jeudi 27 août 2015

Les enfants du rock

Jouez-vous de la musique ? Pour ma part, je n'ai que trop peu touché d'instruments pour m'inventer ce talent. J'ai une amie saxophoniste dans un ensemble d'harmonie et un vieux pote guitariste amateur dans un petit groupe rock, mais la manière dont on peut se réunir autour d'une oeuvre commune reste pour moi un mystère fascinant. C'est aussi l'amorce du film du jour: Je suis mort mais j'ai des amis.

Yvan, Wim, Pierre et Nico devaient bientôt s'envoler vers Los Angeles pour une série de concerts rock. Le truc, c'est que Jipé, leur chanteur, est mort ! Ni une ni deux, l'un des guitaristes s'improvise alors nouveau leader et décide d'aller dérober l'urne funéraire à un frère ingrat, chanteur de variétés. Objectif: prendre quand même l'avion vers les States pour respecter les engagements pris ! De ce pitch improbable, vous imaginez bien que ce qui découle n'est pas un film sérieux... et vous vous trouvez finalement en face d'un long-métrage à l'accent belge, avec des acteurs du cru, Bouli Lanners en tête. Réalisé par deux Français, Je suis mort mais j'ai des amis transporte avec lui quelque chose de la douce folie de nos voisins. Le scénario repousse toujours un peu plus loin les limites du gros délire potache...

Sur la route de la Californie, ce road movie de grands enfants immatures nous conduira finalement vers une autre destination. J'aime autant vous laisser découvrir où et comment Yvan et Wim accompliront le voyage avec leurs potes, qu'ils soient partis avec eux ou qu'ils les aient rencontrés en chemin. C'est assez dépaysant ! Prise telle quelle, brute de décoffrage, Je suis mort mais j'ai des amis n'est pas la comédie la plus fine que je connaisse, ni la plus rythmée d'ailleurs. Son capital-sympathie tient essentiellement à ses acteurs. Bouli Lanners est toujours ce râleur au grand coeur qu'il maîtrise parfaitement, visage connu d'une troupe dont, jusqu'alors, j'ignorais presque tout - à l'exception de Serge Riaboukine. Une mention spéciale s'impose pour Wim Willaert, artiste flamand, qui joue admirablement le grand garçon naïf et totalement défoncé... à croire qu'il l'est vraiment ! Sous les effluves de marijuana, le film cache mal son immense tendresse pour ses personnages. Je lui épargnerai donc quelques critiques sur la forme: ce n'est pas ici ce qui compte le plus.

Je suis mort mais j'ai des amis
Film franco-belge de Guillaume et Stéphane Malandrin (2015)

Question: un film où l'on croise peut-être le cinquième Beatle, écarté du groupe avant Love me do (1962), peut-il être vraiment mauvais ? Je vous laisse plancher là-dessus: vous avez tout le temps voulu. Conseil pratique, toutefois: gardez-en pour le film, donc, pour avoir une idée des ravages causés par l'abus de saucisse et de houblon ! C'est sans aucun doute un peu plus rigolo qu'une Pop redemption...

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Bon, et la musique, dans tout ça ?

Comme le reste: rock et 100% décalée. Surtout les paroles: "Le soleil devant, la rivière derrière, et moi au milieu, putain ça m'émeut"...

D'autres que moi ont déjà fait ce voyage...
Pascale en revient plutôt satisfaite de cette drôle d'escapade. Sympathique: c'est le terme que retient Dasola pour qualifier la virée. Partie depuis la Belgique, Sentinelle s'est plutôt amusée, elle aussi.

8 commentaires:

princécranoir a dit…

De loin, j'ai cru que notre Mammuth franco-belge avait repris du service. Mais je constate que ce sont d'autres easy riders du plats pays qui tiennent le haut de l'affiche de ce film semble-t-il "sympathique". Je ne suis pas très deux roues en général mais pour ces "enfants du rock" je suis prêt à faire un effort malgré tout.

Véronique Hottat a dit…

L'humour n'est pas très fin mais qu'importe, je me suis bien amusée en leur compagnie et ce n'est pas si souvent que cela arrive, vu la tonalité morose de pas mal de films. Puis j'aime bien ce côté déjanté qui ne se prend pas au sérieux :-)

Martin a dit…

@Princécranoir:

Le parallèle est tentant, je te l'accorde. Mais dans ce "Je suis mort...", il y a beaucoup moins de moto (et de Gérard Depardieu) que dans le film du duo Kervern / Delépine. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y souffle pas aussi un air de liberté. Je pense qu'il te récompensera de ton effort.

Martin a dit…

@Sentinelle:

Ce côté déjanté qui ne se prend pas au sérieux... ce n'est pas tout simplement un côté belge ? Je suis d'accord avec toi pour dire que la finesse n'est pas au rendez-vous, mais aussi pour souligner que ce n'est pas très important. Le personnage de Wim apporte une touche originale et m'a suffisamment plu pour que j'apprécie le voyage.

Véronique Hottat a dit…

C'est bien possible Martin, je m'y retrouve en tout cas très bien. Tu retrouveras ce côté déjanté qui ne se prend pas au sérieux dans Le tout nouveau testament. Tu m'en diras des nouvelles ;-)

Pour en revenir à Wim Wallaert, je te conseille le film Offline (2012). Il y tient un rôle dramatique et son interpretation est encore meilleure. Le film en vaut la peine également.

Martin a dit…

"Le tout nouveau testament" sera probablement à mon programme très vite après sa sortie française. Je pense même qu'il y a des chances que j'aille le voir le premier week-end.

Merci de me parler de "Offline", un film dont je n'ai pas entendu parler. C'est sûr que ce serait sympa de revoir Wim Willaert, a fortiori dans un autre registre.

Pascale a dit…

Ah ce que j'ai ri.
Et bien sûr que tu connais Wim Willaert, si tu as vu Quand la mer monte !
Et qu'il soit réellement shooté, n'en doutons pas : IL EST BELGE :-)

Martin a dit…

Hé bien non, figure-toi que je n'ai jamais vu "Quand la mer monte" ! Comme quoi, on a toutes et tous du retard en terme de cinéphilie galopante. Je laisse chacun juger des conséquences de la belgitude sur Wim Willaert, mais c'est certain que je l'ai trouvé sacrément siphonné. Et j'ai aimé ça ! Vive les Belges !