lundi 1 décembre 2014

Deux coeurs

Ami(e)s cinéphiles, vous permettrez que je commence aujourd'hui avec un message personnel: Aelezig, si tu me lis, tu serais très sympa de nous redonner ta recette d'une comédie romantique réussie. D'expérience, je sais, moi, que ce genre un peu naïf peut se décliner de bien des façons, des bonnes, des mauvaises, des "entre les deux". Mon pire cauchemar a choisi Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde.

La question cruciale: est-ce que ça marche ? Ma réponse: oui, plutôt. Chacun est le parent d'un élève au très réputé lycée Henri IV. Agathe et Patrick devront s'aimer sans autre point commun. Elle, galeriste d'art, fera d'abord office de mégère non apprivoisée auprès d'un mari sexagénaire, histoire de vaguement partager un grand appartement parisien. Lui, bricoleur du dimanche, tentera mollement d'élever seul son fils, un "enfant de la bière" comme il le dit à qui veut l'entendre. Madame Collier de Perles contre Monsieur Kronenbourg: l'amour vache devenu passion était bien plus que prévisible, inévitable. Pas besoin d'aller chercher midi à quatorze heures ou de chercher une subtilité cachée dans le titre du film: Mon pire cauchemar déroule gentiment le programme qu'on peut attendre de lui. On a vu film plus ambitieux.

Pour faire monter la mayonnaise rigolarde, de petits rôles d'appoint ont été confiés à André Dussollier et Virginie Efira. Cet autre duo passe dans le décor et y impose une sympathique parité franco-belge. Pour le reste, le long-métrage est clairement à la gloire du tandem principal. Isabelle Huppert ne force pas, mais a le mérite d'essayer d'amuser la galerie en écornant (un peu) son image bourgeoise. Benoît Poelvoorde, lui, est une nouvelle fois impeccable dans la peau de l'imbécile heureux - je n'en attendais pas moins. C'est en vain qu'on espérerait ici de quoi révolutionner le cinéma à la française. Mon pire cauchemar est un bon petit film, point barre, qui pourrait faire votre joie lors d'une soirée à thème "vidange des neurones". Attention: si vous attendez du glamour, vous n'êtes pas au bon rayon.

Mon pire cauchemar
Film franco-belge d'Anne Fontaine (2011)

Plutôt que sur un film comparable, aujourd'hui, je crois intéressant d'attirer votre attention sur un possible contrepoint. J'en ai eu l'idée en me souvenant qu'Anne Fontaine a aussi réalisé Entre ses mains. Cet autre long-métrage avec Benoît Poelvoorde parle du sentiment amoureux sur un tout autre ton. Vous pouvez préférer les comédies romantiques avec Virginie Efira - La chance de ma vie, par exemple.

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Bon, en tout cas, tout ça ne fait pas l'unanimité...
Des avis positifs: ceux de "L'oeil sur l'écran" et "Le blog de Dasola". Aelezig se montre assez nuancée: cf. "Mon cinéma, jour après jour". Pascale n'est pas vraiment emballée: cf. "Sur la route du cinéma". David, enfin, est resté indécis: il avait vu le film en projection-test. Son avis est toujours lisible sur son site: "L'impossible blog ciné". Pour finir, Laurent, sur sa "Deuxième séance", parle de naufrage...

2 commentaires:

Laurent a dit…

Bonjour Martin,
c'est vrai, je n'ai pas accroché à ce film, malgré ses deux interprètes principaux...mais je suis content de voir qu'il a su trouver des amateurs, prêts à le défendre.
Bonne journée.

Anonyme a dit…

Un film sympathique mais qu'on oublie rapidement et qui a selon moi ses défauts. Le film est surtout sauvé par le duo Poelvoorde-Huppert.