La sensation de dépaysement qu'il est susceptible de me procurer constitue parfois la première base de mon envie de voir un film donné. Exemple récent: c'était le cas pour Utama - La terre oubliée. Récompensé au Festival de Sundance 2022, cet opus nous transporte jusqu'aux hauts plateaux boliviens. Une escapade pour moi nouvelle...
Pour le prix d'un ticket de cinéma, le voyage est plus qu'intéressant. L'intrigue, elle, est assez sommaire - sans que ce soit un problème. Sisa et Virginio vivent coupés du monde et affrontent une sécheresse durable, ce qui les oblige à rationner leur eau de manière drastique. Évidemment, il ne pousse pas grand-chose sur cette "terre oubliée". Même les lamas qu'élève le couple souffrent des chaleurs extrêmes. Quand Clever, leur petit-fils, vient leur rendre visite, Sisa et Virginio envisagent un départ vers la ville: elle n'a rien décidé, mais accepte d'en parler, tandis que lui refuse et s'enferme dans un silence obstiné. Utama... va alors nous placer en observateurs, une heure et demie durant. C'est une position dans laquelle je me sens bien, à vrai dire. Hé ! La possibilité de s'ouvrir à un pays méconnu n'est pas à négliger !
Le tournage a eu lieu au printemps, la seule période envisageable. Doté d'indéniables qualités plastiques, ce premier film est l'oeuvre d'un cinéaste qui a débuté par la photo. Le fruit également de travaux préparatoires très importants: "L'image me réussit beaucoup mieux que les mots. L'aspect visuel du film était si clair dans mon esprit que j'ai tout dessiné sur un storyboard", a dit Alejandro Loayza Grisi. Confiant en ses comédiens non-professionnels, il a habilement joué sur les silences pour accéder à l'intimité de ces personnes d'un âge avancé, qui se connaissent parfaitement et depuis très longtemps. Utama - en aymara, une langue de Bolivie - signifie "Notre foyer". Rassurez-vous: l'éventuelle dimension ethnologique du long-métrage n'est pas plombante et, en tout cas, ne le rend jamais inaccessible. Seule une petite partie des dialogues bilingues nous échappe un peu. Pas de quoi justifier que vous renonciez ici à votre prochaine séance !
Utama - La terre oubliée
Film bolivien d'Alejandro Loayza Grisi (2022)
Je suis très content d'être retourné en Amérique latine, un continent lointain que je n'avais plus visité au cinéma depuis novembre dernier. Malgré un (léger) manque d'originalité, ce film, partiellement financé par des producteurs uruguayens, mérite clairement qu'on s'y attarde. Dans le même esprit, j'avais beaucoup aimé La terre et l'ombre. Ixcanul aussi et même si, pour le coup, il parle plutôt d'autre chose...
Pour le prix d'un ticket de cinéma, le voyage est plus qu'intéressant. L'intrigue, elle, est assez sommaire - sans que ce soit un problème. Sisa et Virginio vivent coupés du monde et affrontent une sécheresse durable, ce qui les oblige à rationner leur eau de manière drastique. Évidemment, il ne pousse pas grand-chose sur cette "terre oubliée". Même les lamas qu'élève le couple souffrent des chaleurs extrêmes. Quand Clever, leur petit-fils, vient leur rendre visite, Sisa et Virginio envisagent un départ vers la ville: elle n'a rien décidé, mais accepte d'en parler, tandis que lui refuse et s'enferme dans un silence obstiné. Utama... va alors nous placer en observateurs, une heure et demie durant. C'est une position dans laquelle je me sens bien, à vrai dire. Hé ! La possibilité de s'ouvrir à un pays méconnu n'est pas à négliger !
Le tournage a eu lieu au printemps, la seule période envisageable. Doté d'indéniables qualités plastiques, ce premier film est l'oeuvre d'un cinéaste qui a débuté par la photo. Le fruit également de travaux préparatoires très importants: "L'image me réussit beaucoup mieux que les mots. L'aspect visuel du film était si clair dans mon esprit que j'ai tout dessiné sur un storyboard", a dit Alejandro Loayza Grisi. Confiant en ses comédiens non-professionnels, il a habilement joué sur les silences pour accéder à l'intimité de ces personnes d'un âge avancé, qui se connaissent parfaitement et depuis très longtemps. Utama - en aymara, une langue de Bolivie - signifie "Notre foyer". Rassurez-vous: l'éventuelle dimension ethnologique du long-métrage n'est pas plombante et, en tout cas, ne le rend jamais inaccessible. Seule une petite partie des dialogues bilingues nous échappe un peu. Pas de quoi justifier que vous renonciez ici à votre prochaine séance !
Utama - La terre oubliée
Film bolivien d'Alejandro Loayza Grisi (2022)
Je suis très content d'être retourné en Amérique latine, un continent lointain que je n'avais plus visité au cinéma depuis novembre dernier. Malgré un (léger) manque d'originalité, ce film, partiellement financé par des producteurs uruguayens, mérite clairement qu'on s'y attarde. Dans le même esprit, j'avais beaucoup aimé La terre et l'ombre. Ixcanul aussi et même si, pour le coup, il parle plutôt d'autre chose...
4 commentaires:
J’ai beaucoup aimé aussi.
C’est un peu un monde qui se meurt sur cet Altiplano aride bolivien,abandonné par les pouvoirs politiques.
On voit bien que ce vieil homme malade ne veut pas migrer en ville,le petit fils,ne parle pas le quechua..
C’est un film très touchant et on voit comment ce vieux couple et le petit fils vont tâcher de trouver un nouveau sens à cette vie,aux changements.
Et les lamas et leurs rubans dans les oreilles sont charmants.
C'est un joli film, sérieux, mais jamais pontifiant.
J'ai bien aimé le jeu sur les langues, aussi. Au point de regretter de ne pas parler espagnol.
C'est vrai que les lamas sont très beaux. Je me suis demandé si ces rubans servaient à les identifier.
Oui je pense que c’est pour identifier les propriétaires.
Sinon le cinéma latino-américain gagne à être connu vraiment.
C'était mon tout premier film bolivien et le premier du continent cette année.
Je vois une poignée de films latino-américains tous les ans... et c'est vrai que c'est chouette !
Par auto-curiosité, je suis allé fouiller dans mes archives pour retrouver le titre du dernier que j'avais vu au cinéma, autre qu'une reprise d'un classique. Et je suis retombé sur "Yuli", beau film cubain (dans un autre genre) vu en août... 2019. Cela commençait à sérieusement dater !
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