1945. La bombe atomique tombe sur Hiroshima. Deux filles naissent le même jour, presque en même temps, dans le même quartier populaire de Londres. 1962. Devenues amies, les deux adolescentes partagent les mêmes découvertes, sorties nocturnes et garçons. Inséparables, elles ont aussi la même peur d'une apocalypse nucléaire. Ginger & Rosa établit, en quelques plans, l'idée d'un lien indéfectible.
Assez curieusement, ce film d'inspiration britannique s'est appuyé aussi sur des producteurs canadiens, danois et croates pour exister. Je l'avais repéré en salles, mais il m'avait "échappé": son box-office français fait peine à voir - à peine 14.119 tickets vendus. Le cinéma se tourne rarement sur la jeunesse des filles et il m'a été agréable d'appréhender cette thématique sous un jour sensible et délicat. Ginger & Rosa fleure bon la mélancolie et son histoire m'a semblé plus rude que je ne l'avais supposé. Les deux jeunes actrices campent fièrement leurs personnages: à 14 ans seulement, Elle Fanning démontre une nouvelle fois sa belle maturité et Alice Englert, la fille de Jane Campion, est, à 18 ans, une belle découverte. Les adultes n'ont ici qu'une place limitée, en marge du duo, mais j'ai été content d'avoir l'occasion de retrouver Christina Hendricks et Timothy Spall. Père ambigu, Alessandro Nivola m'a, lui aussi, fait bonne impression.
Il y a plein de petites choses dans ce film qui me le rendent attachant. J'aime bien la façon dont il parle de son époque, entre le souffle libertaire des années 60 et les inquiétudes nées de la guerre froide. J'apprécie aussi qu'il illustre la difficulté qu'on peut avoir à devenir grand. Bien équilibré, Ginger & Rosa ne se montre jamais passéiste et parvient pourtant à montrer qu'il est difficile d'aller de l'avant. Âmes sensibles, vous le saurez: la deuxième partie du métrage conduit doucement les protagonistes vers un plus grand désarroi. Quelque chose dans les dernières répliques reste sur le registre optimiste, mais rien ne dit que les choses finiront par s'arranger. Personnellement, j'ai bien aimé cette indécision, signature d'un film atypique et sans aucun doute assez personnel pour sa réalisatrice. Loin du tumulte des blockbusters américains, cette autre production anglo-saxonne m'a saisi par son apparente douceur. Jusqu'à ce que...
Ginger & Rosa
Film britannique de Sally Potter (2012)
Cherchez et dites-moi: qui ose, dans le cinéma contemporain, réaliser ainsi un film entier sur les divers états d'âme de deux adolescentes ? Sofia Coppola ? Oui, Virgin suicides est une référence intéressante. En moins éprouvant, avec à la fois des filles et des garçons, j'ai pensé également à The spectacular now. En restant avec le septième art européen, j'ai fini par songer à Submarine. Bon... à vous de choisir !
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Si vous avez besoin d'un autre avis pour décider...
Vous pourrez noter que Pascale, elle aussi, a vu (et aimé) le film.
Assez curieusement, ce film d'inspiration britannique s'est appuyé aussi sur des producteurs canadiens, danois et croates pour exister. Je l'avais repéré en salles, mais il m'avait "échappé": son box-office français fait peine à voir - à peine 14.119 tickets vendus. Le cinéma se tourne rarement sur la jeunesse des filles et il m'a été agréable d'appréhender cette thématique sous un jour sensible et délicat. Ginger & Rosa fleure bon la mélancolie et son histoire m'a semblé plus rude que je ne l'avais supposé. Les deux jeunes actrices campent fièrement leurs personnages: à 14 ans seulement, Elle Fanning démontre une nouvelle fois sa belle maturité et Alice Englert, la fille de Jane Campion, est, à 18 ans, une belle découverte. Les adultes n'ont ici qu'une place limitée, en marge du duo, mais j'ai été content d'avoir l'occasion de retrouver Christina Hendricks et Timothy Spall. Père ambigu, Alessandro Nivola m'a, lui aussi, fait bonne impression.
Il y a plein de petites choses dans ce film qui me le rendent attachant. J'aime bien la façon dont il parle de son époque, entre le souffle libertaire des années 60 et les inquiétudes nées de la guerre froide. J'apprécie aussi qu'il illustre la difficulté qu'on peut avoir à devenir grand. Bien équilibré, Ginger & Rosa ne se montre jamais passéiste et parvient pourtant à montrer qu'il est difficile d'aller de l'avant. Âmes sensibles, vous le saurez: la deuxième partie du métrage conduit doucement les protagonistes vers un plus grand désarroi. Quelque chose dans les dernières répliques reste sur le registre optimiste, mais rien ne dit que les choses finiront par s'arranger. Personnellement, j'ai bien aimé cette indécision, signature d'un film atypique et sans aucun doute assez personnel pour sa réalisatrice. Loin du tumulte des blockbusters américains, cette autre production anglo-saxonne m'a saisi par son apparente douceur. Jusqu'à ce que...
Ginger & Rosa
Film britannique de Sally Potter (2012)
Cherchez et dites-moi: qui ose, dans le cinéma contemporain, réaliser ainsi un film entier sur les divers états d'âme de deux adolescentes ? Sofia Coppola ? Oui, Virgin suicides est une référence intéressante. En moins éprouvant, avec à la fois des filles et des garçons, j'ai pensé également à The spectacular now. En restant avec le septième art européen, j'ai fini par songer à Submarine. Bon... à vous de choisir !
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Si vous avez besoin d'un autre avis pour décider...
Vous pourrez noter que Pascale, elle aussi, a vu (et aimé) le film.
2 commentaires:
Je suis fan de la famille Fanning ! Elles sont exceptionnelles ces gamines :-)
Et c'est là que je me rends compte que je n'ai rien vu avec Dakota...
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