Autant vous le dire franco: il me semble délicieusement anachronique de regarder un western spaghetti aujourd'hui. Le plaisir que j'ai pris devant l'iconique On l'appelle Trinita, l'une des meilleures références du genre, reste indiscutable. Et je ne rougirai donc pas de cette joie procurée par un film certes ordinaire, mais honnête avec son public...
Bon, c'est vrai aussi que le réalisateur et les deux acteurs principaux avançaient masqués ! Sur l'affiche, le cinéaste italien Enzo Barboni apparaissait en fait sous le nom de E. B. Clucher, tandis que les stars et bons copains Mario Girotti et Carlo Pedersoli avaient, eux, adopté des pseudonymes 100% américanisés: Terence Hill et Bud Spencer. Franchement, ce n'est pas très important: l'essentiel tient à la façon dont leur travail revisite les codes du western pour s'en moquer gentiment. L'histoire est des plus classiques: un drôle de type, sorti de nulle part, met ses revolvers au service de simples paysans menacés par des brigands. Le mythe du chevalier blanc fait long feu quand on constate que notre ami a des motivations discutables. Profiter de la vie, manger à sa faim, draguer quelques jolies filles aussitôt que l'occasion se présente: le héros d'On l'appelle Trinita n'est qu'un hédoniste contrarié par les rigueurs de l'Ouest. C'est dur...
Vous aurez tout compris en voyant comment il "monte" à cheval ! Petit conseil: le mieux est de ne pas trop attendre du personnage. Sincèrement, en regardant le film au tout premier degré, j'ai connu un bon moment devant ce qui est objectivement une grosse pitrerie. Comme vous pouvez l'imaginer, les flingues parlent, mais les comptes se règlent surtout lors de bagarres homériques chez les protagonistes de ce cinéma de seconde zone. Pour le reste, on rigolera volontiers devant des décors naturels censés représenter les grands espaces américains alors qu'à l'évidence, le film n'a pas été tourné sur place. Tout cela n'est pas grave, évidemment, et n'a pas empêché le public d'offrir à cette parodie une reconnaissance somme toute méritée. Entendons-nous bien: On l'appelle Trinita n'est pas un chef d'oeuvre immortel du cinéma mondial, mais c'est une oeuvre sincère, je crois. Pas sûr qu'on puisse en dire autant de tous les autres films du genre. Il y en aurait 18 au total du duo Hill-Spencer, figurez-vous ! Je crois que je vais m'arrêter là, mais rien n'est sûr: je peux changer d'avis...
On l'appelle Trinita
Film italien d'Enzo Barboni (1970)
Bon bon bon... on tient là Les sept mercenaires en version dingue. NB: deux autres films du même acabit sont d'ores et déjà chroniqués sur ce blog. Un génie, deux associés, une cloche est encore plus fou côté casting (avec Terence Hill + Miou-Miou + Robert Charlebois !). Quant à Mon nom est personne, j'assume tout: c'est une madeleine de mon enfance... avec Henry Fonda, tout de même. Ah, nostalgie...
Bon, c'est vrai aussi que le réalisateur et les deux acteurs principaux avançaient masqués ! Sur l'affiche, le cinéaste italien Enzo Barboni apparaissait en fait sous le nom de E. B. Clucher, tandis que les stars et bons copains Mario Girotti et Carlo Pedersoli avaient, eux, adopté des pseudonymes 100% américanisés: Terence Hill et Bud Spencer. Franchement, ce n'est pas très important: l'essentiel tient à la façon dont leur travail revisite les codes du western pour s'en moquer gentiment. L'histoire est des plus classiques: un drôle de type, sorti de nulle part, met ses revolvers au service de simples paysans menacés par des brigands. Le mythe du chevalier blanc fait long feu quand on constate que notre ami a des motivations discutables. Profiter de la vie, manger à sa faim, draguer quelques jolies filles aussitôt que l'occasion se présente: le héros d'On l'appelle Trinita n'est qu'un hédoniste contrarié par les rigueurs de l'Ouest. C'est dur...
Vous aurez tout compris en voyant comment il "monte" à cheval ! Petit conseil: le mieux est de ne pas trop attendre du personnage. Sincèrement, en regardant le film au tout premier degré, j'ai connu un bon moment devant ce qui est objectivement une grosse pitrerie. Comme vous pouvez l'imaginer, les flingues parlent, mais les comptes se règlent surtout lors de bagarres homériques chez les protagonistes de ce cinéma de seconde zone. Pour le reste, on rigolera volontiers devant des décors naturels censés représenter les grands espaces américains alors qu'à l'évidence, le film n'a pas été tourné sur place. Tout cela n'est pas grave, évidemment, et n'a pas empêché le public d'offrir à cette parodie une reconnaissance somme toute méritée. Entendons-nous bien: On l'appelle Trinita n'est pas un chef d'oeuvre immortel du cinéma mondial, mais c'est une oeuvre sincère, je crois. Pas sûr qu'on puisse en dire autant de tous les autres films du genre. Il y en aurait 18 au total du duo Hill-Spencer, figurez-vous ! Je crois que je vais m'arrêter là, mais rien n'est sûr: je peux changer d'avis...
On l'appelle Trinita
Film italien d'Enzo Barboni (1970)
Bon bon bon... on tient là Les sept mercenaires en version dingue. NB: deux autres films du même acabit sont d'ores et déjà chroniqués sur ce blog. Un génie, deux associés, une cloche est encore plus fou côté casting (avec Terence Hill + Miou-Miou + Robert Charlebois !). Quant à Mon nom est personne, j'assume tout: c'est une madeleine de mon enfance... avec Henry Fonda, tout de même. Ah, nostalgie...
6 commentaires:
La sortie de Trinita en 70 est une date historique dans l'histoire du western européen.Il sera désormais parodique et son succès populaire qui surprendra tout le monde y compris son réalisateur précipitera la fin du genre qui avait acquis ses lettres de noblesse avec les 3 Sergio... Leone, Sollima et Corbucci.
Fini la violence, le sadisme, et le cynisme qui avaient choqué les spécialistes du western américain. Place à la farce et aux tartes à la crème...
Leone en fera une synthèse dans "Mon nom est personne" sans le réaliser, en opposant le fossoyeur du western spaghetti et son sourire d'ange à la vielle légende hollywoodienne de "My Darling clémentine" et de " Warlock ".
Je n'ai jamais apprécié ce duo balourd. J'ai dû voir ce 1er épisode. C'était immanquable à l'époque... mais pour moi aussi Mon nom est personne est une Madeleine d'une autre trempe.
Par contre je n'arrive pas à croire que Trinita ait enterré le genre. Mais je n'ai rien lu ni fait aucune étude sur le cas. A moins qu'en lisant mieux il ne sagisse que du western européen.
Question western, il sort régulièrement de pures merveilles. Il suffit de voir le recent GÉNIAL Hostiles (vu et adoré 2 fois....) dont je ne m'explique toujours pas la sortie si discrète.
C'est ce que j'ai vu de mieux, de plus grand, de plus fort, de plus émouvant (et violent aussi) depuis de longs mois !
@CC Rider:
Votre connaissance du western m'émerveille toujours. Merci !
De plus, c'est indéniable que vos anecdotes donnent envie de plonger plus avant dans l'histoire du cinéma.
Merci encore, donc, de resituer le film dans son contexte.
J'étais resté dans l'idée que "Mon nom est Personne" était un film plus ancien...
@Pascale:
Oui, à l'époque, ce devait être difficile à éviter ! Un moment un peu fou de l'histoire du cinéma...
Je suis d'accord avec toi pour dire que le western n'est pas mort.
Il me semble toutefois que sa forme archétypale à la John Wayne a presque disparu.
Ah oui les cow boys devant les indiens derrière qui hurlent et puis... la cavalerie et sa trompette... c'est heureusement fini.
Mais parfois sur Arte ou Paramount Channel je tombe sur des John Wayne un peu plus subtils. Comme l'autre jour où lui et 2 bad boys aident une femme à accoucher en plein désert. Elle meurt en couches et ils s'occupent du bébé. Très étonnant.
John Wayne est un archétype, mais, effectivement, il a joué des choses très diverses.
Du côté du western, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir, je crois. Et pour le reste aussi...
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