Tiens ! Comme quoi j'ai raison d'être curieux ! Je voulais vous parler d'un film recommandé et offert par mon papa, et vu avec lui il y a quelques semaines: Le crabe-tambour. Ne sachant pas vraiment comment débuter cette chronique, je me suis dit que j'allais chercher un peu d'inspiration sur Internet, en parcourant ce qui a déjà pu s'écrire ici et là. Et j'en découvre du coup un aspect que j'ignorais encore il y a quelques minutes: le fait que le long métrage s'inspire d'un personnage ayant réellement existé, Pierre Guillaume. Voilà d'ailleurs qui confirme ce que j'ai ressenti en regardant le DVD: j'ai encore beaucoup de choses à apprendre sur la période, sur la France des années 50-60. Je m'aperçois finalement que mes connaissances historiques, assez affirmées dans certains domaines, s'étiolent après la seconde guerre mondiale, et au fur et à mesure que l'on s'approche de notre époque. Bon, cela dit, ce n'est ni ce soir, ni ici, que j'ai spécialement envie d'entrer dans le détail de mes lacunes. Disons simplement que j'ai une nouvelle occasion d'en combler certaines !
Parlons cinéma. Le crabe-tambour, film de Pierre Schoendoerffer, est sorti en 1977, tiré du roman éponyme du même auteur, publié pour sa part en... 1976. Le réalisateur-écrivain n'a vraiment pas perdu de temps et il faut peut-être signaler d'emblée que la critique a su récompenser sa double démarche, en lui décernant le Grand Prix de l'Académie française d'abord, puis trois Césars millésimés 1978: meilleur acteur pour Jean Rochefort, meilleur second rôle masculin pour Jacques Dufilho, et meilleure photo. De fait, une jolie moisson pour un scénario complexe, sur fond de guerre, Indochine et Algérie. Il m'a honnêtement fallu de temps pour entrer dans cette intrigue pour moi difficile à appréhender dans tous ses enjeux, pour bien comprendre en somme ce dont il était question. L'encyclopédie participative Wikipedia le résume en ces termes: "Atteint d'un cancer du poumon, un officier de la marine nationale française se voit confier un dernier commandement (...). Il a aussi une quête personnelle, enracinée dans les guerres coloniales françaises: croiser une dernière fois un homme qu'il a connu, devenu capitaine de chalutier". C'est vrai. C'est aussi - très - succinct, je dois dire.
Le crabe-tambour n'est pas tout à fait un huis clos, donc pas non plus une tragédie classique, mais il en a la couleur. Le rythme reste relativement lent, la progression de l'intrigue juste perceptible. Encore une fois, il vaut mieux, je crois, être assez armé sur le plan de la connaissance historique pour savourer pleinement cette oeuvre d'une densité certaine. Est-ce que cela veut dire que j'ai été largué ? Que je n'ai donc pris aucun plaisir ? Non. Certainement pas. Je crois simplement qu'il me faut digérer les données que j'ai apprises depuis pour, peut-être, revoir le film dans quelque temps avec plus d'acuité. Un peu égaré dans les méandres de son scénario, je n'en ai pas moins apprécié la prestation des acteurs, les deux que j'ai déjà cités et le reste du prestigieux casting, Claude Rich et Jacques Perrin (dans le rôle-titre) en tête. Mon intérêt pour le "vieux" cinéma français en est sorti encore grandi, comme souvent quand j'aborde des oeuvres de ce type, sans repères particuliers. Je ne regrette donc en aucune façon les deux heures passées à regarder le film. Soyez juste prévenus qu'à mon sens, à 32 ans, ce long métrage n'est plus forcément aussi "grand public" qu'il ne l'était à l'époque où il est sorti en salles. Après, sachez aussi qu'il parle d'honneur, de relations humaines, de mort et, en un sens, de liberté: autant de notions intemporelles sur lesquelles j'ai éprouvé de la satisfaction à réfléchir ensuite, sur cette nouvelle base filmée, mi-artistique, mi-historique.
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