Gravity est typiquement le genre de film qu'il faut voir sur un écran géant. La 3D, d'un apport souvent discutable à la beauté des images cinéma, mérite ici le détour pour vivre une expérience visuelle rare. C'est, je crois, l'essentiel de ce que je retiendrai de ce long-métrage américain, que certains critiques présentent comme l'un des chefs d'oeuvre de l'année. C'est vrai: cette dérive spatiale d'une astronaute en perdition donne le vertige et offre quelques plans de toute beauté. Seule la force du septième art permet à tous de faire un tel voyage.
Quelle valeur la vie garde-t-elle quand elle ne tient plus qu'à un fil ? C'est aussi cette question que le film pose, avec malheureusement parfois une certaine maladresse. Le scénario ne parvient pas à éviter quelques clichés faciles: livrée à elle-même, face à la lourde menace d'une mort probable, l'héroïne ressasse ce qu'elle a laissé derrière elle et cherche à faire la paix avec son passé. Même ce qu'elle découvre des autres tombe dans les travers du simplisme: les cosmonautes russes boivent de la vodka et jouent aux échecs, leurs homologues chinois au ping-pong. Gravity aurait gagné en émotion en s'éloignant de ces symboles un peu lourdingues. Sur la forme, toutefois, le soin porté à un certain réalisme des situations fait merveille. J'avais rêvé d'un film silencieux, mais, hormis la belle bande originale, les sons restent assez discrets pour y croire. Les dialogues, eux, apportent juste un éclairage sur les personnages, sans bla-bla technique. Ouf !
Vous avez remarqué ? J'ai parlé des personnages. Le film repose essentiellement sur les épaules d'une comédienne: Sandra Bullock. Déterminé à éviter toute révélation incongrue, je n'avais rien lu d'important avant d'entrer dans la salle de cinéma. J'imagine toutefois que l'actrice a dû abattre un sacré travail pour paraître ainsi "flotter" en apesanteur, sans jamais laisser la moindre saccade apparente. Chapeau ! La belle aura 50 ans en juillet l'an prochain: elle s'avère franchement affutée. À ses côtés, George Clooney joue le faire-valoir de luxe, toujours à l'aise en vieux briscard à l'humour ravageur, capable toutefois de faire marcher son cerveau à vitesse grand V aussitôt que c'est nécessaire. Le duo fonctionne, mais, en évitant d'en dire plus, j'ai envie d'ajouter que l'intrigue de Gravity conserve son efficacité quand elle se joue en solo. Et je veux boucler la boucle en me répétant: c'est vraiment à voir sur un écran digne de ce nom !
Gravity
Film américain d'Alfonso Cuaron (2013)
Je serai un jour, je l'espère, amené à reparler du réalisateur mexicain. Il a signé un film - Les fils de l'homme - que j'aimerais voir comme sa première intrusion dans un univers de science-fiction. Paradoxalement, celui d'aujourd'hui est probablement plus... réaliste. En le découvrant, j'ai parfois pensé à Abyss, la présence d'Ed Harris au générique (comme voix !) m'offrant un petit clin d'oeil a posteriori. On compare aussi Gravity à 2001: l'odyssée de l'espace - c'est aller un peu loin, je trouve. Alfonso Cuaron n'est pas Stanley Kubrick ! Info pour les fanas: il a aussi mis en images le troisième Harry Potter...
----------
Avant de revenir sur Terre, vous pouvez également lire ...
- "Sur la route du cinéma", qui parle d'une Sandra Bullock magistrale.
- "Liv/raison de films", qui évoque un mythe de Sisyphe modernisé.
- "La cinémathèque de Phil Siné", qui y lit une forme de renaissance.
Quelle valeur la vie garde-t-elle quand elle ne tient plus qu'à un fil ? C'est aussi cette question que le film pose, avec malheureusement parfois une certaine maladresse. Le scénario ne parvient pas à éviter quelques clichés faciles: livrée à elle-même, face à la lourde menace d'une mort probable, l'héroïne ressasse ce qu'elle a laissé derrière elle et cherche à faire la paix avec son passé. Même ce qu'elle découvre des autres tombe dans les travers du simplisme: les cosmonautes russes boivent de la vodka et jouent aux échecs, leurs homologues chinois au ping-pong. Gravity aurait gagné en émotion en s'éloignant de ces symboles un peu lourdingues. Sur la forme, toutefois, le soin porté à un certain réalisme des situations fait merveille. J'avais rêvé d'un film silencieux, mais, hormis la belle bande originale, les sons restent assez discrets pour y croire. Les dialogues, eux, apportent juste un éclairage sur les personnages, sans bla-bla technique. Ouf !
Vous avez remarqué ? J'ai parlé des personnages. Le film repose essentiellement sur les épaules d'une comédienne: Sandra Bullock. Déterminé à éviter toute révélation incongrue, je n'avais rien lu d'important avant d'entrer dans la salle de cinéma. J'imagine toutefois que l'actrice a dû abattre un sacré travail pour paraître ainsi "flotter" en apesanteur, sans jamais laisser la moindre saccade apparente. Chapeau ! La belle aura 50 ans en juillet l'an prochain: elle s'avère franchement affutée. À ses côtés, George Clooney joue le faire-valoir de luxe, toujours à l'aise en vieux briscard à l'humour ravageur, capable toutefois de faire marcher son cerveau à vitesse grand V aussitôt que c'est nécessaire. Le duo fonctionne, mais, en évitant d'en dire plus, j'ai envie d'ajouter que l'intrigue de Gravity conserve son efficacité quand elle se joue en solo. Et je veux boucler la boucle en me répétant: c'est vraiment à voir sur un écran digne de ce nom !
Gravity
Film américain d'Alfonso Cuaron (2013)
Je serai un jour, je l'espère, amené à reparler du réalisateur mexicain. Il a signé un film - Les fils de l'homme - que j'aimerais voir comme sa première intrusion dans un univers de science-fiction. Paradoxalement, celui d'aujourd'hui est probablement plus... réaliste. En le découvrant, j'ai parfois pensé à Abyss, la présence d'Ed Harris au générique (comme voix !) m'offrant un petit clin d'oeil a posteriori. On compare aussi Gravity à 2001: l'odyssée de l'espace - c'est aller un peu loin, je trouve. Alfonso Cuaron n'est pas Stanley Kubrick ! Info pour les fanas: il a aussi mis en images le troisième Harry Potter...
----------
Avant de revenir sur Terre, vous pouvez également lire ...
- "Sur la route du cinéma", qui parle d'une Sandra Bullock magistrale.
- "Liv/raison de films", qui évoque un mythe de Sisyphe modernisé.
- "La cinémathèque de Phil Siné", qui y lit une forme de renaissance.
3 commentaires:
J'ai beaucoup aimé ce film, qui m'a littéralement scotché à mon siège du début à la fin. Un grand film, sur le fond comme sur la forme.
oh mais tu es tombé amoureux de la vieille bullock toi, j'ai l'impression... 50 ans, putain ça nous rajeunit pas tout ça !
sinon la 3D, mouais... j'ai trouvé certains plans flous, mais c'est vrai que c'est pas mal dans l'ensemble ! :)
Moi ça ne me tente pas... à part Clooney et Bullock. Un film qui buzze comme ça, ça m'énerve ; je suis souvent déçue. Et puis ça me rappelle trop 2001... ça doit être un peu chiant. Je le verrai sûrement, par curiosité, un de ces jours.
Enregistrer un commentaire