mercredi 3 décembre 2025

Et soudain, l'horreur...

J'ai lu dernièrement un article qui estimait à environ 4.000 le nombre de films tournés à Hollywood et évoquant les peuples amérindiens. J'ignore en revanche quelle proportion repose sur des clichés racistes. Soldat bleu, censé les éviter, ne le fait toutefois pas complètement. Disons qu'il vient peut-être rétablir une certaine forme "d'équilibre"...

J'utilise des guillemets ? Oui, parce que le film s'ouvre sur une attaque conduite par des Cheyennes contre une colonne de l'armée américaine convoyant de l'or à destination d'un fort isolé. Une vraie boucherie. N'en réchappent qu'un jeune troufion peu expérimenté et une femme supposément partie pour rejoindre son fiancé. Cette violente scène inaugurale laisse alors place au récit picaresque de la longue errance commune de deux êtres que tout (ou presque) semble devoir opposer. Surprise: Soldat bleu nous offre même quelques scènes assez drôles !

Candice Bergen et Peter Strauss (photo) s'en sont donné à coeur joie. Reste qu'avant même les premières images, un carton nous a permis d'anticiper une suite moins joyeuse, où l'homme blanc venu d'Europe s'avérera au moins aussi barbare que celui qu'il appelle Peau rouge. Au moment de la sortie du film, certains critiques ont fait un parallèle avec le massacre de Mÿ Lai, un crime de guerre dont les troupes US se sont rendues coupables au Vietnam. Ce n'est pas tout: le scénario de Soldat bleu s'appuie aussi sur des actes commis un gros siècle auparavant, à l'automne 1864, à Sand Creek, dans l'actuel Colorado. Une horreur qui ne fut jamais sanctionnée à la hauteur de sa gravité. Je ne vous apprendrai pas qu'une partie de l'Amérique d'aujourd'hui prospère sur un cimetière indien ! Cela porte malheur, dit-on. Mais...

Soldat bleu
(Soldier blue)
Film américain de Ralph Nelson / 1970
Un opus imparfait, dur à regarder sans frémir, mais je crois sincère. Inutile de le nier: je vous vois venir, avec Danse avec les loups. Promis: je reviendrai un jour sur cette référence de mon adolescence. D'ici là, pour la culture amérindienne, voyez les films de Chloé Zhao comme Les chansons que mes frères m'ont apprises ou The rider ! Hostiles peut être un plan B. À moins de remonter à Little big man...

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Et en complément, sur le film d'aujourd'hui...

Sa chronique est notamment disponible du côté de "L'oeil sur l'écran". Et quelques mots aussi chez Pascale, côté pile, et Vincent, côté face.

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