mardi 16 novembre 2010

500 millions d'amis ?

Et maintenant, une oeuvre tout à fait moderne: The social network. Effet d'un marketing bien rodé ou conséquence d'un réel et vif intérêt pour les propositions du réalisateur David Fincher, je n'ai pas hésité longtemps avant d'aller voir ce long-métrage 100% contemporain. Comme vous le savez peut-être, il a pour "héros" Mark Zuckerberg, l'homme qui a bâti l'empire Facebook, réseau sur lequel naviguent plusieurs centaines de millions d'internautes. Tout part d'un campus américain au moment où l'intéressé, largué par sa petite amie, pirate le réseau des facs US pour récupérer des photos d'étudiantes et lancer un concours de beauté peu à cheval sur le droit à l'image. Quelques heures et serveurs plantés plus loin, le garçon est devenu célèbre. Petit rappel: sept ans après, il n'a que 26 ans aujourd'hui...

Question: avez-vous un compte Facebook ? Si c'est le cas, l'univers ici décrit vous sera au moins un peu familier et il y a une chance certaine que vous ne décrochiez pas dès le dialogue inaugural. Logiquement, le film devrait vous intéresser. Sinon, je pense dommage d'écarter l'idée qu'il puisse vous plaire. The social network est certes un film sur le succès fulgurant d'un process industriel, mais je le crois encore accessible à ceux qui n'en connaissent rien. Pourquoi ? Parce que c'est aussi bien plus que ça, et d'abord le récit des procès subis par David Zuckerberg, pour avoir violé les lois relatives à la vie privée certes, puis pour avoir spolié - ou écarté - quelques-uns de ses premiers camarades de jeu. Petit génie informatique, Monsieur Facebook a quelque chose d'admirable, mais cultive aussi un certain égoïsme. Tout au long de l'histoire, j'ai eu tour à tour envie de l'applaudir... et de le baffer. Une dualité parfaitement illustrée. C'est peut-être le premier thème du film.

J'ai vraiment apprécié le spectacle, d'autant que c'est souvent bien ou très bien filmé, et doté d'une bande son impeccable - la musique du film lui apporte une tonalité unique, avec notamment une scène mémorable dans une boîte de nuit, étourdissante sur grand écran. Sincèrement, il faut vraiment, je crois, saluer le travail qu'a accompli David Fincher. Je le fais d'abord par pur respect pour les cinéastes qui osent, et Dieu sait que celui-là signe toujours des oeuvres foncièrement différentes les unes des autres. Je le fais également parce que The social network n'assène aucun jugement péremptoire sur les êtres qu'il dépeint, y compris sur son personnage principal. L'usage du Creep de Radiohead dans la bande-annonce peut certes nous mettre sur la voie, mais on peut aussi lire ce choix comme celui d'une chanson nostalgique, un peu déprimée sur les bords, à l'image du triste sire que le film finit par montrer. Jesse Eisenberg compose une créature imparfaite, bourrée de prétention et à la fois très peu sûre d'elle. Sa brillante interprétation d'un personnage plus complexe qu'on ne pense m'a cloué au fauteuil jusqu'à la toute dernière image.

The social network
Film américain de David Fincher (2010)
J'ai déjà dit beaucoup de choses, mais encore rien sur les rôles secondaires: beaucoup sont très bien interprétés et tous ont indéniablement une vraie épaisseur, à l'image d'un Justin Timberlake que je n'avais jamais vu aussi bien servi et aussi inspiré. Mention spéciale également pour Armie Hammer, qui joue seul deux frères jumeaux arnaqués par Zuckerberg. S'il apparaît au final que la réalité n'est peut-être pas aussi claire que la fiction le laisse croire, le plaisir pris à découvrir cette version des faits n'en est pas moins grand. Trouver un long-métrage équivalent n'est pas facile. Si vous voulez voir un autre petit génie en action, j'en suis réduit à vous conseiller Amadeus, pour la troisième fois consécutive tout de même ! Un film comme Basquiat tient aussi la route dans ce domaine. Je sèche quant aux grands noms de la créativité industrielle. Seraient-ils encore trop jeunes à ce jour pour réellement intéresser le cinéma ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi, j'ai eu envie de l'applaudir des deux mains et de la baffer (pour reprendre tes termes) notre petit génie ! J'ai adoré "The Social Network", peut-être car j'ignorais l'histoire de facebook. C'est un très bon film, où l'on ne s'ennuie pas une seconde (mon esprit a juste zappé un cours d'amphi - trop compliqué pour moi -). Tu as raison les seconds rôles sont aussi magistralement interprétés !
Silvia

Anonyme a dit…

coucou !
bon ca y est je l'ai vu hier, ca mérite donc un commentaire ^^
bon ben tout d'accord avec toi !
J'ai bien aimé l'histoire et je trouve que le film est "honnête" et dresse un portrait a la fois peu flatteur et positif du petit génie.
j'ai été bluffée par l'histoire. Je la connaissait dans les grandes lignes, mais la on peut dire que j'en sait bcp plus ^^
je ne sais si le film est véritablement fidel à la réalité. Si c'est cas le papa de FB est hallucinant et a le cul bordé de nouilles aussi. Avec l'arrivée de Justin (surprenant : il joue bien dit donc^^) sur les traces de son aventures.
Bon film (ps : c'est vrai que ca parle bcp)
Ju

Seb a dit…

Salut Martin,
J'ai acheté le DVD ce matin, on le regardera avec Stéphanie et on te diras ce qu'on en a pensé.
Seb

Seb a dit…

Salut Martin,
Bon ben voilà, je l'ai enfin vu.
Un bon film, très bien tourné et des acteurs impeccables dans leurs personnages. L'air blasé en permanence de Jesse Eisenberg m'a aussi donné envie de le tapé mais son interprétation est remarquable. Toutefois, je trouve que la fin du film est un peu en queue de poisson, je ne m'attendais pas à ça et ça me donne envie d'y retourner, peut-être une suite ?
A bientôt
Seb