Les films seraient-ils des voyages ? Cela peut effectivement m'arriver de les qualifier ainsi, mais je préfère dire qu'ils sont des fenêtres ouvertes sur le monde. C'est dans cet état d'esprit que j'ai choisi d'aller voir La femme du fossoyeur, un long-métrage venu d'ailleurs et dont la sortie nationale en France est attendue le 27 avril prochain.
Programmé à l'ouverture d'un festival totalement consacré au cinéma africain, La femme du fossoyeur me permettra d'enrichir la collection de drapeaux de ma page "Cinéma du monde" avec celui de la Somalie. Il narre l'histoire de Guled, quadra des quartiers pauvres de Djibouti. Malgré la précarité de sa situation, il forme une famille harmonieuse avec Nasra, son épouse, et leur fils Hamad. Or, une grave maladie rénale afflige la jeune femme: les quelques médicaments anti-douleur ne la soulagent plus et, si on ne l'opère pas rapidement, son pronostic vital - comme le disent parfois les médias - est clairement engagé. Peut-être jugerez-vous que ce scénario manque un peu d'originalité. Dans ce qu'il va nous montrer de la situation actuelle d'un pays, tiraillé entre des choix politiques assez discutables et de vieilles traditions rétrogrades, le film, lui, reste franchement très intéressant à voir. Même si je n'ai encore rien révélé du paysage dans lequel il s'inscrit...
Tourné avec des comédiens amateur, le long-métrage utilise le cadre naturel: aucun décor n'aurait été construit, la ville et l'environnement désertique qui l'entoure apparaissant tels qu'ils sont dans la réalité. Sans s'attarder à des discours idéologiques, La femme du fossoyeur témoigne toutefois, bien sûr, des conditions de vie sur le terrain. C'est ainsi avec stupéfaction que l'on pourra, par exemple, découvrir comment, armés d'une simple pelle ou d'une pioche, des hommes attendent aux portes des hôpitaux pour enterrer à moindre coût celles et ceux que l'on n'aura pas su guérir. Sobre, cet arrière-plan sociétal est apparu suffisamment important aux sélectionneurs de la Croisette pour retenir le film à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Plus important encore, il a reçu l'Étalon d'or du Fespaco, événement organisé au Burkina Faso et souvent présenté comme LA référence des festivals de cinéma sur l'ensemble du vaste continent africain. J'espère donc qu'après avoir été bien accueilli à Mogadiscio, il pourra trouver son public en France. Je trouve qu'il le mériterait amplement !
La femme du fossoyeur
Film somalien de Khadar Ayderus Ahmed (2021)
Une histoire simple sur toile de fond subsaharienne: il n'est pas exclu que certains d'entre vous réduisent ce long-métrage à sa dimension "exotique". Pour ma part, je considère en fait sa relative simplicité comme une qualité - et il n'est pas exclu que j'y revienne fin avril. Avant cela, je vous rappelle que j'ai déjà chroniqué d'autres films africains, à l'image notamment de Lamb. Tout reste à (re)découvrir !
Programmé à l'ouverture d'un festival totalement consacré au cinéma africain, La femme du fossoyeur me permettra d'enrichir la collection de drapeaux de ma page "Cinéma du monde" avec celui de la Somalie. Il narre l'histoire de Guled, quadra des quartiers pauvres de Djibouti. Malgré la précarité de sa situation, il forme une famille harmonieuse avec Nasra, son épouse, et leur fils Hamad. Or, une grave maladie rénale afflige la jeune femme: les quelques médicaments anti-douleur ne la soulagent plus et, si on ne l'opère pas rapidement, son pronostic vital - comme le disent parfois les médias - est clairement engagé. Peut-être jugerez-vous que ce scénario manque un peu d'originalité. Dans ce qu'il va nous montrer de la situation actuelle d'un pays, tiraillé entre des choix politiques assez discutables et de vieilles traditions rétrogrades, le film, lui, reste franchement très intéressant à voir. Même si je n'ai encore rien révélé du paysage dans lequel il s'inscrit...
Tourné avec des comédiens amateur, le long-métrage utilise le cadre naturel: aucun décor n'aurait été construit, la ville et l'environnement désertique qui l'entoure apparaissant tels qu'ils sont dans la réalité. Sans s'attarder à des discours idéologiques, La femme du fossoyeur témoigne toutefois, bien sûr, des conditions de vie sur le terrain. C'est ainsi avec stupéfaction que l'on pourra, par exemple, découvrir comment, armés d'une simple pelle ou d'une pioche, des hommes attendent aux portes des hôpitaux pour enterrer à moindre coût celles et ceux que l'on n'aura pas su guérir. Sobre, cet arrière-plan sociétal est apparu suffisamment important aux sélectionneurs de la Croisette pour retenir le film à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Plus important encore, il a reçu l'Étalon d'or du Fespaco, événement organisé au Burkina Faso et souvent présenté comme LA référence des festivals de cinéma sur l'ensemble du vaste continent africain. J'espère donc qu'après avoir été bien accueilli à Mogadiscio, il pourra trouver son public en France. Je trouve qu'il le mériterait amplement !
La femme du fossoyeur
Film somalien de Khadar Ayderus Ahmed (2021)
Une histoire simple sur toile de fond subsaharienne: il n'est pas exclu que certains d'entre vous réduisent ce long-métrage à sa dimension "exotique". Pour ma part, je considère en fait sa relative simplicité comme une qualité - et il n'est pas exclu que j'y revienne fin avril. Avant cela, je vous rappelle que j'ai déjà chroniqué d'autres films africains, à l'image notamment de Lamb. Tout reste à (re)découvrir !
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