mercredi 13 février 2008

Au bout de la route

Sur la route, seul et jusqu'au bout. C'est ainsi qu'on pourrait résumer le profil de Christopher McCandless, jeune Américain, la vingtaine au début des années 90. Un personnage réel qui est le héros d'un film actuellement au cinéma: Into the wild, quatrième oeuvre de Sean Penn comme réalisateur. Je n'ai pas vu les trois créations qui ont précédé, mais, en guise de propos liminaire, je dirai que le président du prochain Festival de Cannes a fourni ici de la bien belle ouvrage. Un vrai grand film comme je les aime, épique, beau et poignant.


Résumons l'intrigue sans trop la dévoiler, dans la mesure du possible. Christopher est donc un jeune Américain comme les autres, étudiant brillant issu de ce qu'il est convenu d'appeler "une bonne famille". Le fait est toutefois que le jeune homme rejette violemment cette société dans laquelle il vit. Du coup, alors que ses parents envisagent de lui offrir de quoi terminer sa formation de droit à Harvard, le fils prodigue plaque tout, famille comprise. Il prend son baluchon et disparaît sans laisser d'adresse. Les spectateurs de cette histoire ont de la chance: eux savent rapidement que la destination prévue (ultime ?) est l'Alaska, loin de toute civilisation humaine.

Je ne saurai trop vous conseiller d'emboîter le pas de Christopher. C'est une forme de cadeau. Vivre la quête de liberté de ce jeune homme a quelque chose de formidablement touchant, et ce d'autant plus que Sean Penn a le génie pour magnifier encore les décors naturels dans lesquels Into the wild est tourné. Je crois que ce film a quelque chose d'universel, en ce sens qu'il fait appel à nos émotions les plus primitives. En gros, voilà, nous sommes tous plus ou moins conditionnés par notre entourage et notre environnement, non ? Nous avons tous plus ou moins quitté l'état de nature pour atteindre un degré de développement plus ou moins abouti, plus ou moins confortable. Le film est intéressant en ce sens qu'il interpelle nos vieilles valeurs humaines oubliées. Chacun aura sans doute une vision différente du périple de Christopher. Certains trouveront ça formidablement courageux, d'autres verront ça comme le délire d'un fou, d'autres encore - et c'est mon cas - sortiront secoués d'émotions contradictoires, à dénouer au fil d'une lente introspection.

Pour moi, c'est là tout le message de Sean Penn. Ou, plus modestement, disons qu'avec moi, c'est le message qui est passé. L'important, c'est que chacun se fasse son idée et respecte l'attitude de Christopher en ce qu'elle a de fondamentalement humain. En plus d'admirer des images magnifiques, j'ai l'impression d'avoir reçu une formidable leçon d'humanité. Merci, Monsieur Penn !

1 commentaire:

Stéphane a dit…

Le film de ce début d' année, Sean Penn prouve une fois encore qu' il est un des grands réalisateurs d' Hollywood.
Tous ses films sont emprunts d' un humanisme certain, à chaque fois on en prend plein la tête, dur dur de choisir un seul film dans sa filmo tant elle est aboutie, chaque film nous fait réflechir sur nous même et sur le monde qui nous entour.