District 9 part d'une bonne idée: faire de créatures extraterrestres des migrants en quête d'asile. Dans le film, on ne sait pas vraiment pourquoi ces êtres venus d'ailleurs débarquent sur notre planète. Dans le fond, peu importe: le fait est qu'ils ne semblent pas hostiles et que ce sont plutôt les hommes qui le sont à leur égard. En panne de vaisseau au-dessus de Johannesburg, les nouveaux venus l'abandonnent et se retrouvent aussitôt parqués dans un camp gigantesque. Ils y vivent comme dans un township, en liberté surveillée, jusqu'à ce que l'administration terrienne décide finalement de les en expulser pour des questions de sécurité. Compris ? Le parallèle avec la situation des Noirs en Afrique du Sud est évident. Un réalisme renforcé par le style, quasi-documentaire.
Moi qui ne suis pourtant pas un grand amateur de SF, je concède donc volontiers que les premières minutes de District 9 sont intéressantes. Je crois que Neill Blomkamp, le réalisateur, l'a voulu ainsi: on a vite beaucoup de sympathie pour les pseudo-monstres enfermés dans leur ghetto. C'est d'autant plus naturel que l'être humain qui vient les déloger a une bonne tête à claques. Fonctionnaire idiot et zélé d'un gouvernement en totale contradiction avec son discours sur les valeurs morales de l'humanité, le dénommé Wikus van der Merve n'est rien d'autre qu'une petite frappe cravatée. Devant sa bêtise crasse, on ne le plaint pas quand sa sale besogne dérape et qu'il semble s'être exposé à un poison d'origine inconnue. Au fond, on se dit qu'il ne l'a pas volé. Toc ! Bien fait pour sa gueule !
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes ce qu'il advient finalement de ce pauvre type. C'est tout l'argument du film, dévoilé au bout d'une vingtaine de minutes, si je compte bien. Lancé sur des rails somme toute assez nouveaux, District 9 tient finalement assez mal la distance. Non que le film soit mauvais: simplement, je pense franchement qu'il aurait pu être meilleur, notamment en conservant son allure "journalistique" jusqu'au bout. Dès que cette touche d'originalité est abandonnée, l'ensemble s'enlise dans une histoire nettement plus classique. Pas de quoi décrocher, certes, mais largement assez pour être déçu. Le plan final - un extraterrestre ramassant une fleur de métal - peut laisser imaginer une suite. Mouais. Si elle ne vient pas, je m'en passerais sans réelle difficulté.
1 commentaire:
Je te trouve un peu dur, car le côté "journaliste" aurait lassé à la longue, les genres similaires comme Projet Blair Witch ou similaires montrent vite leur limites.
Le fait que le film soit Sud Africain est très symbolique à mon avis, le parralléle avec l'apartheid peut être tentant mais pas seulement, il va plus loin.
Je pense que les défauts de ce films ne sont pas rédhibitoires que cela.
Comme quoi on peut de l'Afrique du Sud sans pour autant aller voir Invictus.
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