C'était un soir de grosse fatigue et j'avais envie de dépaysement. Parmi mes vieux enregistrements, j'ai choisi de regarder L'arc. Autres raisons à cela: c'était l'occasion d'enfin découvrir une oeuvre de Kim Ki-duk, un réalisateur dont on m'avait dit du bien, et j'étais heureux de retrouver le cinéma sud-coréen, trop longtemps délaissé.
En matière de dépaysement, j'ai été servi: le film se déroule exclusivement sur un très vieux bateau à moteur. Un homme d'âge incertain - l'acteur, lui, avait 65 ans au moment du tournage - organise des parties de pêche pour des clients de passage. Inévitablement, tous ou presque sont fascinés par la grande beauté d'une autre passagère, bien plus jeune, et s'interrogent sur la nature exacte de ses relations avec le capitaine. On en saura plus assez vite et le scénario de L'arc perdra un peu de son mystère. Le postulat initial est toutefois assez fou pour que le film demeure intéressant. C'est son rythme, lent et légèrement répétitif, qui m'a d'abord surpris.
Le long-métrage est arrivé en France par le Festival de Cannes. Sélectionné en section Un certain regard, il n'avait pas reçu de prix. Pas de quoi renier ses qualités: ainsi que je l'ai déjà suggéré, L'arc fabrique son propre univers, d'une indéniable puissance allégorique. Les personnages sont presque muets: l'essentiel du propos passe donc par les regards, les angles de caméra et la musique, sans attention véritable pour le réalisme ordinaire. D'une certaine façon, le film s'apparenterait presque à un conte, avec à la fois des personnages emblématiques, une bonne part laissée à l'imagination et une morale finale que chacun pourra interpréter à sa manière. Sur ce point précis, j'avoue une petite pointe de déception: quelque chose d'inattendu arrive à la jeune fille, que je n'ai pas beaucoup aimé. Peut-être était-ce simplement le passage à l'âge adulte après le temps long consacré à l'insouciance de la jeunesse. C'est possible, en fait...
L'arc
Film sud-coréen de Kim Ki-duk (2005)
Nonobstant mon bémol final, mon premier voyage avec le maître asiatique s'est plutôt bien passé. Vous l'avez constaté: le cinéma d'Asie suscite périodiquement ma curiosité. Pour faire une pêche encore meilleure dans les eaux coréennes, je vous conseille Poetry. Dans un tout autre genre, l'un des films que je préfère venu du pays du matin calme est une comédie: My sassy girl. D'autres suivront...
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En attendant, un tour chez les autres ?
David, de "L'impossible blog ciné", connaît vraiment bien le cinéma coréen, mais n'a pas parlé de ce film. "L'oeil sur l'écran" l'a fait, lui !
En matière de dépaysement, j'ai été servi: le film se déroule exclusivement sur un très vieux bateau à moteur. Un homme d'âge incertain - l'acteur, lui, avait 65 ans au moment du tournage - organise des parties de pêche pour des clients de passage. Inévitablement, tous ou presque sont fascinés par la grande beauté d'une autre passagère, bien plus jeune, et s'interrogent sur la nature exacte de ses relations avec le capitaine. On en saura plus assez vite et le scénario de L'arc perdra un peu de son mystère. Le postulat initial est toutefois assez fou pour que le film demeure intéressant. C'est son rythme, lent et légèrement répétitif, qui m'a d'abord surpris.
Le long-métrage est arrivé en France par le Festival de Cannes. Sélectionné en section Un certain regard, il n'avait pas reçu de prix. Pas de quoi renier ses qualités: ainsi que je l'ai déjà suggéré, L'arc fabrique son propre univers, d'une indéniable puissance allégorique. Les personnages sont presque muets: l'essentiel du propos passe donc par les regards, les angles de caméra et la musique, sans attention véritable pour le réalisme ordinaire. D'une certaine façon, le film s'apparenterait presque à un conte, avec à la fois des personnages emblématiques, une bonne part laissée à l'imagination et une morale finale que chacun pourra interpréter à sa manière. Sur ce point précis, j'avoue une petite pointe de déception: quelque chose d'inattendu arrive à la jeune fille, que je n'ai pas beaucoup aimé. Peut-être était-ce simplement le passage à l'âge adulte après le temps long consacré à l'insouciance de la jeunesse. C'est possible, en fait...
L'arc
Film sud-coréen de Kim Ki-duk (2005)
Nonobstant mon bémol final, mon premier voyage avec le maître asiatique s'est plutôt bien passé. Vous l'avez constaté: le cinéma d'Asie suscite périodiquement ma curiosité. Pour faire une pêche encore meilleure dans les eaux coréennes, je vous conseille Poetry. Dans un tout autre genre, l'un des films que je préfère venu du pays du matin calme est une comédie: My sassy girl. D'autres suivront...
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En attendant, un tour chez les autres ?
David, de "L'impossible blog ciné", connaît vraiment bien le cinéma coréen, mais n'a pas parlé de ce film. "L'oeil sur l'écran" l'a fait, lui !
4 commentaires:
Ah mais je ne connais pas celui-là !
Je te recommande +++ Locataires : un enchantement.
J'aime beaucoup certains films de ce réalisateur (Printemps été..., Locataires) mais même s'il a ses qualités, j'avoue avoir eu du mal avec ce film vraiment trop métaphorique (ça part dans certains délires, ouhlala, la fin notamment).
@Pascale:
Je note, merci ! Voir un autre film de Kim Ki-duk ne serait pas pour me déplaire. On m'avait parlé à deux ou trois reprises de ce cinéaste, mais c'était donc mon tout premier essai avec son cinéma.
@Tina:
"Printemps été automne hiver... et printemps" me tente également. Ce sera peut-être le prochain, si j'en ai l'occasion. Pour ce qui est de "L'arc", comme toi, je reste comme toi dérouté par la fin. J'attendais sûrement quelque chose de plus conventionnel pour le public européen.
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