vendredi 11 avril 2025

L'Allemagne vue d'ici

J'avais d'abord l'intention de laisser le film de mercredi vivre un jour supplémentaire en tête de blog, mais je me suis tout à coup souvenu que c'était hier la conférence de presse du 78ème Festival de Cannes. L'événement ne débutera que le 13 mai: je décide donc de ne parler aujourd'hui que de... la réussite très relative du cinéma d'Allemagne !

Je vénère ce film, mais je trouve un peu dingue que Paris, Texas demeure la toute dernière Palme d'or remise à un cinéaste allemand. Pire: avant cette consécration de Wim Wenders en 1984, les jurys cannois n'ont honoré que Volker Schlöndorff pour Le tambour (1979). Aucun autre film venu d'outre-Rhin n'a reçu la récompense suprême. Même constat du côté des Grands Prix, qui sont parfois considérés comme de très intéressants "lots de consolation". Il me paraît logique que la compétition soit rude, cela dit, et je note que son palmarès reste assez largement dominé par la France, les États-Unis et l'Italie. Enfin, c'est sans tenir compte des résultats des sélections parallèles...

Est-ce que cela conduit le cinéma allemand à l'échec en France ? Non. Mais les chiffres de notre box-office ne sont pas très élevés ! Précision: je vais m'en tenir aujourd'hui aux films en images réelles. Mais je laisse quelques opus tournés en coproduction internationale...

Voici le classement des meilleurs succès depuis l'ouverture de ce blog:
1. La vie des autres - 1.516.801 entrées,
2. Le ruban blanc - 649.212 entrées,
3. Perfect days - 397.479 entrées,
4. Goodbye Bafana - 364.133 entrées,
5. Hannah Arendt - 347.067 entrées,
6. Le labyrinthe du silence - 340.857 entrées,
7. Toni Erdmann - 337.085 entrées,
8. Pina - 316.716 entrées,
9. Only lovers left alive - 314.861 entrées,
10. Barbara - 291.933 entrées.

Anecdote: Helga, la vie intime d'une jeune femme, un documentaire sorti en 1968, reste le long-métrage allemand qui a le mieux marché chez nous (avec tout de même un peu plus de 4 millions d'entrées). Peut-être que nous pourrions envisager d'être un peu plus ouverts. J'aimerais avoir votre avis et serais heureux de lire vos propositions !

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Où est passé le cinéma allemand ? C'est en effet un triste constat.
J'ignorais que "Only lovers left alive" était un film allemand. Film de Jarmusch qui se passe à Detroit.
Et je note ce "Goodbye Bafana" qui est une coproduction internationale, réalisé par un cinéaste suédois, sans voir le plus connu "Goodbye Lenin !" qui, me semble-t-il, avait fait pas mal d'entrées (mais sans doute sorti avant l'apparition des Mille et une bobines). Tout comme "Cours, Lola, cours" ou bien "La Chute".

Princecranoir a dit…

Voilà que je passe pour un anonyme maintenant :⁠-⁠)

Pascale a dit…

ça m'arrive régulièrement de passer pour anonyme. Ici comme chez toi... parfois je disparais. Je pleure !!!

Pascale a dit…

Je crois que les Mille bobines parlent de films allemands qui auraient été ou pu être primés à Cannes.
Ah non, en relisant, il parle aussi des films allemands sortis en France et de leur (relative) réussite en termes d'entrées. Je pense que oui, Good bye Lenin a très bien marché en France.
Mais effectivement considérer Only lovers... comme allemand, c'est chaud cacao.
Ces histoires de production ne sont vraiment pas claires... Pour moi un film allemand est réalisé par un réalisateur allemand voire il se passe en Allemagne.

Martin a dit…

Il y a bien une soixantaine de films allemands sur ce blog, mais ceux que je vois se comptent chaque année sur les doigts d'une main. Et il semblerait que "Only lovers left alive" soit en fait une coproduction britannico-allemande. Jim Jarmusch, si tu passes par là, on veut bien une confirmation (ou une correction).

Tu as entièrement raison pour "Goodbye Lenin !". Si mes sources sont exactes, il a légèrement dépassé les 1,5 million d'entrées. Ce qui ferait de lui le 24ème plus gros succès d'un film allemand en France et le numéro 1 du siècle en cours, de peu devant "La vie des autres". J'adore ce film et le fait qu'il soit sorti en 2003, donc effectivement avant l'apparition du blog, ne m'a pas empêché de le chroniquer :
http://1001bobines.blogspot.com/2009/11/au-dela-du-mur.html

J'ai aussi parlé de "Cours, Lola, cours": http://1001bobines.blogspot.com/2015/10/au-sprint.html
Mais, en revanche, je n'ai pas chroniqué "La chute"... mais je le ferais si je le revois !
Succès ultra-confidentiel pour le premier (82.890 entrées) et plus important pour le second (922.787 tickets).

Si tu as d'autres titres à conseiller...

Martin a dit…

Réponse à Pascale en complément et en direct : oui, j'ai parlé de l'ensemble des films allemands... et j'ai réduit mon box-office à ceux qui étaient sortis depuis 2007 et la création des Bobines. Pas du tout auto-centré, le Mensch...

Les films ont la nationalité de leurs producteurs. Moi aussi, ça me défrise. Il m'arrive donc de tricher un peu.

Martin a dit…

Cher Princécranoir rétabli dans son bon droit : cela arrive aux meilleurs...

Martin a dit…

Chère Pascale, ne pleure pas : tu disparais parfois, en effet, classée en spam a postiori. Je ne sais pas pourquoi, mais, autant que faire se peut, je rétablis la situation quand je m'en aperçois.

En revanche, sur ces anonymats subis, je n'ai pas d'explication. Je suppose juste que le système finit par vous déconnecter pour (peut-être) protéger vos données personnelles. Simple supposition...

Pascale a dit…

Voir Paris Texas à sa sortie m'avait fortement déroutée. Je pense que les 34 ans d'écart entre Jane et Travis m'éloignaient de la crédibilité de leur couple. Je crois qu'aujourd'hui je pourrais me passer la scène d'ouverture en boucle. La musique de Ry Cooder n'y est sans doute pas étrangère.
Wim Wenders m'a souvent perdue en route. Mais si aujourd'hui je le croisais dans un festival ou dans ma rue, quitte à risquer la camisole, je me jetterais à ses pieds, les laverais de mes cheveux (ou de mes larmes de bonheur) et me prosternerai à tout jamais. Pour le remercier, (en toute simplicité) d'avoir réalisé le plus japonais des films allemands...

Sans avoir la moindre idée du résultat au box office, j'avais beaucoup aimé Les faussaires de Stefan Ruzowitzky (avec le génial August Diehl et le non moins génial Karl Markovicks) réalisateur du renversant (à plus d'un titre) Hinterland.
Je te recommande aussi Victoria de Sebastian Schiper qui avait été la sensation lors du Festival de Beaune en... 2015.

Martin a dit…

Ce n'est pas plutôt le plus allemand des films japonais ? Non. Tu as raison.

Je n'ai pas vu "Les faussaires". En revanche, j'ai vu (et aimé) "Victoria" (dix ans déjà !) :
http://1001bobines.blogspot.com/2015/07/134-minutes.html

Pascale a dit…

Oui c'est merveilleusement japonais. Je ne nettoie plus mes WC sans penser à Koji. Véridique. (J'y pense aussi hors toilettes car je suis amoureuse).

Super pour Victoria. Quel choc ce fut.
Bravo de ne pas avoir spoilé 😂
Les faussaires te plairai(en)t.

Martin a dit…

Tu savais que c'est Hitchcock, le premier, qui a rendu les toilettes visibles au cinéma ?
Je crois que nous serons d'accord pour dire que Koji Yakusho est BEAUCOUP plus avenant.

Pour ce qui est de "Victoria", oui, je m'étais vraiment régalé avec ce film, à l'époque.
Je vais essayer de dénicher "Les faussaires". Il me semble que tu n'es pas la seule à m'en avoir parlé.

Pascale a dit…

Sur une île déserte, j'emporte Koji.

Martin a dit…

C'est ce que j'avais cru comprendre. Pas d'autre film à l'horizon, en tout cas...