C'est amusant: huit jours pile-poil après le dernier Dany Boon, je dois vous parler aujourd'hui d'un autre film évoquant un couple divorcé qu'un coup du sort oblige à se réunir pour voyager. Grosse différence toutefois: dans La tendresse, ainsi d'ailleurs que le titre le suggère aussitôt, Lisa et Frans font de bon coeur ce que Valérie et Alain voulaient à tout prix éviter. Marion Hänsel, réalisatrice et scénariste du long-métrage, s'intéresse à ce qu'il peut rester d'un sentiment quand l'amour s'est éteint. Sans rien dire sur les causes de la rupture.
En fait, c'est très simple: Belges et parents d'un jeune adulte parti vivre en Savoie comme moniteur de ski, Lisa et Frans font ensemble un lointain déplacement pour aller le chercher, l'assurance de Jack refusant de le rapatrier après une mauvaise chute. Dans le sens aller comme au retour, La tendresse s'assimile à un double road movie. Millimétrée, la durée du métrage n'atteint même pas l'heure et demie. Pour donner une sincérité à cette petite histoire, les deux comédiens principaux - Marilyne Canto et Olivier Gourmet - sont très bien. Harmonieux, ils forment un duo simple, touchant et tendre, en effet. L'acrimonie n'a pas de place entre eux: ils donnent plutôt l'impression de vite avoir retrouvé une certaine complicité. Complicité amoureuse que commencent à ressentir leur fils Jack et Allison, la jeune femme qu'il a rencontrée sur les pistes. À l'écran, il suffit de peu de choses pour transcrire ces sentiments. Une petite musique nous emporte...
La tendresse est un film minimaliste, sans vrai rebondissement. Soudaine, l'apparition d'un personnage de marin autostoppeur, confié intelligemment au trop rare Sergi Lopez, ne paraît même pas devoir briser le charme, au contraire. Il y a là quelque chose d'évanescent. Apprécier cette histoire suppose d'accepter sa légèreté, je crois. Jusqu'aux dialogues réduits au strict minimum, ces 80 minutes passées en compagnie de Lisa et Frans reposent sur des impressions fugaces plutôt que sur des grands discours - ils semblent vivre un peu comme avant, un peu comme on vit toujours, peut-être. Reste toutefois un joli petit travail sur la forme. J'ai déjà laissé entendre que la bande originale faisait partie du voyage: il me semble en fait qu'elle reflète exactement les pensées du moment, un doux mélange de nostalgie, d’inquiétude et d'envie d'aller de l'avant. J'ai apprécié aussi la beauté éclatante de quelques plans de la montagne enneigée.
La tendresse
Film franco-belge de Marion Hänsel (2013)
Adrien Jolivet et Margaux Chatelier: je crois juste de citer également les deux jeunes acteurs qui complètent le casting de cette miniature de cinéma. Je ne suis pas sûr que le film rencontre un grand succès. J'en ai lu des critiques assez acerbes et l'ai découvert comme inédit dans un cinéma qui, habituellement, récupère les films déjà diffusés ailleurs, en fin d'exploitation. On m'a dit: "Il n'est pas très vendeur". C'est un fait: j'étais seul dans une salle de 50 places. Prenez garde toutefois de ne pas confondre La tendresse avec La délicatesse...
En fait, c'est très simple: Belges et parents d'un jeune adulte parti vivre en Savoie comme moniteur de ski, Lisa et Frans font ensemble un lointain déplacement pour aller le chercher, l'assurance de Jack refusant de le rapatrier après une mauvaise chute. Dans le sens aller comme au retour, La tendresse s'assimile à un double road movie. Millimétrée, la durée du métrage n'atteint même pas l'heure et demie. Pour donner une sincérité à cette petite histoire, les deux comédiens principaux - Marilyne Canto et Olivier Gourmet - sont très bien. Harmonieux, ils forment un duo simple, touchant et tendre, en effet. L'acrimonie n'a pas de place entre eux: ils donnent plutôt l'impression de vite avoir retrouvé une certaine complicité. Complicité amoureuse que commencent à ressentir leur fils Jack et Allison, la jeune femme qu'il a rencontrée sur les pistes. À l'écran, il suffit de peu de choses pour transcrire ces sentiments. Une petite musique nous emporte...
La tendresse est un film minimaliste, sans vrai rebondissement. Soudaine, l'apparition d'un personnage de marin autostoppeur, confié intelligemment au trop rare Sergi Lopez, ne paraît même pas devoir briser le charme, au contraire. Il y a là quelque chose d'évanescent. Apprécier cette histoire suppose d'accepter sa légèreté, je crois. Jusqu'aux dialogues réduits au strict minimum, ces 80 minutes passées en compagnie de Lisa et Frans reposent sur des impressions fugaces plutôt que sur des grands discours - ils semblent vivre un peu comme avant, un peu comme on vit toujours, peut-être. Reste toutefois un joli petit travail sur la forme. J'ai déjà laissé entendre que la bande originale faisait partie du voyage: il me semble en fait qu'elle reflète exactement les pensées du moment, un doux mélange de nostalgie, d’inquiétude et d'envie d'aller de l'avant. J'ai apprécié aussi la beauté éclatante de quelques plans de la montagne enneigée.
La tendresse
Film franco-belge de Marion Hänsel (2013)
Adrien Jolivet et Margaux Chatelier: je crois juste de citer également les deux jeunes acteurs qui complètent le casting de cette miniature de cinéma. Je ne suis pas sûr que le film rencontre un grand succès. J'en ai lu des critiques assez acerbes et l'ai découvert comme inédit dans un cinéma qui, habituellement, récupère les films déjà diffusés ailleurs, en fin d'exploitation. On m'a dit: "Il n'est pas très vendeur". C'est un fait: j'étais seul dans une salle de 50 places. Prenez garde toutefois de ne pas confondre La tendresse avec La délicatesse...
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