J'ai mis plus de temps que pour d'autres films à analyser mes idées sur The homesman. Sur l'affiche francophone, la mention "La face cachée du mythe américain" me paraît un peu outrancière. C'est vrai toutefois que ce western de et avec Tommy Lee Jones présente certaines particularités absentes d'autres productions du genre. Adapté d'un roman, c'est probablement en cela qu'il mérite le détour.
Je vous explique: bien que son titre puisse légitimement laisser penser à une énième production centrée sur son premier personnage masculin, The homesman est d'abord un film de femmes. Son propos s'ouvre autour d'une dénommée Mary Bee Cuddy, trentenaire célibataire sur la terre désolée du Nebraska, aux alentours de 1850. Parce que la communauté est trop fragile pour se passer durablement de ses hommes et/ou parce que ces derniers sont trop inconsistants pour que les choses se passent autrement, Miss Cuddy se voit obligée d'effectuer la sale besogne: bonne chrétienne, elle se voit contrainte d'amener à l'asile trois autres pionnières, que les conditions de vie dans l'Ouest sauvage ont rendu folles. Vous admettrez que cette idée de départ n'est pas banale ! Je veux ajouter aussitôt que l'actrice choisie pour incarner ce rôle - Hilary Swank - y est tout à fait juste. La sobriété de son jeu, tout en nuances pourtant, fait merveille. C'est pour moi la première des bonnes raisons d'apprécier le long-métrage. Les grands espaces qui défilent à l'écran sont pour le moins habités.
Il faut attendre un petit moment avant que le second personnage principal entre finalement en scène: George Briggs, un brigand sauvé de la potence, va assister l'héroïne dans sa périlleuse mission. Objectivement, la suite du programme est plus convenue. J'ai été d'autant moins surpris que j'avais lu un peu trop en détail les critiques sur le film et connaissais donc à l'avance un rebondissement capital. Pas question pour moi de le dévoiler aussi: j'aime autant ne rien dire de plus sur ce qu'il adviendra du convoi Briggs / Cuddy. Le rêve américain s'évanouit vite au contact des différences de statut social entre ceux qui sont censés l'incarner: voilà ce que je peux ajouter. Quand il s'agit de faire état du côté sombre d'un western contemporain, l'adjectif "crépusculaire" revient assez régulièrement dans les écrits des uns et des autres. Je vais l'éviter: dans sa partie finale, The homesman comporte quelques longueurs qui le desservent un peu. Plus étonnant, il oublie vite les pauvres âmes qu'il présente au début. Restent de belles choses sur l'altérité et le sens du devoir...
The homesman
Film américain de Tommy Lee Jones (2014)
Si la modernité du long-métrage reste discutable, je ne partage pas l'opinion des Cahiers du cinéma, qui parlent de western "décati". Quelque chose me parle ici des dérives individualistes du monde contemporain. Chacun jugera selon son appréciation personnelle. Encore loin d'Impitoyable, The homesman me paraît de qualité supérieure à la moyenne des westerns. Et un peu au-dessus de Gold.
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Vous avez manqué la diligence ?
Vous pouvez toujours chevaucher: "Sur la route du cinéma" permet également de rattraper le film, tout comme "Le blog de Dasola". "Callciné" et "Ma bulle", eux, vous proposent deux avis masculins.
Je vous explique: bien que son titre puisse légitimement laisser penser à une énième production centrée sur son premier personnage masculin, The homesman est d'abord un film de femmes. Son propos s'ouvre autour d'une dénommée Mary Bee Cuddy, trentenaire célibataire sur la terre désolée du Nebraska, aux alentours de 1850. Parce que la communauté est trop fragile pour se passer durablement de ses hommes et/ou parce que ces derniers sont trop inconsistants pour que les choses se passent autrement, Miss Cuddy se voit obligée d'effectuer la sale besogne: bonne chrétienne, elle se voit contrainte d'amener à l'asile trois autres pionnières, que les conditions de vie dans l'Ouest sauvage ont rendu folles. Vous admettrez que cette idée de départ n'est pas banale ! Je veux ajouter aussitôt que l'actrice choisie pour incarner ce rôle - Hilary Swank - y est tout à fait juste. La sobriété de son jeu, tout en nuances pourtant, fait merveille. C'est pour moi la première des bonnes raisons d'apprécier le long-métrage. Les grands espaces qui défilent à l'écran sont pour le moins habités.
Il faut attendre un petit moment avant que le second personnage principal entre finalement en scène: George Briggs, un brigand sauvé de la potence, va assister l'héroïne dans sa périlleuse mission. Objectivement, la suite du programme est plus convenue. J'ai été d'autant moins surpris que j'avais lu un peu trop en détail les critiques sur le film et connaissais donc à l'avance un rebondissement capital. Pas question pour moi de le dévoiler aussi: j'aime autant ne rien dire de plus sur ce qu'il adviendra du convoi Briggs / Cuddy. Le rêve américain s'évanouit vite au contact des différences de statut social entre ceux qui sont censés l'incarner: voilà ce que je peux ajouter. Quand il s'agit de faire état du côté sombre d'un western contemporain, l'adjectif "crépusculaire" revient assez régulièrement dans les écrits des uns et des autres. Je vais l'éviter: dans sa partie finale, The homesman comporte quelques longueurs qui le desservent un peu. Plus étonnant, il oublie vite les pauvres âmes qu'il présente au début. Restent de belles choses sur l'altérité et le sens du devoir...
The homesman
Film américain de Tommy Lee Jones (2014)
Si la modernité du long-métrage reste discutable, je ne partage pas l'opinion des Cahiers du cinéma, qui parlent de western "décati". Quelque chose me parle ici des dérives individualistes du monde contemporain. Chacun jugera selon son appréciation personnelle. Encore loin d'Impitoyable, The homesman me paraît de qualité supérieure à la moyenne des westerns. Et un peu au-dessus de Gold.
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Vous avez manqué la diligence ?
Vous pouvez toujours chevaucher: "Sur la route du cinéma" permet également de rattraper le film, tout comme "Le blog de Dasola". "Callciné" et "Ma bulle", eux, vous proposent deux avis masculins.
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