Cette première image est trompeuse. Si Tony Curtis et Natalie Wood se regardent avec des yeux de biche, on ne peut pas vraiment dire que ce soit la constante du film dont je vous parlerai ce soir. C'est même très exactement le contraire: au départ de La grande course autour du monde, ces deux monstres sacrés du cinéma américain sont franchement rivaux. Je vais essayer de résumer un peu l'intrigue la plus folle qu'il m'ait été donné de découvrir récemment. Le Grand Leslie - Tony Curtis, donc - est le héros-type des films d'aventure: beau gosse, il a aussi pour lui un sens inné de la réussite. Toujours à la recherche d'un nouvel exploit spectaculaire à accomplir, il rencontre le succès dans tout ce qu'il entreprend, ce qui a le mérite d'attirer sur lui le regard des jolies femmes, mais aussi d'asticoter franchement de possibles adversaires: la belle, jeune et féministe Maggie Dubois - Natalie Wood, elle-même - ou le sombre professeur Fate - Jack Lemmon. C'est alors que se présente un nouveau défi inédit: celui d'une course entre New York et Paris. Le trio s'engage dans l'aventure... et deux heures de délire cinématographique !
Je l'ai dit et je le répète: La grande course autour du monde est probablement l'un des films les plus loufoques que je connaisse. Dédicace au passage à mon ami Philippe qui me l'a fait découvrir lors d'une soirée où mes propositions (Veronica Guerin et My sassy girl) n'avaient strictement rien à voir. Je me suis régalé avec ce film signé Blake Edwards, le papa de la Panthère rose, sorti en 1965. Déjà, les connaisseurs auront pu noter que le titre de ma chronique reprenait celui d'un dessin animé. Mais si ! Souvenez-vous ! Satanas et Diabolo ! Le long-métrage a inspiré cette "suite": on y trouve également, avec quelques années d'avance, des sabotages automobiles parmi les plus cocasses et des coups bas sur roues ! Conséquence: l'épreuve disputée par les personnages du film n'a rien d'une compétition ordinaire. Elle est en revanche le prétexte idéal pour une avalanche de gags et une histoire rocambolesque, portée par des acteurs absolument parfaits. Lecteurs amateurs de burlesque de haut niveau, vous tenez là une perle: malgré son âge, le film tient très avantageusement la comparaison d'autres comédies plus jeunes.
Indiens, tartes à la crème et duels à l'épée: sans vouloir trop en dire ici, j'espère vous intéresser, mais je tiens aussi à vous laisser découvrir par vous-mêmes toutes les surprises de ce chef d'oeuvre. On a d'ailleurs parfois l'impression de plusieurs films en un ! Un mot tout de même sur Jack Lemmon, ici immortalisé dans le costume bleu d'un monarque européen et alcoolique ! Le jeu et les mimiques de l'acteur tiennent pour beaucoup au plaisir pris à voir ce film, et ce d'autant plus qu'Edwards ne lui a pas confié un, mais deux rôles ! Cette circonstance permet de développer le scénario vers toujours plus d'absurdité comique. Notre homme en profite ostensiblement pour en faire des caisses, ce qui n'a aucune espèce d'importance. Mieux, le film n'en est finalement que plus drôle ! Bref, je dirai certainement que La grande course autour du monde ne ressemble pas à grand-chose d'autre dans la belle histoire du septième art. Franchement, je n'avais pas autant ri depuis un petit moment ! Alors, si vous êtes comme moi intéressés par les films un peu anciens et si vous appréciez l'humour "cartoonesque", foncez ! Logiquement, les rebonds du scénario et les péripéties de la course jusqu'à l'arrivée ne devraient pas vous décevoir du voyage !
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