres, que je verrai peut-être... un jour. D'ici là, les films militaires présents sur ce blog ne sont pas légion ! Mais vous pouvez encore choisir Signes de vie ou American sniper...
Marcel Caron, ex de la Résistance, est officier dans l'armée française quand il est tué lors d'une opération militaire d'envergure. Vingt ans ont passé lorsque sa veuve, Patricia, choisit d'intenter une procédure judiciaire contre un historien. Lequel, en public, prétend que le chef apprécié de ses hommes n'était qu'un tortionnaire et un assassin. Bien... personnellement, je ne souhaite pas m'étendre sur ces années sombres: je les connais beaucoup trop mal pour faire état d'un avis pertinent. Cela étant précisé, j'ai trouvé judicieux (et intéressant) que L'honneur d'un capitaine ose les aborder à partir d'une situation individuelle, fictive en effet, mais malgré cela tout à fait crédible. Retrouver Jacques Perrin dans l'uniforme du héros remis en question est un autre des éléments qui m'ont donné envie de voir le film. D'ailleurs, le casting est irréprochable. Claude Jade, Georges Wilson et Charles Denner sont associés à quelques bons autres seconds rôles.
Étrangement, au cours du procès qui va s'ouvrir, c'est Nicole Garcia qui m'a semblé la moins convaincante. Au départ, sa volonté d'obtenir justice lui permet de composer un beau personnage de femme forte. L'idée même est assez fascinante, même si quelques failles ou doutes auraient encore pu enrichir ce portrait. Las ! Dès que les plaideurs entrent en scène, Patricia s'efface, à tel point qu'elle se trouve privée de dialogues (avant une remarquable, mais peu bavarde conclusion). Aux divers moments de bravoure oratoire, L'honneur d'un capitaine privilégie également les flashbacks, parfois trop explicatifs, du coup. Quelque chose me dit qu'avec un peu plus d'audace et d'ambivalence pour les protagonistes, le film aurait pu être excellent. Je souligne qu'en l'état, il est tout de même réussi, puisqu'il évite intelligemment les pièges du révisionnisme et/ou de la leçon de morale républicaine. Une raison qui devrait me suffire à vous le recommander - vivement !
L'honneur d'un capitaine
Film français de Pierre Schoendoerffer (1982)
Je suis persuadé que certain(e)s d'entre vous savent que le cinéaste était aussi derrière la caméra d'autres récits liés aux armées françaises: Le crabe-tambour (1977) en est l'exemple le plus fameux. Bien entendu, il en est d'autres, que je verrai peut-être... un jour. D'ici là, les films militaires présents sur ce blog ne sont pas légion ! Mais vous pouvez encore choisir Signes de vie ou American sniper...
4 commentaires:
Bonjour Martin. Le cinéma de Schoendorffer, pour ce que j'en connais (La 317ème Secion, La section Anderson, Le crabe-tambouir, L'honneur d'un capitaine, Dien-Bien-Phu) m'a toujours paru très intéressant. Par son honnêteté, me semble-t-il. Les thèmes de la guerre, la France, l'action, la mémoire, pas toujours, c'est peu dire, bien traités ni traités tout court par le cinéma français.
C'est vrai que ce cinéma paraît honnête, comme tu le dis avec une grande justesse.
Je verrais volontiers "La 317ème section" ou "Dien-Bien-Phu", désormais. Un pan du cinéma français !
Bonjour Martin, La 317e Section est un grand film, l'un des meilleurs films de guerre que j'ai vus. Le Crabe-tambour est un film très intéressant qui soulève tout un tas de questions, criticable par certains aspects, admirable par d'autres. Je le chroniquerais volontiers un jour celui-là. J'avais commencé à voir l'Honneur d'un capitaine mais je ne l'ai pas vu jusqu'au bout faute de temps. Une autre fois.
Merci pour cet avis, Strum. "La 317ème section" pourrait être mon prochain Schoendoerffer.
J'ai vraiment l'impression que ce réalisateur avait un don pour les films de guerre intelligents.
Dommage que tu ne sois pas allé au bout de "L'honneur d'un capitaine". Partie remise...
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