Vous avez compté ? J'ai vu cinq films américains consécutivement. L'ouverture du festival de mon association est arrivée à point nommé pour m'emmener vers d'autres horizons, cette fois ceux de l'Algérie. Après avoir accueilli Tariq Teguia l'an dernier, nous avons découvert un autre de ses films: Inland. Petite affluence, mais grand moment !
Inland fait partie de ces films qui ne se livrent qu'au compte-gouttes. Aussi ténu puisse-t-il paraître, un fil narratif existe pourtant, brodé autour du personnage de Malek, un topographe envoyé dans un coin reculé du pays, aux confins du désert. Son job: vérifier qu'il serait possible d'électrifier la zone et d'apporter la lumière aux populations. Cette trame est aussi politique: le fait est que deux autres hommes étaient partis assumer cette mission, mais qu'ils ont été assassinés. Tariq Teguia ne fait pas mystère de vouloir ainsi insérer son propos dans l'histoire contemporaine de son pays. Subjective, sa démarche suppose évidemment de s'intéresser à ce type de cinéma, mais aussi de savoir suivre un récit dont on ne comprend pas toute la teneur. Pas question de vous mentir: j'ai parfois eu du mal à m'y accrocher...
Qu'est-ce qui m'a permis de tenir la distance (2h18 de film 35mm) ? L'image, tout d'abord. D'une saisissante beauté, le film m'est apparu comme un livre ouvert sur une terre étrangère, luxuriante parfois, mais inhospitalière souvent. Plantés au beau milieu, les hommes semblent franchement vulnérables. Le fait qu'ils se battent entre eux n'arrange rien et dit, en creux, la nécessité qu'ils soient solidaires. Inland montre, sans vulgarité ou pathos, que les grands discours s'inclinent vite devant les froides réalités du terrain et qu'il y a toujours un autre pour être plus démuni que soi. En y réfléchissant ainsi, je me dis que j'ai peu de chances de vous convaincre de donner sa chance à ce long-métrage - sans doute bien peu diffusé, d'ailleurs. Reste qu'avec sa complexité formelle, il sait aussi nous émerveiller. Une réplique du film en rend bien compte, qui, dite par une femme exilée, suggère que marcher en Algérie est terrible et beau à la fois...
Inland
Film algérien de Tariq Teguia (2008)
Un aveu: j'ai mieux mordu à ce film qu'à Révolution Zendj, le Teguia que nous avions vu l'année dernière - en présence de Tariq lui-même. Après quatre courts et trois longs, le cinéaste n'a pas d'autre projet sur le feu et dit ne pas vouloir en faire un métier. J'admire la façon dont il filme le désert, loin de la superbe de Lawrence d'Arabie. Confusément, sans l'avoir vu, j'ai pensé au Gerry de Gus van Sant...
Inland fait partie de ces films qui ne se livrent qu'au compte-gouttes. Aussi ténu puisse-t-il paraître, un fil narratif existe pourtant, brodé autour du personnage de Malek, un topographe envoyé dans un coin reculé du pays, aux confins du désert. Son job: vérifier qu'il serait possible d'électrifier la zone et d'apporter la lumière aux populations. Cette trame est aussi politique: le fait est que deux autres hommes étaient partis assumer cette mission, mais qu'ils ont été assassinés. Tariq Teguia ne fait pas mystère de vouloir ainsi insérer son propos dans l'histoire contemporaine de son pays. Subjective, sa démarche suppose évidemment de s'intéresser à ce type de cinéma, mais aussi de savoir suivre un récit dont on ne comprend pas toute la teneur. Pas question de vous mentir: j'ai parfois eu du mal à m'y accrocher...
Qu'est-ce qui m'a permis de tenir la distance (2h18 de film 35mm) ? L'image, tout d'abord. D'une saisissante beauté, le film m'est apparu comme un livre ouvert sur une terre étrangère, luxuriante parfois, mais inhospitalière souvent. Plantés au beau milieu, les hommes semblent franchement vulnérables. Le fait qu'ils se battent entre eux n'arrange rien et dit, en creux, la nécessité qu'ils soient solidaires. Inland montre, sans vulgarité ou pathos, que les grands discours s'inclinent vite devant les froides réalités du terrain et qu'il y a toujours un autre pour être plus démuni que soi. En y réfléchissant ainsi, je me dis que j'ai peu de chances de vous convaincre de donner sa chance à ce long-métrage - sans doute bien peu diffusé, d'ailleurs. Reste qu'avec sa complexité formelle, il sait aussi nous émerveiller. Une réplique du film en rend bien compte, qui, dite par une femme exilée, suggère que marcher en Algérie est terrible et beau à la fois...
Inland
Film algérien de Tariq Teguia (2008)
Un aveu: j'ai mieux mordu à ce film qu'à Révolution Zendj, le Teguia que nous avions vu l'année dernière - en présence de Tariq lui-même. Après quatre courts et trois longs, le cinéaste n'a pas d'autre projet sur le feu et dit ne pas vouloir en faire un métier. J'admire la façon dont il filme le désert, loin de la superbe de Lawrence d'Arabie. Confusément, sans l'avoir vu, j'ai pensé au Gerry de Gus van Sant...
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