Est-ce logique ou paradoxal ? Le mieux est encore que vous décidiez. Alors même que j'aime le cinéma japonais classique, je connais mal celui qui lui a aussitôt succédé (au cours des années 1970-80, disons). Je viens ainsi de voir mon premier Masahiro Shinoda, parfois cité comme l'un des maîtres de la Nouvelle Vague nippone ! Il était temps !
Bon... je n'ai pas de chance: le film en question - L'étang du démon - est arrivé assez tardivement dans la carrière de ce cinéaste méconnu. De ce fait, on peut dire qu'il reprend une part des récits traditionnels auxquels d'autres artistes de sa génération avaient osé tourné le dos. C'est ainsi qu'il nous raconte une histoire franchement abracadabrante sur la malédiction pesant de longue date sur un village: ses habitants doivent absolument faire sonner une énorme cloche trois fois par jour afin d'éviter de réveiller le terrible dragon endormi dans un lac voisin. On découvre cette superstition en suivant les pas d'un professeur d'université, Yamasawa, qui retrouve un vieil ami disparu, en charge d'accomplir au quotidien les gestes censés protéger la communauté. Ce qu'il fait aussi, semble-t-il, parce qu'il est amoureux d'une femme qu'il a rencontrée dans cette partie du Japon, loin des grandes villes. Il semble bon d'ajouter que tout cela se passe au cours de l'été 1913...
À ce stade, vous vous demandez sûrement si j'ai aimé ce que j'ai vu. Réponse: oui... et non. Oui, parce que le film fait d'emblée la preuve d'une originalité scénaristique certaine, même s'il s'inspire d'oeuvres antérieures, qu'il s'agisse de pièces du théâtre kabuki ou d'un roman d'abord écrit par le grand écrivain japonais Kyoka Izumi (1873-1939). Cela a d'ailleurs bien failli m'égarer en chemin: une partie du monde déployé à l'écran est d'essence encore plus fantastique que le village maudit dont j'ai fait mention plus haut. Le personnage de la femme navigue d'ailleurs d'une dimension à l'autre et surprend d'autant plus qu'il est joué par un homme, Bandō Tamasaburō, star des planches. Parfois, et c'est l'explication de mon bémol, j'ai eu quelque difficulté lorsqu'il a fallu passer à une autre strate de la fiction. J'ose supposer que les habitué(e)s s'y retrouveront mieux que le profane que je suis. Si tel est le cas, le plaisir et les émotions en découleront sans tarder !
L'étang du démon
Film japonais de Masahiro Shinoda (1979)
Cet opus n'est pas sans qualité, même s'il m'a paru trop ésotérique face à mes (maigres) références relatives au Pays du soleil levant. Objectivement, c'est tout de même moins abscons que les mythes thaïlandais évoqués dans le toujours très décrié Oncle Boonmee. Ponctuellement, j'ai cette fois repensé au cinéma de Shôhei Imamura et surtout à Profonds désirs des dieux. Un Japon version hardcore...
Bon... je n'ai pas de chance: le film en question - L'étang du démon - est arrivé assez tardivement dans la carrière de ce cinéaste méconnu. De ce fait, on peut dire qu'il reprend une part des récits traditionnels auxquels d'autres artistes de sa génération avaient osé tourné le dos. C'est ainsi qu'il nous raconte une histoire franchement abracadabrante sur la malédiction pesant de longue date sur un village: ses habitants doivent absolument faire sonner une énorme cloche trois fois par jour afin d'éviter de réveiller le terrible dragon endormi dans un lac voisin. On découvre cette superstition en suivant les pas d'un professeur d'université, Yamasawa, qui retrouve un vieil ami disparu, en charge d'accomplir au quotidien les gestes censés protéger la communauté. Ce qu'il fait aussi, semble-t-il, parce qu'il est amoureux d'une femme qu'il a rencontrée dans cette partie du Japon, loin des grandes villes. Il semble bon d'ajouter que tout cela se passe au cours de l'été 1913...
À ce stade, vous vous demandez sûrement si j'ai aimé ce que j'ai vu. Réponse: oui... et non. Oui, parce que le film fait d'emblée la preuve d'une originalité scénaristique certaine, même s'il s'inspire d'oeuvres antérieures, qu'il s'agisse de pièces du théâtre kabuki ou d'un roman d'abord écrit par le grand écrivain japonais Kyoka Izumi (1873-1939). Cela a d'ailleurs bien failli m'égarer en chemin: une partie du monde déployé à l'écran est d'essence encore plus fantastique que le village maudit dont j'ai fait mention plus haut. Le personnage de la femme navigue d'ailleurs d'une dimension à l'autre et surprend d'autant plus qu'il est joué par un homme, Bandō Tamasaburō, star des planches. Parfois, et c'est l'explication de mon bémol, j'ai eu quelque difficulté lorsqu'il a fallu passer à une autre strate de la fiction. J'ose supposer que les habitué(e)s s'y retrouveront mieux que le profane que je suis. Si tel est le cas, le plaisir et les émotions en découleront sans tarder !
L'étang du démon
Film japonais de Masahiro Shinoda (1979)
Cet opus n'est pas sans qualité, même s'il m'a paru trop ésotérique face à mes (maigres) références relatives au Pays du soleil levant. Objectivement, c'est tout de même moins abscons que les mythes thaïlandais évoqués dans le toujours très décrié Oncle Boonmee. Ponctuellement, j'ai cette fois repensé au cinéma de Shôhei Imamura et surtout à Profonds désirs des dieux. Un Japon version hardcore...
4 commentaires:
Oui parfois on manque cruellement de références pour vraiment apprécier ce cinéma complexe.
Cela ne m'a pas gâché le film, mais un peu frustré quand même. D'où mon "étoilage" timide.
Cette part du cinéma japonais manque également à ma culture. Je connaissais Shinoda de nom mais je ne pouvais citer aucun de ses films. Je sais maintenant vers où me tourner car, malgré tes réserves, cette histoire de cloche et d'amour perdu m'intrigue beaucoup.
Fonce ! Le côté intrigant est vraiment une bonne raison pour le voir !
De Shinoda, je n'ai encore rien vu d'autre, mais son "Silence" figure dans ma liste des films à découvrir.
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