lundi 7 février 2011

Les petits hommes verts

Une chronique de Martin

Arrietty, le petit monde des chapardeurs n'était pas prévu au rang de mes séances cinéma. J'y suis allé pour le vrai plaisir d'une sortie entre copains et sans qu'on m'y contraigne. Est-ce que je regrette ? Pas du tout. Simplement, il est clair que je ne serais probablement pas allé voir cette dernière production estampillée Ghibli seul. Maintenant, la découvrir en groupe était tout à fait sympathique, même si le film proprement dit ne me laissera pas un souvenir impérissable. Premier des arguments favorables: la beauté incroyable des images sorties du studio japonais, encore une fois garantie tout au long du métrage. Le problème numéro 1 étant ici qu'elles s'adressent tout de même plutôt à un (très) jeune public.

Résumons: Arrietty... raconte l'histoire d'une adolescente au format miniature. Avec ses parents, elle habite sous la maison de campagne d'une vieille dame qui accueille son neveu en passe d'être opéré. Comme le titre du film l'indique très explicitement, la demoiselle vit de menus larcins opérés au préjudice des humains. Elle est donc pourchassée par eux comme une vulgaire souris ou, du moins, c'est ce qu'on lui fait croire. Face à cette sombre version de la réalité, dans les faits, les choses ne sont pas si simples: si les hommes peuvent se montrer dangereux, d'autres savent aussi rester ouverts aux rencontres avec les autres créatures de l'environnement. Message écolo, évidemment: c'est assez habituel chez Ghibli.

Si on considère que ce sont les enfants qui sont visés, je pense pouvoir dire que le dessin animé est une grande réussite. La linéarité de son scénario fait qu'on voit tout arriver à l'avance, sauf la fin, peut-être, qui aurait sans doute pu être moins nostalgique (chut !). Arrietty... ne manque pas de rythme, mais d'action. Exception faite d'un passage avec un corbeau, il ne s'y passe rien de trépidant. Il est permis de trouver cela charmant, bien sûr, mais je ne suis pas convaincu que le film aurait perdu toute pertinence à être un peu plus vif. Restera au moins le souvenir d'avoir vu de belles choses. D'en avoir entendu aussi, grâce à la harpiste française Cécile Corbel. Comme une douce parenthèse dans mon quotidien urbain.

Arrietty, le petit monde des chapardeurs
Film japonais de Hiromasa Yonebayashi (2010)
Ghibli a ses inconditionnels. Sans rien enlever à l'excellence du coup de crayon des artistes japonais qui animent le studio, je suis obligé de constater que je n'adhère pas totalement à toute leur production. Une remarque s'impose: ici, le senseï Hayao Miyazaki s'est contenté d'écrire un scénario adapté et a laissé un disciple de 32 ans son cadet l'honneur de dessiner. Le résultat n'a rien d'infamant pour l'élève. Cela dit, le maître, lui, m'avait davantage touché avec une oeuvre personnelle, d'inspiration tout aussi enfantine: Ponyo sur la falaise.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis également tombée sous le charme de ce Ghibli... J'y ai ri, j'y ai eu mes grosses larmes de "crocrodile" !!! J'adore ce genre de dessins animés, j'en suis fan à 200%. Par contre, non pour la fin, moi, j'avais un tout autre scénario... Au fait, ne trouves-tu pas que le petit chapardeur a un petit air de Huck (dans Tom Sawyer) ?
Silvia