Ce soir, je vous emmène en Argentine avec Les neuf reines, un film dont j'avais vaguement entendu parler et que mon ami Philippe m'a permis de découvrir. Je crois savoir qu'il a plutôt reçu un bon accueil de la critique. Et côté public ? D'un point de vue général, il semble qu'il ait largement amorti son (faible) budget. Le long-métrage est néanmoins resté relativement confidentiel en France, n'y attirant qu'un peu plus de 157.000 spectateurs en salles et se classant finalement au 152ème rang du box office 2002. De quoi parle-t-il ? De Juan, un petit malin qui monte des arnaques pour obtenir quelque argent facile. Et de Marcos, un autre petit malin, qui le démasque assez aisément, avant de lui proposer... de devenir son associé.
Et Les neuf reines, dans tout ça ? Il s'agit d'une série de timbres rares que les deux gaillards veulent récupérer ou subtiliser dans l'idée de les revendre à un collectionneur assez pressé de quitter le pays. Comme on peut le lire sur le site d'Arte, qui a diffusé le film dernièrement, le scénario s'inscrit dans les pas de ses deux Pieds Nickelés de héros. En fait, on ne sait jamais vraiment que penser exactement de Juan et Marcos. Sauront-ils parvenir à leurs fins ? Leur duo a-t-il de l'avenir ? Le plus rusé des deux est-il vraiment celui qu'on pense ? Les deux heures du film répondent bel et bien progressivement à toutes ces questions, ce que je ne ferai donc pas ici. Quitte à aborder le cinéma sud-américain, autant ne pas avoir trop de repères. A fortiori, je dirais, dans ce genre de productions...
En fait, c'est déjà la troisième fois que j'évoque ici un long-métrage argentin. Autant l'admettre aussi: Les neuf reines m'a moins emballé que les deux autres. Il y a du bon, dans cette histoire, notamment quelques joutes verbales savamment orchestrées, peut-être simplement un peu compliquées à suivre en VO - surtout pour qui n'a jamais appris l'espagnol. Les comédiens, qu'ils tiennent les rôles principaux ou incarnent les quelques personnages secondaires, sont plutôt sympa à regarder. Ce serait juste d'un petit manque de rythme que souffre ce récit. Quand il est arrivé à sa conclusion, d'ailleurs rebondissante, je n'étais pas vraiment sûr d'avoir tout compris. Restera le plaisir simple d'une histoire plus tortueuse qu'il n'y paraît au premier abord, et celui de la découverte d'un autre pan du cinéma international. Faute d'un nouveau chef d'oeuvre, c'est déjà ça de pris.
Les neuf reines
Film argentin de Fabien Bielinsky (2000)
Il est probable qu'il faille rester bien concentré pour suivre l'intrigue et l'apprécier à sa juste valeur. Ce n'est pas parce que je n'ai pas réellement accroché que j'ai envie de descendre cette oeuvre imparfaite, mais somme toute attachante. Je remarque d'ailleurs qu'elle a reçu un certain nombre de prix, dont, sur le sol français, celui du Festival du film policier de Cognac. Autre anecdote digne d'être mentionnée: le long-métrage a fait l'objet d'un remake supervisé par Steven Soderbergh. Puisque le réalisateur américain s'invite à la fête, laissez-moi vous dire une chose: en matière d'arnaques et de faux semblants, je reconnais au fond que je préfère un bon vieux Ocean's eleven. Simple question de moyens ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire