Je me souviens qu'aux premiers jours de ce blog, je pensais évoquer à chaque chronique un cinéaste différent. Sur Facebook, l'ami Vincent essaye de citer un grand film par an - avec cette même contrainte. Tout cela pour dire que j'aurais pu "zapper" Paul Thomas Anderson après une première impression défavorable ! J'ai bien fait d'insister...
D'autres amis - Céline, Cédric et Franck - m'y ont d'ailleurs encouragé. C'est aussi un peu cela qui m'aura conduit à aller voir Une bataille après l'autre, le dixième long-métrage du talenteux Californien. J'avoue que Leonardo DiCaprio y était aussi pour quelque chose. Résultat: j'ai rejoint ma salle préférée sans grande info préalable. Bingo ! Je n'ai pas attendu longtemps avant de me régaler. Le film s'ouvre de manière spectaculaire, sur une scène où des militants libertaires envahissent un centre de rétention et laissent les migrants mexicains qu'il "abritait" prendre rapidement la poudre d'escampette. Qu'importe cette fuite: la caméra se concentre surtout sur la meneuse du groupe, une dénommée Perfidia Beverly Hills, et la menace armée qu'elle fait peser sur Steven J. Lockjaw, le G. I. en charge du centre. Rondement menée, cette attaque nous permet d'identifier les camps opposés. Comme vous le devinerez, les choses n'en resteront pas là...
La première surprise, c'est peut-être de considérer Leonardo DiCaprio comme un personnage subalterne, Ghetto Pat, qui ne doit sa présence dans la bande des French 75 qu'à sa parfaite maîtrise des explosifs. Autre rebond inattendu: il va devenir le principal protagoniste du récit au moment où, déjà en couple avec sa cheffe, il aura... un enfant. Maman - très efficacement incarnée par la chanteuse Teyana Taylor - refusera d'abandonner la lutte quand Papa, lui, préfèrera se ranger pour s'occuper de la petite. Et le film fera alors une ellipse de 16 ans ! Bref... je ne veux pas en dévoiler davantage, si ce n'est que l'un comme l'autre auront bien sûr affaire avec le redoutable antagoniste qu'incarne Sean Penn (dans son meilleur rôle depuis bien longtemps). Pour le plaisir, Une bataille après l'autre est, entre autres, un film d'acteurs. Oui, les plus connus d'entre eux s'en donnent à coeur joie...
Et les autres ? Ils suivent le mouvement avec un entrain manifeste. Une mention spéciale pour Chase Infiniti, la grande révélation du film dans la peau de Willa, une adolescente au tempérament... affirmé. Maintenant, je vais vous laisser découvrir seuls TOUT ce qui arrive ! J'aime autant vanter la qualité de cet "objet de cinéma" particulier qu'est le film en disant qu'il m'a tout de suite emballé et beaucoup plu sur la longueur. Rappel: il dure tout de même deux heures quarante. Une bataille après l'autre est parfois présenté comme une oeuvre "facile" - la plus accessible de son auteur. Euh... oui, c'est possible. N'empêche: je l'ai trouvée jubilatoire, de parti pris pour les idées politiques de gauche, mais justement, pour cela, assez réconfortante au milieu du trumpisme ambiant. J'ai noté que le tournage du film avait eu lieu du temps de Joe Biden, mais il s'inscrit dans un contexte américain très contemporain. Il interroge sur les évolutions sociétales et la bonne façon de défendre / transmettre ses idéaux. Les scènes d'action s'enchaînent sans temps mort. Elles font tout le sel du récit...
Je veux souligner que la mise en scène m'a vraiment impressionné. Certains la jugent tape-à-l'oeil, mais c'est à croire que le cinéma américain livre chaque semaine d'excellents films: je crois vraiment qu'il faut arrêter de faire la fine bouche dès qu'une production x ou y assume un peu de démesure. Compte tenu de ce qu'Une bataille après l'autre veut raconter, j'estime que son emphase a du sens. Surtout qu'à mon avis, Paul Thomas Anderson et sa troupe d'acteurs s'amusent à mélanger les genres, nous offrant ainsi un film "copieux". Et la violence ? Elle est présente, évidemment, mais jamais gratuite. En clair, je préfère ce cinéma à celui des omniprésents super-héros ou à celui d'un auteur comme Quentin Tarantino, excellent créateur d'images, certes, mais que je juge souvent bien plus complaisant. Maintenant, faudrait-il déjà graver le nom de Paul Thomas Anderson sur quelques Oscars 2026 ? Non: mieux vaut attendre la fin de l'année. Ce que je tiens à affirmer, en revanche, c'est que son dernier opus mérite que vous sortiez de chez vous pour le voir sur un écran XXXXL !
Une bataille après l'autre
Film américain de Paul Thomas Anderson (2025)
Une sortie cinéma après l'autre: je ne livrerai pas mon top annuel aujourd'hui, mais je pressens déjà que ce film sera (très) bien classé. Le précédent Anderson, Licorice Pizza, avait atteint le sixième rang de mon palmarès 2022... mais c'est un autre genre de long-métrage ! Intéressés par le militantisme ? Voyez le sublime À bout de course. Ou, nettement plus sombre, Night moves. Une liste non exhaustive...
----------
Bon...
Je ne vous ai même pas parlé du personnage de Benicio del Toro. Franchement, l'acteur est excellent dans ce film. Comme d'hab', quoi !
D'autres avis vous intéresseraient ?
Tant mieux ! Pascale, Princécranoir et Strum ont aussi publié le leur.
Ah, et au fait, une dernière petite chose...
Je vous souhaite à toutes et tous un bon week-end de la Toussaint. J'avais pensé publier quelque chose dimanche 2, mais je me suis dit que le film méritait bien... une journée de plus "en haut de l'affiche" !
D'autres amis - Céline, Cédric et Franck - m'y ont d'ailleurs encouragé. C'est aussi un peu cela qui m'aura conduit à aller voir Une bataille après l'autre, le dixième long-métrage du talenteux Californien. J'avoue que Leonardo DiCaprio y était aussi pour quelque chose. Résultat: j'ai rejoint ma salle préférée sans grande info préalable. Bingo ! Je n'ai pas attendu longtemps avant de me régaler. Le film s'ouvre de manière spectaculaire, sur une scène où des militants libertaires envahissent un centre de rétention et laissent les migrants mexicains qu'il "abritait" prendre rapidement la poudre d'escampette. Qu'importe cette fuite: la caméra se concentre surtout sur la meneuse du groupe, une dénommée Perfidia Beverly Hills, et la menace armée qu'elle fait peser sur Steven J. Lockjaw, le G. I. en charge du centre. Rondement menée, cette attaque nous permet d'identifier les camps opposés. Comme vous le devinerez, les choses n'en resteront pas là...
La première surprise, c'est peut-être de considérer Leonardo DiCaprio comme un personnage subalterne, Ghetto Pat, qui ne doit sa présence dans la bande des French 75 qu'à sa parfaite maîtrise des explosifs. Autre rebond inattendu: il va devenir le principal protagoniste du récit au moment où, déjà en couple avec sa cheffe, il aura... un enfant. Maman - très efficacement incarnée par la chanteuse Teyana Taylor - refusera d'abandonner la lutte quand Papa, lui, préfèrera se ranger pour s'occuper de la petite. Et le film fera alors une ellipse de 16 ans ! Bref... je ne veux pas en dévoiler davantage, si ce n'est que l'un comme l'autre auront bien sûr affaire avec le redoutable antagoniste qu'incarne Sean Penn (dans son meilleur rôle depuis bien longtemps). Pour le plaisir, Une bataille après l'autre est, entre autres, un film d'acteurs. Oui, les plus connus d'entre eux s'en donnent à coeur joie...
Et les autres ? Ils suivent le mouvement avec un entrain manifeste. Une mention spéciale pour Chase Infiniti, la grande révélation du film dans la peau de Willa, une adolescente au tempérament... affirmé. Maintenant, je vais vous laisser découvrir seuls TOUT ce qui arrive ! J'aime autant vanter la qualité de cet "objet de cinéma" particulier qu'est le film en disant qu'il m'a tout de suite emballé et beaucoup plu sur la longueur. Rappel: il dure tout de même deux heures quarante. Une bataille après l'autre est parfois présenté comme une oeuvre "facile" - la plus accessible de son auteur. Euh... oui, c'est possible. N'empêche: je l'ai trouvée jubilatoire, de parti pris pour les idées politiques de gauche, mais justement, pour cela, assez réconfortante au milieu du trumpisme ambiant. J'ai noté que le tournage du film avait eu lieu du temps de Joe Biden, mais il s'inscrit dans un contexte américain très contemporain. Il interroge sur les évolutions sociétales et la bonne façon de défendre / transmettre ses idéaux. Les scènes d'action s'enchaînent sans temps mort. Elles font tout le sel du récit...
Je veux souligner que la mise en scène m'a vraiment impressionné. Certains la jugent tape-à-l'oeil, mais c'est à croire que le cinéma américain livre chaque semaine d'excellents films: je crois vraiment qu'il faut arrêter de faire la fine bouche dès qu'une production x ou y assume un peu de démesure. Compte tenu de ce qu'Une bataille après l'autre veut raconter, j'estime que son emphase a du sens. Surtout qu'à mon avis, Paul Thomas Anderson et sa troupe d'acteurs s'amusent à mélanger les genres, nous offrant ainsi un film "copieux". Et la violence ? Elle est présente, évidemment, mais jamais gratuite. En clair, je préfère ce cinéma à celui des omniprésents super-héros ou à celui d'un auteur comme Quentin Tarantino, excellent créateur d'images, certes, mais que je juge souvent bien plus complaisant. Maintenant, faudrait-il déjà graver le nom de Paul Thomas Anderson sur quelques Oscars 2026 ? Non: mieux vaut attendre la fin de l'année. Ce que je tiens à affirmer, en revanche, c'est que son dernier opus mérite que vous sortiez de chez vous pour le voir sur un écran XXXXL !
Une bataille après l'autre
Film américain de Paul Thomas Anderson (2025)
Une sortie cinéma après l'autre: je ne livrerai pas mon top annuel aujourd'hui, mais je pressens déjà que ce film sera (très) bien classé. Le précédent Anderson, Licorice Pizza, avait atteint le sixième rang de mon palmarès 2022... mais c'est un autre genre de long-métrage ! Intéressés par le militantisme ? Voyez le sublime À bout de course. Ou, nettement plus sombre, Night moves. Une liste non exhaustive...
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Bon...
Je ne vous ai même pas parlé du personnage de Benicio del Toro. Franchement, l'acteur est excellent dans ce film. Comme d'hab', quoi !
D'autres avis vous intéresseraient ?
Tant mieux ! Pascale, Princécranoir et Strum ont aussi publié le leur.
Ah, et au fait, une dernière petite chose...
Je vous souhaite à toutes et tous un bon week-end de la Toussaint. J'avais pensé publier quelque chose dimanche 2, mais je me suis dit que le film méritait bien... une journée de plus "en haut de l'affiche" !




6 commentaires:
Je ne comprends pas ta première phrase et quel est le film de PTA qui t'a laissé une impression défavorable.
Tu as bien fait d'ajouter Benicio à la toute fin. Il est remarquable en senseï.
Leo n'est jamais décevant (quoique ses grimaces chez Martin je n'étais pas fan) et Sean est incroyable. Il m'a bien fait rire avec sa coiffure, son peigne, sa naïveté.
J'ai très envie de revoir ce film.
Pénible que mes coordonnées ne soient pas enregistrées.
Ma formulation était quelque peu alambiquée : je l'ai donc rectifiée. C'est plus clair ?
Au départ, je voulais chroniquer un Fellini, un Spielberg, un Kurosawa, un Audiard... et ne plus y revenir.
Maintenant, c'est (presque) l'inverse. Je suis content de pouvoir connaître presque tous les films d'un même réalisateur prestigieux. J'ai cet objectif avec plusieurs. Et peut-être que je l'atteindrai un jour avec PTA. Le film qui m'avait déplu et même irrité ? "Magnolia". Que je reverrai sûrement un jour. D'abord, j'aimerais rattraper ceux que je ne connais pas encore. Soit, par ordre d'apparition à l'écran, "Double mise", "Boogie nights", "There will be blood" et "Phantom thread". Les autres sont déjà chroniqués, comme tu as pu - ou pourras - le constater.
Jamais décevant, Leo ? Tu as raison. Mais il joue parfois dans des films que je n'ai pas aimés. Et, quand il était jeune, il faisait des choix assez discutables. Mention spéciale pour "La plage". Nobody's perfect. Ce que j'ai apprécié, dans "Une bataille après l'autre", c'est qu'il se donne à fond, mais aussi qu'il partage la lumière avec d'autres (Sean, Benicio, etc.). J'ose même pas imaginer le kif que Chase Infiniti a dû prendre...
Je reverrai sans doute "Une bataille après l'autre", mais pas tout de suite. J'en parle à autant de gens que possible comme de l'un des meilleurs films de l'année. Mais je crois qu'il n'a pas spécialement besoin de moi pour avoir du succès : c'est déjà, et de loin, le plus gros succès de PTA (en France comme aux États-Unis).
Tu m'en vois encore une fois désolé, mais je ne peux rien y faire...
Un PEU plus clair mais je ne comprends pas vraiment. Tu voulais ne chroniquer qu'un film par réalisateur (et ne plus y revenir) ou ne voir qu'un film par réalisateur (et ne plus y revenir) ? Je ne comprends sans doute rien mais les deux propositions me semblent étranges.
Bon c'est pas grave, de toute façon tu fais comme tu veux :-)
Magnolia est un de mes préférés pas seulement du réalisateur. Mais un film qui me bouleverse. Tom Cruise et Philip Seymour Hofmann (la compassion incarnée) y sont extraordinaires. Et j'aime ce principe de personnages/destins entrecroisés et cette musique omniprésente (comme dans One battle after another) ce qui en agace beaucoup. J'ADORE ce film.
Un pote m'a dit récemment : je ne suis pas sensible à la musique et une autre fois : je ne remarque pas quand les acteurs jouent mal. J'avais envie de lui dire : il reste l'histoire certes, mais dans ce cas là : lis :-) Je me suis abstenue. Il m'a dit que la seule fois où il avait trouvé un acteur détestable c'était François Truffaut dans L'enfant sauvage (oui, mon ami n'est plus tout jeune). Et là j'ai pas pu m'empêcher d'exploser de rire car la présence, le jeu, la voix et la diction de François Truffaut font mon bonheur.
Quant à PTA... ne pas avoir vu "There will be blood" et "Phantom thread" me semble en effet manquer à ta cinéphilie. Quels films !!!
Je suis moins fan de Double mise et Boogie nights (mais très bons quand même).
Il y a aussi Punch drunk love (très étonnant) et The master (incroyable).
En fait je m'aperçois que j'ai tout vu, tout aimé, sauf Inherent voice (j'ai rien compris).
Mais en résumé, PTA est un réalisateur qui est loin de faire l'unanimité mais moi j'aime son cinéma excessif.
Je voulais que chaque film chroniqué soit d'un réalisateur différent. J'ai changé d'avis...
Effectivement, dans "Magnolia", je me souviens que la musique était omniprésente et que cela m'avait vrillé le cerveau. Je n'avais pas DU TOUT aimé le personnage de Tom Cruise. J'imagine que mon opinion ne serait plus la même aujourd'hui, avec mon expérience (relative) du cinéma d'auteur. Mon prochain PTA pourrait bien être "There will be blood", que j'ai en DVD.
J'avais bien aimé "Punch-drunk love". "The master" m'avait plutôt fasciné. Par la suite, j'avais pris "Inherent vice" pour un bon délire, certes peu compréhensible. Tous ces films sont chroniqués sur le blog, comme tu l'as sans doute déjà constaté.
La musique, passe encore... mais c'est étrange, de ne pas remarquer quand les acteurs jouent mal. Je me dis certes qu'on puisse imaginer ne pas avoir les codes du jeu, mais en termes de ressenti pur, si une prestation ne te convainc pas par sa justesse, il se peut que l'acteur (ou l'actrice) joue mal. Ton ami ne voit peut-être pas beaucoup de films.
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