On dit de la musique qu'elle adoucit les moeurs. Permettrait-elle aussi de "tout regarder différemment" ? C'est bien possible, à mon avis. C'est ce que prétend l'un des personnages de Mes frères et moi. Suscité par les notes de Verdi dans la bande-annonce, mon vif attrait pour ce film m'a conduit à le voir dans un cinéma. Je suis sorti ravi...
Nour est le dernier d'une branche de quatre, après Abel, Mo et Hedi. Mère dans le coma et père absent. Un été, à 14 ans et sans raison évoquée par le film, il est contraint d'effectuer un travail d'intérêt général: repeindre les couloirs de son école. C'est là que le hasard l'attrape par le bras et le conduit auprès de Sarah, une jeune femme qui anime un atelier de chant lyrique. Or, Nour chante, lui aussi ! Désormais, c'est à vous de découvrir pourquoi et comment un gosse logé dans une cité HLM peut avoir un goût prononcé pour Pavarotti. Naturel au possible, l'étonnant Maël Rouin-Berrandou constitue l'atout numéro 1 du fort joli récit que nous propose Mes frères et moi. Adaptation d'une pièce de théâtre, le long-métrage amuse et émeut dans le même temps ! Et en ce sens, il a "quelque chose de l'opéra"...
J'ai cité le jeune acteur principal, mais l'ensemble de la distribution joue une belle partition, à l'unisson. Outre les frangins, il est possible que vous ayez reconnu Judith Chemla, impeccable en éducatrice obstinée et surtout bien déterminée à entraîner Nour vers le haut. L'ancienne pensionnaire du Français est juste, forte de l'intelligence des grand(e)s comédien(nes): elle ne tire jamais la couverture à elle. Et au contraire, elle fait briller le plus jeune de ses partenaires de jeu et nous aide à croire à cette histoire plutôt rocambolesque ! Sans aller jusqu'à parler de conte initiatique, je veux souligner l'aspect solaire et l'optimisme de cette histoire: oui, Mes frères et moi est un film positif, avec quelques scènes bouleversantes et également parsemé de petites touches d'humour. La lumière estivale et les couleurs chaudes qu'elle invente procurent une douce sensation d'apaisement. On se dit alors que l'avenir, incertain par nature, pourrait être beau...
Mes frères et moi
Film français de Yohan Manca (2022)
Courez ! Un tel film sur la banlieue, ça ne se présente pas souvent ! Très sincèrement, je n'ai aucune fausse note à relever aujourd'hui. Pour mémoire, je vous rappelle que, l'année dernière, j'étais tombé sous le charme de Gagarine et de son immeuble-vaisseau spatial. Sortir des sentiers balisés d'un certain cinéma social "à la française" fait du bien ! C'est vrai: Mercuriales le permet aussi, à sa manière...
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Le mot de la fin ?
Je veux le réserver à Pascale qui, elle aussi, a beaucoup aimé le film.
Nour est le dernier d'une branche de quatre, après Abel, Mo et Hedi. Mère dans le coma et père absent. Un été, à 14 ans et sans raison évoquée par le film, il est contraint d'effectuer un travail d'intérêt général: repeindre les couloirs de son école. C'est là que le hasard l'attrape par le bras et le conduit auprès de Sarah, une jeune femme qui anime un atelier de chant lyrique. Or, Nour chante, lui aussi ! Désormais, c'est à vous de découvrir pourquoi et comment un gosse logé dans une cité HLM peut avoir un goût prononcé pour Pavarotti. Naturel au possible, l'étonnant Maël Rouin-Berrandou constitue l'atout numéro 1 du fort joli récit que nous propose Mes frères et moi. Adaptation d'une pièce de théâtre, le long-métrage amuse et émeut dans le même temps ! Et en ce sens, il a "quelque chose de l'opéra"...
J'ai cité le jeune acteur principal, mais l'ensemble de la distribution joue une belle partition, à l'unisson. Outre les frangins, il est possible que vous ayez reconnu Judith Chemla, impeccable en éducatrice obstinée et surtout bien déterminée à entraîner Nour vers le haut. L'ancienne pensionnaire du Français est juste, forte de l'intelligence des grand(e)s comédien(nes): elle ne tire jamais la couverture à elle. Et au contraire, elle fait briller le plus jeune de ses partenaires de jeu et nous aide à croire à cette histoire plutôt rocambolesque ! Sans aller jusqu'à parler de conte initiatique, je veux souligner l'aspect solaire et l'optimisme de cette histoire: oui, Mes frères et moi est un film positif, avec quelques scènes bouleversantes et également parsemé de petites touches d'humour. La lumière estivale et les couleurs chaudes qu'elle invente procurent une douce sensation d'apaisement. On se dit alors que l'avenir, incertain par nature, pourrait être beau...
Mes frères et moi
Film français de Yohan Manca (2022)
Courez ! Un tel film sur la banlieue, ça ne se présente pas souvent ! Très sincèrement, je n'ai aucune fausse note à relever aujourd'hui. Pour mémoire, je vous rappelle que, l'année dernière, j'étais tombé sous le charme de Gagarine et de son immeuble-vaisseau spatial. Sortir des sentiers balisés d'un certain cinéma social "à la française" fait du bien ! C'est vrai: Mercuriales le permet aussi, à sa manière...
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Le mot de la fin ?
Je veux le réserver à Pascale qui, elle aussi, a beaucoup aimé le film.
10 commentaires:
Très bon moment de cinéma. Les clichés des quartiers populaires sont toujours là mais on en sourit beaucoup et en même temps on est attendris par des scènes avec les frères qui mettent un point d’honneur pour que leur mère meurt chez elle à la maison.
Le message est de s’en sortir par un éveil à l’Art de ces jeunes gardent quand même certains repères s’ils sont pris en main.
Dans un peu le même genre, ”Le Triomphe” avec Kad Merad dans un autre contexte proposait le théâtre à des jeunes en prison.
”Un triomphe ”et non pas ”Le ”
Oh oui qu'il était bon, beau et doux ce film parfois bouleversant aussi. Et drôle. Le gars qui s'occupe des jeunes du TIG m'a beaucoup plu. Et les 4 frères ont chacun une belle partition à jouer. En tête le lumineux Nour.
Et Pavarotti en prime.
Dès la 1ère scène on est happé.
Et cette lumière fait du bien.
J'ai lu le message de Jourdan. J'avais trouvé Un triomphe vraiment mauvais, davantage concentré sur le rôle et le personnage de Kad Merad (un éducateur comedien raté avec des problèmes personnels dont on a que faire) en mode cabotinage maximum. A fuir.
@Jourdan 1:
Oui, c'est un film positif et solaire, qui fait du bien. Des clichés, peut-être, mais un traitement bienveillant qui fait toute la différence avec d'autres films racoleurs.
Je crois personnellement beaucoup en la faculté qu'a l'art de transformer les gens. Encore faut-il qu'ils y aient accès. Vaste débat...
@Jourdan 2:
Oui, j'ai effectivement entendu parler de ce film. Merci de le rappeler à mon bon souvenir.
Par ailleurs, j'ai vu un jour un reportage sur une femme qui faisait du théâtre avec de jeunes détenus. Résultat bluffant et réinsertion facilitée !
@Pascale 1:
Tu as raison de le souligner: le film est effectivement orienté sur Nour, mais les quatre frères ont une vraie présence et un personnage intéressant à défendre. Ils sont différents et complémentaires. Un temps, je me suis dit que ça ferait une belle (vraie) famille.
Pavarotti, quel grand artiste ! Le film m'a replongé dans l'opéra et je ne vais surtout pas m'en plaindre !
@Pascale 2:
Je me disais bien que Kad serait plus en avant que Judith, mais bon, à l'occase, je ne fuirai pas forcément. Et tu pourras toujours me dire que tu m'avais prévenu...
Oui, à tes risques :-)
Je n'ai même pas perdu mon temps à écrire sur ce film consternant je crois. Pour une fois je ne peux que te féliciter de ne pas avoir gâché d'argent pour le voir en salle.
La question que je me pose, c'est celle de ta raison pour le voir !
Il me semble évident que "Mes frères et moi" a (un peu) plus d'ambition...
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