jeudi 3 septembre 2015

L'avenir en suspens

Aujourd'hui, si vous le voulez bien, je vous emmène en Subjectivité. Dans ce beau pays, on a le droit d'aimer certaines choses imparfaites sans avoir besoin de s'en justifier. Là-bas, je crois qu'il me sera probablement plus facile de défendre Absolutely anything. On y va ? Que les casaniers se rassurent: nous reviendrons vite de ce voyage...

Soit Terry Jones, 73 ans depuis février, spécialiste de l'histoire médiévale et diplômé d'Oxford. Sûrement plus connu comme membre fondateur des Monty Python et fidèle à la petite lucarne, le Gallois n'avait plus réalisé de film pour le cinéma depuis près de vingt ans. Pour son retour dans les salles obscures, il a convaincu ses vieux amis d'être... les voix de créatures extraterrestres, alors qu'un conseil interstellaire envisage le total anéantissement de la planète Terre. Tout repose finalement sur un seul homme: Neil Clarke (Simon Pegg). Nanti d'un super-pouvoir, ce cobaye malgré lui a une dizaine de jours disponibles pour faire le bien ou le mal. Absolutely anything, donc. Même s'il l'ignore, c'est de sa seule aptitude à prendre les décisions les plus nobles que dépend l'avenir de l'ensemble des espèces. Glups !

Bon, puisque je vous ai conduits jusqu'ici, il est temps désormais d'admettre que, sans la présence des Monty Python, j'aurais écarté cette pochade de la liste de mes envies, sans vergogne. Le fait même qu'il s'agisse aussi de la toute dernière apparition de Robin Williams au cinéma, comme doubleur... d'un chien, n'y aurait rien changé. Maintenant, je peux ajouter que, malgré une somme de défauts criants dans la mise en scène et quelques redondances scénaristiques fort mal venues, Absolutely anything m'a satisfait. Il existe évidemment nombre de comédies plus tordantes, mais le simple fait d'imaginer quelques braves papys en train de se marrer au moment d'apporter leur pierre à l'édifice m'a rendu la chose sympathique. J'étais, c'est vrai, dans un bon jour, en chemin vers la Subjectivité...

Absolutely anything
Film britannique de Terry Jones (2015)

Mine de rien, mon pote d'outre-Manche est un phénomène ! Si, si ! Même qu'un beau jour, il a su convaincre le jury du Festival de Cannes de lui attribuer son Grand Prix spécial ! Bon, OK, c'était en mai 1983 et la veine comique de Monty Python - Le sens de la vie s'est tarie depuis. Entre les deux films, vous aimerez peut-être Erik le Viking. D'une manière générale, c'est tout le côté absurde de l'humour british.

6 commentaires:

2flicsamiami a dit…

C'est dommage que Terry Jones est raté son retour. J'ai lu d'autres avis qui étaient eux aussi sur la même longueur d'onde que toi.

princécranoir a dit…

Triste en effet que ce passage à la comédie fade d'un Monty Python pourtant encore très drôle lors de leur tonitruant retour sur scène récemment.

Martin a dit…

@2flics:

C'est vrai: ça aurait pu être mieux. Cela dit, même revenu de Subjectivité, je garde de la tendresse pour l'assez vieux monsieur qu'il est aujourd'hui. Idem pour ces copains, d'ailleurs.

Martin a dit…

@Princécranoir:

Bien d'accord pour dire que le retour sur scène était excellent... mais sans grande nouveauté, sauf erreur de ma part.

Pour ce qui est du film présenté aujourd'hui, une petite voix me suggère que son distributeur français ne lui a pas simplifié la tâche en laissant tel quel ce titre anglais assez énigmatique, je suppose, pour beaucoup d'entre nous, les Frenchies.

ChonchonAelezig a dit…

Ca me laisse perplexe... A voir ou pas ?

Martin a dit…

Objectivement, ce n'est pas un grand film, loin de là, mais je reste tout attendri devant la manière dont, à 70-80 ans, les ex-Monty Python se comportent encore comme des gosses.

Après, je ne suis pas tout à fait sûr que ça rentre dans tes critères d'un bon film ou même d'une bonne comédie romantique, Chonchon. C'est juste que ça me fait du bien aussi de vider mes neurones entre deux programmes plus exigeants.