vendredi 1 décembre 2017

Incandescence

La complicité visible entre les acteurs est l'une des raisons multiples qui me font aimer les petits films. J'avais un a priori très favorable sur le couple de cinéma Adèle Exarchopoulos / Matthias Schoenaerts. Bingo: dans Le fidèle, la Française et le Belge livrent une prestation doublement incandescente. Résultat: le long-métrage vaut le détour !

Honnêtement, le scénario, lui, n'est pas d'une grande originalité. Histoire de camper son personnage principal, le film nous ramène d'abord une trentaine d'années en arrière, quand Gino n'était encore qu'un jeune garçon. On y obtiendra quelques clés de compréhension pour la suite du programme et la certitude que le beau gosse conserve du passé quelques névroses - dont la peur des chiens, notamment. Détail important, mais, pour l'heure, la caméra fait de lui un homme accompli, assez sûr de son pouvoir de séduction. Et c'est à Bénédicte d'entrer en scène, dans la combinaison d'une pilote de course auto diablement sexy. Le coup de foudre est instantané... et réciproque ! Bientôt, le film aborde son premier virage, quand on découvre Gino membre d'un groupe de braqueurs de banque et Bénédicte, vaguement naïve, possiblement condamnée à un échec amoureux. Dans toute cette grande partie initiale, Le fidèle est un film noir franchement efficace, délicieusement glamour et sans gros défaut. Rien à redire, sa belle énergie m'a vite embarqué...  à fond la caisse !

Malheureusement, la suite m'a paru un peu moins réussie. Pourquoi ? Parce que, tout à coup, le récit prend une tournure mélodramatique inattendue et que, dans ce registre, il n'est pas aussi convaincant. Adèle Exarchopoulos et Matthias Schoenaerts n'y sont pour rien, eux qui conservent jusqu'au bout leur formidable intensité. Le scénario oblige à les admirer séparément: c'est sans doute là que ça coince. Pour preuve, dès lors qu'ils apparaissent réunis, j'ai trouvé le rythme soutenu, impeccable de tension. Peut-être que cela tient aussi au fait que le long-métrage laisse certains de ses personnages secondaires sur le bord de la route. Le fidèle, d'ailleurs, est un titre qui se justifie pleinement, mais qui me paraît réducteur par rapport aux enjeux posés par l'intrigue (il aurait pu être au féminin ou même au pluriel). Parce que je tiens à positiver, j'insiste pour dire que cette histoire mérite qu'on s'y intéresse - sans en attendre monts et merveilles. D'autres films mieux promus ne sont pas aussi emballants, en réalité. Et on ne peut pas tomber tous les jours sur un chef d'oeuvre absolu...

Le fidèle
Film franco-belge de Michaël R. Roskam (2017)

Vous aurai-je convaincus ? On verra bien. En attendant, je crois utile de vous rappeler que Michaël R. Roskam est également le réalisateur de l'excellent (et très noir) Bullhead. Pour en revenir enfin au film d'aujourd'hui, je souligne que, par moments, il m'a rappelé Alaska. Dans sa progression dramatique, il peut aussi être associé à Victoria. Bref, le polar s'épanouit en Europe... et ça, c'est une bonne nouvelle !

----------
Le film est déjà sorti de vos écrans ?

C'est dommage ! Il vous reste l'opportunité de lire l'avis de Pascale.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Oui tu as raison, c'est insensé que ce genre de film passe inaperçu.
Tu as raison encore, on a pas envie qu'ils se décollent l'un de l'autre.
On voudrait juste qu'ils se reproduisent et repeuplent le monde !
Tant de beauté et de sexytude, c'est à peine humain.

Martin a dit…

Oui, Adèle, c'est toujours de l'or en barre. Et Matthias... quel charisme !
Et puis... dans son genre, l'histoire de ce film n'est pas si mal, en réalité.

Pascale a dit…

Et nous sommes 2 à l'avoir vu.

Martin a dit…

Je n'arrive décidément pas à comprendre pourquoi le film n'a pas fait davantage parler de lui.