Livres ou films ? C'est le choix que doivent inévitablement faire tous ceux qui ont l'intention d'aborder un jour l'univers de Harry Potter. Pour ma part, je me suis plongé dans la saga grâce au cinéma, allant voir il y a déjà quelques années le deuxième de ses sept épisodes: Harry Potter et la chambre des secrets. Depuis, je les ai tous vus... et tous lus (le dernier cet été). Aujourd'hui, dans un désordre total, je vais évoquer ici le sixième opus: Harry Potter et le prince de sang mêlé. Je me rends compte qu'il n'est pas forcément si facile de parler brièvement d'une oeuvre, dans une chronique qui pourrait intéresser les bons connaisseurs de l'univers "potterien", sans gâcher le plaisir de ceux qui aborderaient là un monde encore inconnu. Improbable, peut-être, mais je suppose qu'il doit bien y en avoir encore quelques-uns, ayant moi-même échappé à la première vague de l'immense succès du petit sorcier. Bon, autant le dire franchement: cette mini-critique s'adresse toutefois plutôt à ceux d'entre vous qui connaissent déjà bien la série, ses personnages principaux et ses tenants et aboutissants.
Il y a deux façons d'aborder les choses au cinéma. Je crois qu'on peut dire que, comme ses prédécesseurs, Harry Potter et le prince... est une adaptation honnête de l'oeuvre écrite. La grande complicité de Harry avec son vieux professeur, Albus Dumbledore, est toujours d'actualité (cf. la première image). Comme le souligne la deuxième, cet épisode voit aussi le retour de Severus Rogue, l'ambigu enseignant de la maison Serpentard, plus sombre que jamais. Le fait est que certains attendent peut-être du septième art qu'il restitue l'ensemble des sensations prises à la lecture des bouquins - ce serait la deuxième façon d'aborder les choses ci-dessus suggérée. Si c'est votre cas, rebroussez chemin ou changez d'optique: je crois que c'est peine perdue. Pour moi, l'intérêt de cette mise en images est justement de voir ce que, jusqu'alors, on avait juste imaginé à partir des mots de J.K. Rowling. Entendons-nous bien: il n'y a évidemment aucune trahison dans l'esprit, mais deux heures et demie de cinéma ne peuvent entièrement reprendre 747 pages de roman. Restent alors le spectacle et l'action, sans aucun doute un peu moins intenses dans cet opus, lequel n'est pas dénué d'intérêt pour autant. Pour peu qu'on soit ouvert à ce genre d'intrigues, on passe un bon moment.
Le grand intérêt de Harry Potter et le prince... reste certainement de nous plonger dans l'enfance de Lord Voldemort, le "grand méchant" de la saga. C'est aussi l'occasion de passer en revue quelques-unes des troublantes ressemblances qu'il peut avoir avec le héros positif qu'est Harry. C'est d'ailleurs sur cet aspect des choses que j'apprécie fondamentalement cette grande aventure: à mesure que se déroulent les années et les tomes de la série, l'histoire se fait progressivement plus sombre, plus adulte, moins manichéenne. Oui, Poudlard, l'école des sorciers, est de plus en plus menacée, mais les élèves et profs sorciers ne sont pas systématiquement des chevaliers blancs soucieux de justice et d'équité. Ils ont, comme les êtres humains qu'ils sont aussi, leurs failles, leurs doutes, leurs peurs. Harry comme les autres, peut-être même le premier. Pourrait-il basculer du côté obscur de la magie, comme l'a fait un certain Tom Jedusor, devenu Seigneur des Ténèbres ? C'est la question que vous devriez probablement vous poser devant le film et certainement plus encore en lisant les bouquins. Je ne peux que conseiller les deux supports pour leur relative complémentarité. Si ce n'est déjà fait, en tout cas, commencez par le début, cela vaut mieux. Il me semble bien difficile d'apprécier le lancement de cette saga sans avoir envie de connaître la suite. La suite, c'est bien ce que j'attends de découvrir aujourd'hui sur grand écran. C'est prévu, sauf erreur, pour octobre l'année prochaine et mai 2011. Deux films pour un seul et dernier livre.
Rectificatif: ce devrait en fait être en novembre 2010 et juillet 2011.
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