samedi 23 février 2008

Violence et controverses

Tom Wales est détective privé. Une vieille et riche veuve le contacte pour une enquête posthume sur son défunt mari. Dans le coffre lui ayant appartenu, elle vient de découvrir une vidéo. Une jeune femme y est sauvagement assassinée. "Je veux savoir si cette femme existe réellement, Monsieur Wales. Et je veux aussi que vous me disiez si mon mari est pour quelque chose dans ce meurtre". Voilà en résumé la mission assignée au héros de ce film pour le moins controversé.

J'ai lu beaucoup de critiques négatives sur 8mm. Racoleur. Pornographique. Dangereux ! Le film serait une apologie de la justice privée et de la vengeance, un étron juste digne des pires thèses d'extrême-droite. Joel Schumacher, le réalisateur, ne serait donc qu'un fasciste masqué et il faudrait rapidement lui interdire de faire du cinéma. Bigre ! Autant vous dire que j'ai longuement hésité. Regarder ou pas ? Pas envie d'arrêter en cours de route, saturé d'images violentes aux relents nauséabonds.

Finalement, au bout d'un quart d'heure, j'ai pensé que Schumacher savait s'y prendre pour poser une ambiance. J'ai trouvé Nicolas Cage parfait dans ce rôle difficile et les personnages plutôt bien campés dans leur jeu respectif. Alors ? Est-ce que j'ai dès lors un avis différent de la critique sur 8mm ? Je crois bien que oui. Naïf ? Vraiment trop détaché pour que ces idée aient barre sur moi ? J'admets volontiers les deux théories. Le fait est que je n'ai pas vu de justification de la violence, de légitimation de la revanche.

Tom Wales descend de plus en plus vers l'abject, mais ce n'est pas vraiment sûr qu'il en revienne. Pour moi, au-delà du premier degré de ses images parfois difficiles, le film permet d'ouvrir une réflexion sur tous ces thèmes, justement. Je peux comprendre qu'on soit choqué par certaines scènes "hardcore", mais le héros l'est aussi ! Bref, penser que Schumacher a montré des choses brutales pour mieux les justifier me paraît vraiment réducteur. Le spectateur reste libre de son point de vue. Même si, c'est vrai, d'aucuns pourront trouver certaines situations difficilement soutenables.

2 commentaires:

Jean-Pascal Mattei a dit…

Juste réhabilitation d'un titre à redécouvrir, comme Chute libre, du même réalisateur, qui s'indignait de sa réception critique française le classant à droite, lui, grand libéral - au sens américain du terme - élevé dans la bohème californienne, et signé par le talentueux scénariste de Seven, Andrew Kevin Walker.

Martin a dit…

J'avoue qu'avec le temps passé depuis cette découverte, j'ai largement oublié le film. Il faudrait que je le revoie. Je n'avais pas réalisé que le scénariste était aussi celui de "Seven" (un meilleur long-métrage, il me semble).