Vous aimez Alain Souchon ? Vous avez écouté son dernier album ? Pour info, il contient une petite surprise: une piste qui n'est pas annoncée sur la jaquette, une chanson évidemment mise en musique par Laurent Voulzy et curieusement intitulée "Po po po po". Il faut l'écouter pour comprendre ce dont elle parle, et c'est alors limpide. Elle évoque le même thème que le film (récent) que je souhaite chroniquer ce soir: la destinée du célèbre révolutionnaire argentin Ernesto Guevara, plus connu sous son surnom de Che. Surprise encore, peut-être: la vision de Souchon est pour tout dire assez sévère, bien que livrée avec un sens consommé de la poésie. Celle qui m'intéresse désormais est celle que développe le réalisateur américain Steven Soderbergh, dans son Che - L'Argentin, le premier des volets du diptyque qu'il a consacré à l'ancien compagnon d'armes du maître de Cuba, le décidément très résistant Fidel Castro.
La première question qui peut se poser, c'est: Che - L'Argentin est-il un film engagé politiquement ? Pas sûr. Disons qu'il suscitera inévitablement une réaction politique du public, que ce dernier soit ravi de voir son héros en quelque sorte ressuscité à l'écran ou bien qu'au contraire, il rejette violemment ce qui pourrait tout aussi bien s'apparenter à une hagiographie déplacée. Pour donner mon avis d'amateur d'histoire et de cinéma, je dirai que Soderbergh expose différents éléments d'analyse. Il rappelle tout d'abord que Guevara est également un médecin et, ce qu'on a peut-être tendance à trop facilement oublier, un étranger du pays où il conduit la révolution. D'ailleurs, ce premier "épisode" s'ouvre au Mexique, quand l'avocat Castro et ses amis ne font encore que théoriser l'idée de renverser Batista. Ensuite, peu à peu, on suit leur marche vers La Havane. L'occasion de mieux comprendre que ce n'était pas gagné d'avance, loin de là, et qu'il a fallu convaincre les Cubains croisés en chemin...
En ce sens, et parce qu'il montre aussi souvent le Che à la tribune des Nations Unies, donc après la prise de pouvoir par Castro, le film est sans doute bel et bien une oeuvre politique. En tout cas, ce n'est pas le film de guérilla que l'on aurait pu attendre, même s'il illustre (longuement) la progression des révolutionnaires à travers la jungle et leur combat avec les soldats de l'ordre ancien. Et ce que ne dit pas Soderbergh, ou plutôt ce qu'il ne détaille pas ici, c'est l'autre facette de Guevara, son côté sombre. On ne peut pas dire qu'il le présente comme un brave type, quelques scènes abordent même vaguement l'intransigeance dont il fait preuve avec ceux qui se détournent finalement de la cause, mais on a toujours le sentiment que ses actions lui sont dictées par un certain sens de la justice. Au pire, dans un contexte de révolution, tout paraît plus ou moins justifiable. Il s'avère pourtant qu'aujourd'hui, bien des historiens ont passé le cap du mythe et rappelé que, comme Castro, son ami argentin avait lui aussi du sang sur les mains. Après Che - L'Argentin, c'est peut-être ce que montrera la suite. Le jeu de Benicio Del Toro dans le rôle titre est jusqu'ici remarquable, mais j'attendrai donc encore pour donner un avis plus objectif, parce que plus complet, sur ce duo de films.
La première question qui peut se poser, c'est: Che - L'Argentin est-il un film engagé politiquement ? Pas sûr. Disons qu'il suscitera inévitablement une réaction politique du public, que ce dernier soit ravi de voir son héros en quelque sorte ressuscité à l'écran ou bien qu'au contraire, il rejette violemment ce qui pourrait tout aussi bien s'apparenter à une hagiographie déplacée. Pour donner mon avis d'amateur d'histoire et de cinéma, je dirai que Soderbergh expose différents éléments d'analyse. Il rappelle tout d'abord que Guevara est également un médecin et, ce qu'on a peut-être tendance à trop facilement oublier, un étranger du pays où il conduit la révolution. D'ailleurs, ce premier "épisode" s'ouvre au Mexique, quand l'avocat Castro et ses amis ne font encore que théoriser l'idée de renverser Batista. Ensuite, peu à peu, on suit leur marche vers La Havane. L'occasion de mieux comprendre que ce n'était pas gagné d'avance, loin de là, et qu'il a fallu convaincre les Cubains croisés en chemin...
En ce sens, et parce qu'il montre aussi souvent le Che à la tribune des Nations Unies, donc après la prise de pouvoir par Castro, le film est sans doute bel et bien une oeuvre politique. En tout cas, ce n'est pas le film de guérilla que l'on aurait pu attendre, même s'il illustre (longuement) la progression des révolutionnaires à travers la jungle et leur combat avec les soldats de l'ordre ancien. Et ce que ne dit pas Soderbergh, ou plutôt ce qu'il ne détaille pas ici, c'est l'autre facette de Guevara, son côté sombre. On ne peut pas dire qu'il le présente comme un brave type, quelques scènes abordent même vaguement l'intransigeance dont il fait preuve avec ceux qui se détournent finalement de la cause, mais on a toujours le sentiment que ses actions lui sont dictées par un certain sens de la justice. Au pire, dans un contexte de révolution, tout paraît plus ou moins justifiable. Il s'avère pourtant qu'aujourd'hui, bien des historiens ont passé le cap du mythe et rappelé que, comme Castro, son ami argentin avait lui aussi du sang sur les mains. Après Che - L'Argentin, c'est peut-être ce que montrera la suite. Le jeu de Benicio Del Toro dans le rôle titre est jusqu'ici remarquable, mais j'attendrai donc encore pour donner un avis plus objectif, parce que plus complet, sur ce duo de films.
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