jeudi 31 juillet 2014

Un dangereux trio

Si j'avais un blog littéraire, il est probable que j'aurais déjà consacré l'une de mes chroniques aux femmes auteurs de polars. J'ai l'occasion ce jeudi d'évoquer l'une de ces reines du crime: Patricia Highsmith. L'oeuvre écrite de l'Américaine a fait l'objet d'adaptations nombreuses au cinéma. Cela dit, je n'avais pas lu le roman avant de découvrir l'intrigue de The two faces of January et c'est "à blanc" que j'ai fait ce voyage dans la Grèce de 1962. J'ai profité de l'agréable compagnie du trio de comédiens: Viggo Mortensen, Oscar Isaac et Kirsten Dunst.

Avec son mari Chester, la jolie Colette profite donc d'un été radieux sur les hauteurs d'Athènes. La route du couple américain croise alors celle d'un arnaqueur à la petite semaine, Rydal, lui aussi originaire des États-Unis. Une soirée et puis s'en va ? C'est l'idée de départ. Seulement voilà... menacés par de plus gros poissons et mis en péril par le passé trouble de Monsieur, les MacFarland n'auront bientôt plus d'autre choix que de faire confiance à leur énigmatique compatriote. C'est dès cet instant que The two faces of January débute réellement, un certain suspense venant alors relayer l'efficacité narrative d'une reconstitution soignée. Comme souvent avec les films en costumes, j'ai mordu à l'hameçon et me suis donc laissé embarquer avec bonheur dans cette drôle d'histoire. Quelques hypothèses échafaudées en chemin se sont écroulées sans rémission. Il m'aura juste manqué un soupçon de perversité pour être à 100% satisfait...

Plutôt que de la conclusion du long-métrage, mon vrai plaisir est venu de ses rebondissements. Les premières scènes m'avaient laissé imaginer quelque chose de différent. The two faces of January porte honnêtement son titre, une référence explicite à Janus, le dieu romain aux deux visages opposés. J'avais pensé que les protagonistes allaient se multiplier, mais, finalement, c'est quasiment le contraire qui est survenu: tout tourne autour des trois personnages principaux. Petit à petit, le thriller attendu se transforme en un "simple" drame intime. Le cadre grec y trouve du même coup toute sa puissance allégorique, théâtre éternel des grandes tragédies classiques. D'aucuns ont cité Alfred Hitchcock comme l'une des références possibles pour le film. Flatteuse comparaison, un peu écrasante peut-être. Il serait injuste d'ailleurs de demander une totale maîtrise à un cinéaste qui ne signe là que tout son premier film. À suivre...

The two faces of January
Film américain de Hossein Amini (2014)

Plutôt que de citer son nom, l'affiche du film présente le réalisateur comme le scénariste... de Drive et ajoute que le long-métrage associe les mêmes producteurs que La taupe. Puisque je vous ai parlé de la référence hitchcockienne,je crois pouvoir souligner également qu'avec L'inconnu du Nord Express, le maître s'était lui aussi frotté à Patricia Highsmith, dès 1951 ! Et donc, encore une fois: à suivre...

----------
Et maintenant, à défaut du roman, vous pouvez lire...

Au choix: "Sur la route du cinéma" et/ou "Le blog de Dasola".

2 commentaires:

dasola a dit…

Bonsoir Martin, je compte bien lire le roman dès que possible (il est dans une des mes piles). Et puis P. Highsmith avait beaucoup talent, je n'ai jamais été déçue par ses romans J'en ai lu 4 ou 5. Bonne soirée et merci pour le lien.

ChonchonAelezig a dit…

Je note ça sur mes tablettes.