dimanche 13 juillet 2025

La lame et le sang

Écrire une chronique comme on écrirait un haïku paraît difficile. L'extrême concision des poèmes japonais me semble inconciliable avec l'idée même du cinéma, qui raconte des histoires longues. Reste que Tuer ! ne prend qu'une heure dix pour un récit situé dans le Japon féodal du 19ème siècle. Tout cela aura suffi... à attirer ma curiosité !

La mère de Shingo a assassiné la maîtresse du chef de son clan. L'enfant n'est pas resté avec son père: encore bébé, il a été confié aux bons soins d'un samouraï qui l'a élevé comme son propre fils. Devenu grand, le petit rescapé est ensuite parti découvrir le monde pendant quelques années, avant de revenir à son foyer d'adoption. C'est ensuite - et après la découverte de ses véritables origines familiales - que son destin glissera à nouveau sur une pente funeste. Tuer ! exalte de nobles valeurs, mais, comme ses premières images et son titre vous le suggèreront, c'est un film dominé par la mort. J'avoue que je ne m'y attendais pas (ou en tout cas pas à ce point). Malgré sa brièveté, il m'a donc surpris et - à chaud - un peu déçu. Cela dit, après avoir pris un peu de recul, je précise que les plans sont souvent d'une grande beauté, que les séquences soient tournées en extérieur ou en intérieur. Je n'aurai jamais fini de m'émerveiller...

Tuer !
Film japonais de Kenji Misumi (1962)

Je suis ravi d'ajouter aujourd'hui le nom d'un réalisateur (prolifique !) à la liste de mes connaissances liées au cinéma nippon "classique". Bon... j'ai vu mieux et par exemple, cette année, sur un scénario comparable, le superbe L'intendant Sansho, sorti huit ans plus tôt. Côté fresques, Les sept samouraïs fait toujours office de référence incontournable. Et on peut aussi aimer la sobriété d'Après la pluie...

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