Aujourd'hui, c'est promis: je vous écris une chronique sans poisson. C'est un film sérieux que je présente: La chevauchée des bannis. Revoir le grand Ouest sous la neige était ma première motivation pour découvrir ce vieux western. Est-ce que cette caractéristique aura suffi pour que j'y trouve le plaisir attendu ? Franchement... oui !
Le western aime les gueules. Celle de Burl Ives, grand acteur oublié aujourd'hui, est parfaite pour incarner un méchant plutôt ambivalent. Le début du film a lieu sans lui, toutefois. Un dénommé Blaise Starret est venu jusqu'au village de Bitters afin d'y régler un contentieux persistant avec un important fermier local, Hal Crane: l'éleveur juge que son contradicteur occupe des terres qui ne lui appartiennent pas. La polémique pourrait se régler en un duel, mais, soudain, une bande de desperados débarque en ville et rebat les cartes des priorités. Parce qu'il est alors question de vie ou de mort, les adversaires unissent temporairement leurs forces pour faire face aux bandits. Surprise du chef: La chevauchée des bannis reste alors statique. Dans un premier temps, le scénario se contente en effet de faire monter la pression, à mesure que les bad boys mettent la population en coupe réglée. Émois claustrophobes au coeur des grands espaces...
Tournée sous un soleil de plomb, cette histoire aurait sûrement perdu beaucoup de sa superbe: c'est bien de son cadre hivernal qu'elle tire l'essentiel de sa force. La blanche austérité de cet Oregon sauvage est un écrin pour des émotions brutes de décoffrage. Le noir et blanc ajoute encore à la puissance de ces images: le temps n'a pas altéré leur beauté et, personnellement, je me suis embarqué sans difficulté dans ce récit relativement classique par ailleurs. Je veux donc croire que les amateurs (ou -trices) de westerns parmi vous s'y plairont aussi. Un aveu: je n'ai pas identifié énormément de visages connus dans La chevauchée des bannis. Vous savez quoi ? Tant mieux ! Sincèrement, je crois que j'ai d'autant plus apprécié le spectacle proposé que je n'étais pas véritablement en terrain familier. Le fait est que j'adore me laisser surprendre par ce que je crois connaître. Toutes mes Dernières séances d'enfance m'en ont laissé à découvrir...
La chevauchée des bannis
Film américain d'André de Toth (1959)
Un constat amusant: si j'ai mis beaucoup de temps avant de voir enfin un western enneigé, j'en ai désormais plusieurs à mon palmarès cinéphile. Illustrations récentes: Les 8 salopards et The revenant. Vous préférez les classiques ? Jeremiah Johnson est incontournable ! Plus ancien et beaucoup plus floconneux, vous avez Track of the cat. Sans oublier, côté italien, le mutique (et mythique) Le grand silence.
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D'autres chroniques sur le film sont disponibles...
Vous en lirez du côté de "L'oeil sur l'écran" et/ou chez Princécranoir.
Le western aime les gueules. Celle de Burl Ives, grand acteur oublié aujourd'hui, est parfaite pour incarner un méchant plutôt ambivalent. Le début du film a lieu sans lui, toutefois. Un dénommé Blaise Starret est venu jusqu'au village de Bitters afin d'y régler un contentieux persistant avec un important fermier local, Hal Crane: l'éleveur juge que son contradicteur occupe des terres qui ne lui appartiennent pas. La polémique pourrait se régler en un duel, mais, soudain, une bande de desperados débarque en ville et rebat les cartes des priorités. Parce qu'il est alors question de vie ou de mort, les adversaires unissent temporairement leurs forces pour faire face aux bandits. Surprise du chef: La chevauchée des bannis reste alors statique. Dans un premier temps, le scénario se contente en effet de faire monter la pression, à mesure que les bad boys mettent la population en coupe réglée. Émois claustrophobes au coeur des grands espaces...
Tournée sous un soleil de plomb, cette histoire aurait sûrement perdu beaucoup de sa superbe: c'est bien de son cadre hivernal qu'elle tire l'essentiel de sa force. La blanche austérité de cet Oregon sauvage est un écrin pour des émotions brutes de décoffrage. Le noir et blanc ajoute encore à la puissance de ces images: le temps n'a pas altéré leur beauté et, personnellement, je me suis embarqué sans difficulté dans ce récit relativement classique par ailleurs. Je veux donc croire que les amateurs (ou -trices) de westerns parmi vous s'y plairont aussi. Un aveu: je n'ai pas identifié énormément de visages connus dans La chevauchée des bannis. Vous savez quoi ? Tant mieux ! Sincèrement, je crois que j'ai d'autant plus apprécié le spectacle proposé que je n'étais pas véritablement en terrain familier. Le fait est que j'adore me laisser surprendre par ce que je crois connaître. Toutes mes Dernières séances d'enfance m'en ont laissé à découvrir...
La chevauchée des bannis
Film américain d'André de Toth (1959)
Un constat amusant: si j'ai mis beaucoup de temps avant de voir enfin un western enneigé, j'en ai désormais plusieurs à mon palmarès cinéphile. Illustrations récentes: Les 8 salopards et The revenant. Vous préférez les classiques ? Jeremiah Johnson est incontournable ! Plus ancien et beaucoup plus floconneux, vous avez Track of the cat. Sans oublier, côté italien, le mutique (et mythique) Le grand silence.
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D'autres chroniques sur le film sont disponibles...
Vous en lirez du côté de "L'oeil sur l'écran" et/ou chez Princécranoir.
12 commentaires:
Bonjour Martin. Neige aussi sur le très beau John McCabe de Robert Altman, western atypique et tardif qui fut l'un des premiers films à utiliser les chansons de Leonard Cohen, ce qui est devenu assez fréquent par la suite. Si tu ne l'as pas vu et souhaites le voir je te le prêterai volontiers. J'ai vu les cinq films dont tu parles dont J.J. au moins quatre fois. Par contre jamais vu La chevauchée des bannis. A +
Hé hé, y'a pas que moi qui regarde les chaînes ciné...
McCabe & Mrs. Miller, tout comme eeguab je recommande fortement, très fortement pour tout dire.. ;-)
@Eeguab:
Je ne connais pas ce "John McCabe", mais tu suscites ma curiosité. Je ne sais pas trop comment tu pourrais me le prêter, mais pourquoi pas ? Je suis preneur ! Je te recommande de regarder "La chevauchée des bannis" si l'occasion se présente. Je l'ai vu moi-même sur TCM Cinéma il y a peu et il me semble qu'il y est toujours disponible en version replay.
@Ideyvonne:
Serai-je démasqué ? Bon, j'avoue tout et, en même temps, je confirme dans ma réponse précédente...
@Ronnie:
Un film recommandé par toi, compte tenu de ton exigence d'esthète, ne peut pas être mauvais. J'ai jeté un coup d'oeil à la bande annonce: ça m'a l'air plutôt intéressant, en effet.
Martin. C'est tout simple. Je l'ai déjà fait pour des livres. Je te l'envoie par la poste. Et tu me le renvoies. Comme tu veux.
C'est très gentil de ta part, Eeguab. Je te promets d'y réfléchir.
Dans votre liste du western "neigeux" je rejouterai deux grands classiques :
LA DERNIERE CHASSE avec un Rober Taylor resté dans les mémoires
AU PAYS DE LA PEUR ou Stewart Granger se distingue, coincidence il joue aussi dans la derniére chasse.
Si l'on se fie à un axiome qui veut qu'un film avec Robert Ryan soit forcément un bon film, il va sans dire que "la chevauchée des bannis" en apporte la preuve irréfutable. Il s'avère aussi que le borgne derrière la caméra est loin d'être un manchot. Pas étonnant ensuite que l'ami Tarantino me fasse de l'œil en convoquant ses salopards dans des lieux similaires, sans Robert Ryan mais avec Kurt Russell qui n'est pas loin de faire sien cet axiome. Grand merci pour le lien ! :-)
@CC Rider:
Je n'ai vu ni l'un ni l'autre, mais merci ! Je suis ravi de pouvoir toujours compter sur vous, cavalier solitaire (ou non), pour nous rappeler quelques bons westerns de derrière les fagots.
@Princécranoir:
Ta science du genre est plus étendue que la mienne, cowboy ! Mais je continue de penser que l'ami QT n'est pas tout à fait à la hauteur de ses pères (pairs ?). Cela dit, je verrais volontiers d'autres films avec Robert Ryan...
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