La postérité des frères Grimm est je crois garantie: non contents d'avoir inspiré un film de Terry Gilliam, Jacob et Wilhelm G. restent les auteurs d'innombrables contes adaptés sur grand écran. Il existe ainsi plusieurs versions de Blanche-Neige et je vais parler aujourd'hui de l'une d'entre elles, sortie voilà trois ans seulement: Blancanieves.
Comme son nom l'indique aux hispanophones, ce nouveau regard proposé sur le mythe est espagnol. Le film a même fait un carton critique de l'autre côté des Pyrénées, glanant dix Goya, l'équivalent local de nos César. Notre propre Académie l'avait également placé dans sa short list pour le Prix du meilleur film étranger. Blancanieves a pour moi un premier grand mérite: il ose jouer le décalage. L'histoire du conte est ainsi transposée dans l'Espagne des années 20. Blessé à la corrida, un toréador s'en sort handicapé mais, sitôt sorti du coma, apprend le décès de sa femme bienaimée. La belle Carmen laisse derrière elle un époux inconsolable et la fille qu'elle portait avant de mourir en couches. Bientôt, une infirmière, aussi belle qu'intéressée, s'insinue dans la vie du duo. Une espèce de sorcière...
Maintenant que j'ai dit deux mots du scénario, il me faut souligner l'aspect le plus important de ce film: en plus d'être en images réelles et en noir et blanc, Blancanieves est muet ! C'est donc à une vision proche du cinéma premier que le réalisateur nous convie élégamment. Si importante dans cette optique, la musique est remarquable. Dépourvue de toute outrance, l'expression des acteurs, elle, véhicule habilement les émotions les plus subtiles. Je n'ai vu (ou entendu) aucune réelle fausse note dans cette partition et ne m'étonne pas, donc, des honneurs rendus au long-métrage. Ce que j'ai trouvé admirable aussi, c'est cette audace qui consiste à offrir de la légende un visage moins connu, si ce n'est plus tragique. Je n'entrerai pas ici dans le petit jeu des sept différences, mais vous pouvez espérer quelques surprises. Bonnes ou mauvaises, c'est à vous de décider. Pour ma part, c'est un fait: vite et bien, je me suis laissé embarquer.
Blancanieves
Film franco-espagnol de Pablo Berger (2012)
Le saviez-vous ? La première apparition de Blanche-Neige au cinéma remonterait à un autre film muet, sorti en 1916. Il faudra patienter 21 ans avant de découvrir Blanche-Neige et les sept nains, le dessin animé des studios Disney. Le film présenté aujourd'hui, lui, est sorti la même année que Blanche-Neige et le chasseur, une relecture guerrière avec Kristen Stewart. Le filon parait toujours inépuisable...
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Si, de votre côté, vous n'êtes pas épuisés...
Vous pouvez encore retrouver le film chez Pascale, Dasola et Tina.
Comme son nom l'indique aux hispanophones, ce nouveau regard proposé sur le mythe est espagnol. Le film a même fait un carton critique de l'autre côté des Pyrénées, glanant dix Goya, l'équivalent local de nos César. Notre propre Académie l'avait également placé dans sa short list pour le Prix du meilleur film étranger. Blancanieves a pour moi un premier grand mérite: il ose jouer le décalage. L'histoire du conte est ainsi transposée dans l'Espagne des années 20. Blessé à la corrida, un toréador s'en sort handicapé mais, sitôt sorti du coma, apprend le décès de sa femme bienaimée. La belle Carmen laisse derrière elle un époux inconsolable et la fille qu'elle portait avant de mourir en couches. Bientôt, une infirmière, aussi belle qu'intéressée, s'insinue dans la vie du duo. Une espèce de sorcière...
Maintenant que j'ai dit deux mots du scénario, il me faut souligner l'aspect le plus important de ce film: en plus d'être en images réelles et en noir et blanc, Blancanieves est muet ! C'est donc à une vision proche du cinéma premier que le réalisateur nous convie élégamment. Si importante dans cette optique, la musique est remarquable. Dépourvue de toute outrance, l'expression des acteurs, elle, véhicule habilement les émotions les plus subtiles. Je n'ai vu (ou entendu) aucune réelle fausse note dans cette partition et ne m'étonne pas, donc, des honneurs rendus au long-métrage. Ce que j'ai trouvé admirable aussi, c'est cette audace qui consiste à offrir de la légende un visage moins connu, si ce n'est plus tragique. Je n'entrerai pas ici dans le petit jeu des sept différences, mais vous pouvez espérer quelques surprises. Bonnes ou mauvaises, c'est à vous de décider. Pour ma part, c'est un fait: vite et bien, je me suis laissé embarquer.
Blancanieves
Film franco-espagnol de Pablo Berger (2012)
Le saviez-vous ? La première apparition de Blanche-Neige au cinéma remonterait à un autre film muet, sorti en 1916. Il faudra patienter 21 ans avant de découvrir Blanche-Neige et les sept nains, le dessin animé des studios Disney. Le film présenté aujourd'hui, lui, est sorti la même année que Blanche-Neige et le chasseur, une relecture guerrière avec Kristen Stewart. Le filon parait toujours inépuisable...
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Si, de votre côté, vous n'êtes pas épuisés...
Vous pouvez encore retrouver le film chez Pascale, Dasola et Tina.
8 commentaires:
(merci beaucoup de m'avoir cité ! :D ).
Ravie qu'Arte ait diffusé ce bijou du cinéma espagnol, vraiment parfait en tout point, émouvant, beau esthétiquement, intelligent dans l'écriture et même la réécriture, j'adore !
Un film muet, en N&B, adapté d'un conte et se passant en Espagne. Sur le papier, je ne pouvais qu'aimer. Sur grand écran, je l'ai encore plus apprécié ! Un de mes meilleurs films vus cette année-là au cinéma :-)
Je l'ai enregistré (il est passé je ne sais plus sur quelle chaîne il y a quelque temps)... va falloir que je m'y mette !
Bonjour Martin, ce film est une merveille à tout point de vue. Bonne après-midi.
@Tina:
Tout le plaisir est pour moi. C'est effectivement grâce à Arte que j'ai pu rattraper ce "Blancanieves", négligé lors de sa sortie cinéma. Que du bonheur !
@Sentinelle:
J'imagine en effet que ça doit encore être un tout autre spectacle sur grand écran ! Et ce qui est clair également, c'est que ce genre de films titille mes envies de me tourner plus souvent vers le cinéma muet des origines.
@Chonchon:
Si tu l'as enregistré, c'est l'essentiel. On en reparlera sans doute sous ta propre chronique.
@Dasola:
Le film fait vraiment l'unanimité. Tant mieux ! Cela récompense sa belle audace créatrice.
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