lundi 1 novembre 2010

Une vie de rêve ?

On dit parfois des jours de pluie qu'ils sont favorables au cinéma. Comme vous l'avez peut-être déjà remarqué, en ce qui est pour moi un week-end de Toussaint très humide, je ne suis pas resté inactif. Faute d'avoir parlé déjà d'un 307ème film, j'ai bâti une page spéciale qui indexe tous ceux que j'ai évoqués ici. Elle sera mise à jour aujourd'hui avec un nouveau long-métrage: Coraline. Oeuvre d'animation, cette production repose sur un point de départ relativement classique: les parents de la petite héroïne lui ayant fait subir un déménagement forcé vers une demeure sinistre, la gamine s'enquiquine et rêve à un monde meilleur. Une nuit, en poursuivant une gerbille qui s'est introduite dans la maison, elle ouvre une porte dérobée et atteint par miracle un univers beaucoup plus coloré...

Difficile de ne pas penser à Alice au pays des merveilles. Si je songe d'abord à la version de Lewis Carroll, la comparaison avec la vision de Tim Burton n'est pas forcément impertinente. Cela dit, le mieux est peut-être encore de juger Coraline sur ses qualités propres plutôt qu'à l'aune de références plus ou moins assumées. Ce qui saute aussitôt aux yeux, c'est d'abord une technique impeccable: il faut bien sûr en apprécier le style, mais si c'est le cas, on passe obligatoirement un bon moment, à contempler les plus petits détails de ce qui est aussi une oeuvre plastique. L'intrigue vient finalement en second dans l'attrait que peut exercer l'ensemble du produit cinématographique: faussement naïve, elle est un poil plus retorse qu'il n'y paraît de prime abord. Non, non, je ne vous ai rien dit...

Clairement, si les enfants ont toute chance d'aimer Coraline, le film ne leur est pas uniquement destiné. Ados et adultes apprécieront aussi le spectacle. Comme souvent dans la production contemporaine, il y a de la noirceur, des thèmes peut-être un peu moins fédérateurs que d'autres, mais qui séduiront alors probablement un public différent, afin de dégager un consensus autre. Pour vous donner une petite idée du propos, je vous dirais juste que le monde imaginaire qui se déploie au fil du scénario n'est jamais qu'un double de la réalité, une copie engageante, mais pas forcément si agréable. Le reste, découvrez-le donc par vous mêmes ! Sans être incontournable, le voyage vaut certainement le détour. Mais quelle occasion retenir ? Celle d'un jour de pluie, par exemple.

Coraline
Film américain de Henry Selick (2009)
Adaptée d'un roman de Neil Gaiman, auteur dont j'ai lu et apprécié l'imaginatif Stardust, cette oeuvre peut surprendre, mais respire d'abord le travail bien fait. En réalité, ce n'est que subsidiairement que je me suis pris au jeu d'une intrigue bien ficelée, aux rebonds pas toujours prévisibles. Celles et ceux qui ont aimé L'étrange Noël de Monsieur Jack - film idéal pour un 1er novembre, tiens ! - devraient une fois de plus apprécier ce scénario intelligent, parfaitement mis en valeur par d'incroyables prouesses techniques. Les deux longs-métrages ont le même réalisateur. Et cette fois, hier producteur, Tim Burton n'est plus là pour attirer toute la lumière...

Aucun commentaire: