Jean de La Fontaine n'a évidemment jamais connu le cinéma. Dommage pour lui. Je vais le paraphraser sans vergogne et exprimer ceci: "Garde-toi, tant que tu vivras, de juger les films sur le titre". Honnêtement, je suis parfois le premier à le faire ! Il serait dommage toutefois de passer à côté de Le monde, la chair et le diable à cause de son intitulé bizarroïde. Ce film de 1959 est une belle découverte que je dois à sa diffusion sur les chaînes payantes de mon opérateur Internet. Le type même du film qui sait flatter la curiosité cinéphile !
Harry Belafonte y joue un mineur qu'un éboulement soudain coince dans sa galerie. Parce qu'il peut encore communiquer avec la surface et qu'il comprend que les secours sont en route, Ralph Burton garde confiance malgré son isolement. Il commence à prendre peur seulement après cinq jours, quand les bruits de pioche qu'il percevait au loin cessent définitivement. L'instinct de survie le pousse alors inexorablement à chercher une voie de sortie, qu'il finit par trouver au bout d'efforts importants. Le pire l'attend: il n'y a plus personne dehors, nulle part. On apprendra vite avec lui qu'une guerre mondiale nucléaire a anéanti toute l'humanité. Toute ? Non ! Je vous laisse découvrir comment Ralph va renouer avec ses semblables, une femme d'abord, Sarah Crandall, un autre homme ensuite, Ben Thacker. Notez qu'en matière de casting, Le monde, la chair et le diable convainc avec Harry Belafonte, donc, rejoint par Inger Stevens et Mel Ferrer.
En dire plus sur l'intrigue serait trahir l'essentiel: je m'y refuse. Simplement pour chatouiller votre envie, je vous dirais que le film aborde d'autres thématiques que la seule survie de l'espèce humaine. Pour le coup, je le trouve de ce fait d'une grande modernité. Il faut quand même que j'admette que ce n'est pas pour ça que j'ai eu envie de le regarder. A priori, j'étais en fait fasciné par l'idée de découvrir New York vidée de ses habitants. Bingo ! C'est bien ce que montre également Le monde, la chair et le diable, au détour de plans parfois vertigineux - et que la photographie en noir et blanc sublime. Comment parvenir à un tel résultat sans truquage ? En se montrant plus malin que les autres, bien sûr ! L'équipe de tournage n'aura eu qu'à travailler très tôt le matin et à demander à bloquer quelques rues pour parfaire l'illusion. Résultat: un très beau voyage de cinéma. Franchement, d'autres films plus récents sont loin d'avoir ce charme !
Le monde, la chair et le diable
Film américain de Ranald MacDougall (1959)
Même Arte - qui parle du film en termes élogieux - reconnaît ouvertement que le réalisateur est du genre inconnu au bataillon ! C'est Harry Belafonte lui-même, acteur et chanteur de blues, qui a contribué à la production du long-métrage, très certainement motivé par sa dénonciation des préjugés raciaux. Une copie est sortie récemment aux formats numériques, DVD et Blu-ray, il me semble. J'insiste: vous découvrirez ici plus qu'un film-catastrophe. Cloverfield serait mieux indiqué si vous ne voulez pas vous prendre la tête. Melancholia ? À voir également, pour un autre type de fin du monde.
Le monde, la chair et le diable
Film américain de Ranald MacDougall (1959)
Même Arte - qui parle du film en termes élogieux - reconnaît ouvertement que le réalisateur est du genre inconnu au bataillon ! C'est Harry Belafonte lui-même, acteur et chanteur de blues, qui a contribué à la production du long-métrage, très certainement motivé par sa dénonciation des préjugés raciaux. Une copie est sortie récemment aux formats numériques, DVD et Blu-ray, il me semble. J'insiste: vous découvrirez ici plus qu'un film-catastrophe. Cloverfield serait mieux indiqué si vous ne voulez pas vous prendre la tête. Melancholia ? À voir également, pour un autre type de fin du monde.
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