S'il fallait que je ne retienne qu'une des qualités du cinéma, je crois bien que je citerais sa grande diversité. Aujourd'hui, je vais évoquer un film minimaliste: Nuits blanches sur la jetée. Je l'ai découvert grâce à mon association et appris du même coup qu'il était l'oeuvre d'un homme de 85 ans - l'âge de Clint Eastwood et de Jean Rochefort. Inédit et détruit, le tout premier opus de Paul Vecchiali date de 1961 !
Nuits blanches sur la jetée est sa toute dernière oeuvre à ce jour. Cette adaptation d'une nouvelle de Fédor Dostoïevski a été réalisée pour 90.000 euros, une somme importante, aux yeux du cinéaste. "Quand je n'ai pas l'argent, je ne fais pas le film", dit Paul Vecchiali dans une interview qu'il a donnée à Télérama, en février dernier. Autant dire qu'il tourne à l'économie. Ici, il s'est aisément contenté d'une poignée d'acteurs, dont lui-même. L'essentiel du film consiste en un dialogue nocturne entre un homme et une femme, que le hasard conduit à se croiser sur un ponton, au bord de la mer Méditerranée. D'abord secrets, mais progressivement de plus en plus confiants l'un envers l'autre, les deux anonymes vont finir par se raconter leur vie. Cette idylle - si tant que c'en soit une - ne durera que quatre nuits...
Je ne vais pas vous dire que le film m'a passionné. Il m'a intéressé. J'éprouve du respect pour les artistes capables de se montrer créatifs avec si peu de moyens (une leçon que beaucoup devraient suivre). Nuits blanches sur la jetée m'a également plu pour ses dialogues soignés: à vrai dire, ils reprennent et modernisent ceux du texte originel et c'est tout à fait réussi. Comme cadreur, Paul Vecchiali fait aussi de belles choses: c'est d'autant plus remarquable que ces images ont été captées à partir d'un appareil photo et d'un smartphone. Inconnus de moi jusqu'alors, Astrid Adverbe et Pascal Cervo parviennent à faire ressentir l'émotion née de leur drôle de rencontre. Au milieu du métrage, une très belle scène dansée m'a offert soudain un surcroit de plaisir visuel. Je ne m'attendais pas à pareil spectacle.
Nuits blanches sur la jetée
Film français de Paul Vecchiali (2015)
Quitte à parler de ce cinéaste, il faudra également que je me décide un jour à voir La maman et la putain, de Jean Eustache, dont il fut un temps le producteur. Cela dit, avant de le faire, je dois signaler que la nouvelle à l'origine de Nuits blanches sur la jetée a connu plusieurs autres adaptations, par Luchino Visconti et Robert Bresson notamment. Il y a peu, elle a aussi inspiré James Gray (Two lovers) !
Nuits blanches sur la jetée est sa toute dernière oeuvre à ce jour. Cette adaptation d'une nouvelle de Fédor Dostoïevski a été réalisée pour 90.000 euros, une somme importante, aux yeux du cinéaste. "Quand je n'ai pas l'argent, je ne fais pas le film", dit Paul Vecchiali dans une interview qu'il a donnée à Télérama, en février dernier. Autant dire qu'il tourne à l'économie. Ici, il s'est aisément contenté d'une poignée d'acteurs, dont lui-même. L'essentiel du film consiste en un dialogue nocturne entre un homme et une femme, que le hasard conduit à se croiser sur un ponton, au bord de la mer Méditerranée. D'abord secrets, mais progressivement de plus en plus confiants l'un envers l'autre, les deux anonymes vont finir par se raconter leur vie. Cette idylle - si tant que c'en soit une - ne durera que quatre nuits...
Je ne vais pas vous dire que le film m'a passionné. Il m'a intéressé. J'éprouve du respect pour les artistes capables de se montrer créatifs avec si peu de moyens (une leçon que beaucoup devraient suivre). Nuits blanches sur la jetée m'a également plu pour ses dialogues soignés: à vrai dire, ils reprennent et modernisent ceux du texte originel et c'est tout à fait réussi. Comme cadreur, Paul Vecchiali fait aussi de belles choses: c'est d'autant plus remarquable que ces images ont été captées à partir d'un appareil photo et d'un smartphone. Inconnus de moi jusqu'alors, Astrid Adverbe et Pascal Cervo parviennent à faire ressentir l'émotion née de leur drôle de rencontre. Au milieu du métrage, une très belle scène dansée m'a offert soudain un surcroit de plaisir visuel. Je ne m'attendais pas à pareil spectacle.
Nuits blanches sur la jetée
Film français de Paul Vecchiali (2015)
Quitte à parler de ce cinéaste, il faudra également que je me décide un jour à voir La maman et la putain, de Jean Eustache, dont il fut un temps le producteur. Cela dit, avant de le faire, je dois signaler que la nouvelle à l'origine de Nuits blanches sur la jetée a connu plusieurs autres adaptations, par Luchino Visconti et Robert Bresson notamment. Il y a peu, elle a aussi inspiré James Gray (Two lovers) !
2 commentaires:
Vecchiali en bon latin dit toujours ce qu'il pense, certaines de ses déclarations sur le monde du cinéma sont restées dans les annales, "je ne fais pas de films quand je n'ai pas d'argent" me semble une vérité à méditer, y compris pour certains réalisateurs qui avec beaucoup, beaucoup d'argent feraient bien de s'abstenir...!!
Tout à fait d'accord avec ça, CC Rider. Et on voit que ce brave Paul se contente de peu !
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