mercredi 19 juillet 2017

Question d'affinités

Je l'ai vérifié après coup: je n'avais pas vu de film de Cédric Klapisch depuis longtemps. C'est très logique: je connais TOUS les précédents et Ce qui nous lie, le dernier en date, n'est sorti que le mois dernier. Bon... si je manquais d'imagination, je dirais que c'est un bon cru. Vous saviez qu'il se déroule dans le milieu viticole, non ? Détaillons...

Jean, la trentaine, réapparaît en Bourgogne après cinq ans d'absence. Dans la vieille maison familiale, lui qui n'a donné aucune nouvelle récente retrouve sa soeur Juliette, émue mais heureuse de le revoir enfin, et son frère Jérémie, rongé par un fort sentiment d'abandon. Très vite, on apprend que la mère du trio est morte et que le père, absent lui aussi, agonise lentement à l'hôpital. Que les âmes sensibles se rassurent: comme le titre le suggère joliment, Ce qui nous lie s'intéresse davantage à ce qui réunit les membres d'une communauté qu'à ce qui les oppose. Comme vous pourriez l'avoir compris, le film nous parle d'héritage, matériel et moral, de la force des liens fraternels et familiaux, mais aussi de la manière dont on s'émancipe parfois d'un carcan parental trop étroit, des erreurs que l'on commet alors et de comment on peut les rattraper (ou pas). Une opportunité pour mettre en avant des valeurs d'apaisement et de réconciliation...

Cédric Klapisch n'a pas changé et d'aucuns ne verront dans son cinéma que l'expression d'une grande naïveté. Je parlerais plutôt d'idéalisme. De fait, dans Ce qui nous lie comme ailleurs, rien n'est jamais grave sur un temps très long et les personnages finissent toujours par régler leurs différends et calmer leurs états d'âme. Cela fonctionne sûrement mieux sur les spectateurs acquis à la cause, qui pourront reconnaître certaines des situations exposées comme des choses qu'ils ou elles ont connues. Il faut noter aussi que le long-métrage s'écarte parfois des sentiers battus et rebattus par son réalisateur quinquagénaire: le cadre rural a pris la place de l'arrière-plan citadin très souvent utilisé jusqu'alors. Et ? Ma foi, c'est une belle réussite. Un peu "enjolivées" sans doute, ces terres de la campagne bourguignonne sont montrées à toutes les saisons et c'est assez rare au cinéma pour être signalé. Pour le reste, la troupe des acteurs habituels pointe aux abonnés absents... et la famille klapischienne s'agrandit, du coup. Ana Girardot, Pio Marmaï, François Civil: au top !

Ce qui nous lie
Film français de Cédric Klapisch (2017)

Je peux comprendre qu'on passe à côté de l'oeuvre de ce cinéaste particulier: en fait, si je ne tenais pas compte de... ce qui me lie à lui depuis de longues années, mon avis serait plus nuancé et ma note légèrement plus basse. Mais pourquoi cacher mon plaisir véritable pris à retrouver ce "vieil ami" des grands écrans ? Aucune raison. Vous ne l'avez jamais pratiqué ? Débutez donc avec... Riens du tout !

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Une petite précision s'impose...
J'ai dit en introduction que je connaissais tous les films de Klapisch. Ce n'est vrai que pour les longs-métrages de fiction. Il me manque quelques courts, ainsi que ses documentaires, consacrés au perchiste Renaud Lavillenie et à la danseuse-étoile Aurélie Dupont, notamment.

J'ajoute une mention Movie Challenge...
Je pensais la garder pour un autre cinéaste, mais bon... je crois pouvoir valider l'objectif n°21: "Un film d'un réalisateur que j'adore".

Et, tant qu'on y est, un petit lien ailleurs...
Il vous permettra d'en terminer en allant lire la chronique de Pascale.

2 commentaires:

Pascale a dit…

C'était gentil.
Les garçons sont épatants.
La fille... moins. Et je m'en veux de dire ça ! mais Ana Girardot est d'une fadeur je trouve !

Martin a dit…

C'était gentil, oui, comme (presque) toujours chez Cédric Klapisch.
Je te trouve sévère avec Ana Girardot, sur ce coup-là, mais tu l'es souvent avec les actrices. Non ?