J'ai l'impression de jouer au yoyo thématique: après un drame intense et une comédie légère, je vous propose à nouveau aujourd'hui un film profond, exigeant. Il s'agit de L'oiseau, qui a su attirer mon regard pour avoir mis Sandrine Kiberlain en tête d'affiche. Je me suis senti curieux de voir ce qu'elle ferait d'une idée minimaliste: une femme change petit à petit, après qu'un volatile s'est introduit chez elle...
L'oiseau est une fable ancrée dans le contemporain. Anne vit seule. Ouvertement courtisée par un de ses collègues de boulot, elle se terre chez elle quand elle ne travaille pas et se contente d'une existence terne. C'est tout doucement, avec pudeur, que le scénario laisse comprendre qu'elle a pu connaître autre chose par le passé et que, consciemment ou non, la jeune femme s'est donc bel et bien repliée sur elle-même. Le long-métrage avance par petites touches et révèle la nature exacte de son personnage principal lentement, sans la crier haut et fort. Il propose le récit d'une renaissance, assez compliquée. Tout ce qui est dit ici l'est avec retenue, un peu comme un secret qu'une femme ne révèlerait qu'à ses intimes. Ce style peut dérouter. Sandrine Kiberlain est dans le bon ton, cependant, et c'est bien ainsi.
Pareille proposition ne fera sans doute pas l'unanimité. Mon père l'expliquera peut-être en commentaires: il n'a pas accroché au rythme de ce film objectivement atypique. Plus haut, j'ai aussi parlé de film exigeant: il est vrai qu'il ne surligne rien et laisse chacun prendre ici et là les petits détails qui forment l'histoire. Ceux qui sont chez eux dans les mondes oniriques pourraient d'ailleurs regretter qu'en partant de l'idée fantastique d'un animal miraculeux, L'oiseau ne pousse pas le rêve un peu plus loin. Dès lors qu'elles s'éclairent, les blessures d'Anne paraissent, sinon quelconques, au moins très... humaines. Apaisé, le long-métrage suggère que l'héroïne peut donc vivre avec. Un peu d'optimisme ne fait de mal à personne, je suppose. J'ai validé ce constat, regrettant juste de ne pas m'être envolé un peu plus haut.
L'oiseau
Film français d'Yves Caumon (2012)
Pour l'Annuel du Cinéma, je cite donc Thomas Fouet: le film "reste pris au piège de ses précautions". C'est assez vrai aussi. Le choix courageux d'un pointillisme onirique brouille parfois le message précis d'une oeuvre imparfaite. En clair, il s'est bien passé quelque chose dans la vie d'Anne qui aurait pu mériter vision plus rapprochée. Ceux qui ont vu Papa de Maurice Barthélémy auront compris, mais... chut !
L'oiseau est une fable ancrée dans le contemporain. Anne vit seule. Ouvertement courtisée par un de ses collègues de boulot, elle se terre chez elle quand elle ne travaille pas et se contente d'une existence terne. C'est tout doucement, avec pudeur, que le scénario laisse comprendre qu'elle a pu connaître autre chose par le passé et que, consciemment ou non, la jeune femme s'est donc bel et bien repliée sur elle-même. Le long-métrage avance par petites touches et révèle la nature exacte de son personnage principal lentement, sans la crier haut et fort. Il propose le récit d'une renaissance, assez compliquée. Tout ce qui est dit ici l'est avec retenue, un peu comme un secret qu'une femme ne révèlerait qu'à ses intimes. Ce style peut dérouter. Sandrine Kiberlain est dans le bon ton, cependant, et c'est bien ainsi.
Pareille proposition ne fera sans doute pas l'unanimité. Mon père l'expliquera peut-être en commentaires: il n'a pas accroché au rythme de ce film objectivement atypique. Plus haut, j'ai aussi parlé de film exigeant: il est vrai qu'il ne surligne rien et laisse chacun prendre ici et là les petits détails qui forment l'histoire. Ceux qui sont chez eux dans les mondes oniriques pourraient d'ailleurs regretter qu'en partant de l'idée fantastique d'un animal miraculeux, L'oiseau ne pousse pas le rêve un peu plus loin. Dès lors qu'elles s'éclairent, les blessures d'Anne paraissent, sinon quelconques, au moins très... humaines. Apaisé, le long-métrage suggère que l'héroïne peut donc vivre avec. Un peu d'optimisme ne fait de mal à personne, je suppose. J'ai validé ce constat, regrettant juste de ne pas m'être envolé un peu plus haut.
L'oiseau
Film français d'Yves Caumon (2012)
Pour l'Annuel du Cinéma, je cite donc Thomas Fouet: le film "reste pris au piège de ses précautions". C'est assez vrai aussi. Le choix courageux d'un pointillisme onirique brouille parfois le message précis d'une oeuvre imparfaite. En clair, il s'est bien passé quelque chose dans la vie d'Anne qui aurait pu mériter vision plus rapprochée. Ceux qui ont vu Papa de Maurice Barthélémy auront compris, mais... chut !
1 commentaire:
Bonjour Martin,
Voilà un film qui m'avait totalement échappée, alors que je suis très fan de l'actrice et que je suis en général ses actualités. Sans doute n'est-il pas sorti chez nous. Je le note en tout cas !
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