Cela ne m'était plus arrivé depuis... sept ans: j'ai passé tout le mois de février sans voir le moindre film français ! J'ai rattrapé cet impair dès le premier jour de mars, en m'orientant vers un grand classique de notre patrimoine: le Quai des orfèvres d'Henri-Georges Clouzot. Ah, quel bon choix ! Et quel plaisir ! Je me suis franchement ré-ga-lé !
Le film a pour cadre général le milieu du music-hall, dans le Paris encore fragile de l'immédiate après-guerre. Marguerite Chauffournier est appellée Jenny Lamour. Chanteuse de cabaret, elle rêve de percer au cinéma. Une ambition que dédaigne son mari. Maurice Martineau est un jaloux, déterminé à tuer quiconque lui contesterait l'exclusivité des faveurs de la belle enfant. Or, un vieillard prétendument influent vient admirer l'intéressée de très près. Qu'arrive-t-il ? À vous de voir. Vous pouvez sûrement deviner que le bien nommé Quai des orfèvres vire alors au polar. Ce n'est pas faux, non, mais... ce n'est pas tout. Très sincèrement, cet aspect du scénario m'a même paru secondaire !
Je m'explique: au-delà donc de l'intrigue, j'ai surtout apprécié le film pour la (belle) lumière qu'il apporte sur la vie des classes populaires. Bien sûr, vous me direz que les temps ont changé et qu'il est probable que ce qui est montré ici n'existe plus sous cette forme aujourd'hui. Qu'importe: l'extrême rigueur apportée à la composition de ce tableau m'a tout simplement émerveillé. Il faut dire aussi que la distribution est vraiment aux petits oignons. Qu'il soit sur le devant de la scène ou plus en retrait, chaque personnage "sonne" juste. J'ai été heureux de cette opportunité de revoir Suzy Delair et de confirmer tout le bien que je pense de Bernard Blier. Cela étant dit, si Quai des orfèvres brille de mille feux, c'est d'abord grâce à l'incroyable Louis Jouvet. Quelle prestation, mes aïeux ! Sa manière d'incarner un flic pugnace et désabusé n'est pas bonne. Non: elle est parfaite ! Et quelle voix ! Avec, en cadeau-bonus, d'excellents dialogues, c'est de l'or en barre ! Comment avais-je pu négliger cette perle jusqu'alors ? Je l'ignore. Autant dire que je vous recommande vivement d'éviter cette erreur...
Quai des orfèvres
Film français d'Henri-Georges Clouzot (1947)
Si mon titre vous surprend, je vous recommande de... voir le film pour comprendre. Un détail amusant: il a bien failli s'appeler ainsi ! Bon... après cette anecdote, quelques suggestions de longs-métrages de la même qualité ? Ce n'est pas très facile à dénicher, sachez-le. Histoire de, je citerais La chienne ou Du rififi chez les hommes. Bien sûr, du même réalisateur, Le corbeau reste un incontournable...
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Maintenant, si vous voulez lire d'autres avis...
Je ne saurais trop vous conseiller un détour chez Princécranoir et Lui.
Quai des orfèvres
Film français d'Henri-Georges Clouzot (1947)
Si mon titre vous surprend, je vous recommande de... voir le film pour comprendre. Un détail amusant: il a bien failli s'appeler ainsi ! Bon... après cette anecdote, quelques suggestions de longs-métrages de la même qualité ? Ce n'est pas très facile à dénicher, sachez-le. Histoire de, je citerais La chienne ou Du rififi chez les hommes. Bien sûr, du même réalisateur, Le corbeau reste un incontournable...
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8 commentaires:
Un grand film, assez féroce, et si bien servi par ses interprètes.
Le meilleur Clouzot pour moi, car le plus humain, avec un Jouvet génial.
Une merveille.
Bien meilleur que Le corbeau que j'ai trouvé vieillot récemment contrairement à celui-ci.
Louis Jouvet est renversant.
Et LA réplique qui me tue à chaque fois c'est : "vous êtes un type dans mon genre, vous n'aurez jamais de chance avec les femmes"... ou quelque chise d'aprochant.
Suzy Delair est une délicieuse tornade.
Il y a beaucoup d'amour dans ce film. Même homosexuel ce qui devait être audacieux à l'époque.
@Eeguab:
D'accord avec toi sur la férocité du film. Mais je trouve qu'il contient quelques très beaux moments d'humanité.
Exemple: la rudesse du personnage de Louis Jouvet est adoucie par sa tendre relation avec son fils (adoptif ?).
Je trouve "Le corbeau" beaucoup plus sombre… et j'ai envie de découvrir d'autres Clouzot pour comparer !
@Strum:
Le plus humain, voilà !
Clouzot ne juge pas ses personnages et, parfois, semble avoir pour eux une certaine empathie.
@Pascale:
D'accord avec toi sur tout, si ce n'est le caractère vieillot du "Corbeau".
La réplique que tu cites est géniale… et Simone Renant, qui la reçoit, excellente !
Ah oui, il y a de l'audace, dans ce film, c'est certain.
Ceux qui auraient imaginé un Clouzot assagi après la guerre en auront été pour leurs frais.
Un Clouzot génial et un excellent choix pour reprendre la main sur le patrimoine cinématographique français. Merci pour le fléchage 🙂
Pas d'quoi !
J'ai tellement d'autres films du patrimoine français à découvrir...
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