Qui peut tuer un enfant ? Ceci n'est pas une question, mais le titre original d'un film espagnol que j'ai vu récemment sous un intitulé français fantaisiste (et moins provocant): Les révoltés de l'an 2000. Programmé en off d'un festival consacré au genre, ce long-métrage imagine le pire et joue sur nos angoisses. Un jeu cruel... et efficace !
Eve et Tom forment un couple harmonieux. Ces deux jeunes Anglais partent passer quelques jours de vacances dans le sud de l'Espagne. Ils sont ravis de pouvoir participer d'abord à une sorte de carnaval géant: de quoi s'amuser et réaliser de nombreuses photos-souvenir. Eve, enceinte, est malgré tout un peu fatiguée, et Tom croit bon d'embarquer sa belle à destination d'Almanzora, la petite île au calme qu'il a visitée vingt ans plus tôt. Les deux tourtereaux y voguent seuls sur une barque qu'on leur a louée - ce qui ressemble à une erreur. Dans ce qu'ils croyaient être le paradis, ils ne croisent que des enfants et se posent alors dans un hameau écrasé par le soleil, aux faux airs de ville fantôme. Entre les murs blancs, quelques habiles mouvements de caméra suffisent ensuite à faire monter un sentiment paranoïaque bien assez solide pour être à l'origine de nos tous premiers frissons. Audacieux, malin et fascinant, Les révoltés de l'an 2000 montre peu et suggère beaucoup. Des maisons vides, un store qui se baisse soudain, une voix étouffée au téléphone... nos nerfs passent un test !
Le film étant ce qu'il est, je vous le déconseille si les plus jeunes d'entre nous attirent votre sympathie et plus encore si votre famille s'apprête à accueillir un nouveau-né ! Il faut vraiment que je sois clair avec vous: j'ai trouvé le spectacle peu aimable et même dérangeant. Pour autant, je n'ai pas regretté ma soirée, au contraire: le propos n'est pas conforme aux "bonnes moeurs", mais c'est avec un talent indéniable que l'idée de départ est traitée. L'impression de malaise grimpe petit à petit jusqu'à la toute fin du métrage, ce que j'ai trouvé brillant en soi et malgré toutes les réserves morales qu'un tel récit peut légitimement susciter. J'ai apprécié Les révoltés de l'an 2000 pour son mystère: quoi qu'on en dise et pense, les deux personnages principaux agissent de manière logique et se frottent à une violence qui, elle, semble n'avoir aucune véritable explication rationnelle. Bon... le générique placé au début du film propose une explication possible sous forme de retour de bâton, mais ne convainc qu'à moitié. C'est donc à vous de vous faire une opinion. Si toutefois vous l'osez...
Les révoltés de l'an 2000
Film espagnol de Narciso Ibañez Serrador (1976)
Inconfortable et glaçant: cet opus a de quoi satisfaire les amateurs d'un cinéma qui ne ménage pas son public et lui impose un suspense poisseux. Cerise sur le gâteau: les images sont souvent magnifiques. Face à cela, la première comparaison qui m'est venue spontanément est Le village des damnés (dans sa version première). Autres plans B à découvrir: Les innocents ou Le ruban blanc. J'en tremble encore...
Eve et Tom forment un couple harmonieux. Ces deux jeunes Anglais partent passer quelques jours de vacances dans le sud de l'Espagne. Ils sont ravis de pouvoir participer d'abord à une sorte de carnaval géant: de quoi s'amuser et réaliser de nombreuses photos-souvenir. Eve, enceinte, est malgré tout un peu fatiguée, et Tom croit bon d'embarquer sa belle à destination d'Almanzora, la petite île au calme qu'il a visitée vingt ans plus tôt. Les deux tourtereaux y voguent seuls sur une barque qu'on leur a louée - ce qui ressemble à une erreur. Dans ce qu'ils croyaient être le paradis, ils ne croisent que des enfants et se posent alors dans un hameau écrasé par le soleil, aux faux airs de ville fantôme. Entre les murs blancs, quelques habiles mouvements de caméra suffisent ensuite à faire monter un sentiment paranoïaque bien assez solide pour être à l'origine de nos tous premiers frissons. Audacieux, malin et fascinant, Les révoltés de l'an 2000 montre peu et suggère beaucoup. Des maisons vides, un store qui se baisse soudain, une voix étouffée au téléphone... nos nerfs passent un test !
Le film étant ce qu'il est, je vous le déconseille si les plus jeunes d'entre nous attirent votre sympathie et plus encore si votre famille s'apprête à accueillir un nouveau-né ! Il faut vraiment que je sois clair avec vous: j'ai trouvé le spectacle peu aimable et même dérangeant. Pour autant, je n'ai pas regretté ma soirée, au contraire: le propos n'est pas conforme aux "bonnes moeurs", mais c'est avec un talent indéniable que l'idée de départ est traitée. L'impression de malaise grimpe petit à petit jusqu'à la toute fin du métrage, ce que j'ai trouvé brillant en soi et malgré toutes les réserves morales qu'un tel récit peut légitimement susciter. J'ai apprécié Les révoltés de l'an 2000 pour son mystère: quoi qu'on en dise et pense, les deux personnages principaux agissent de manière logique et se frottent à une violence qui, elle, semble n'avoir aucune véritable explication rationnelle. Bon... le générique placé au début du film propose une explication possible sous forme de retour de bâton, mais ne convainc qu'à moitié. C'est donc à vous de vous faire une opinion. Si toutefois vous l'osez...
Les révoltés de l'an 2000
Film espagnol de Narciso Ibañez Serrador (1976)
Inconfortable et glaçant: cet opus a de quoi satisfaire les amateurs d'un cinéma qui ne ménage pas son public et lui impose un suspense poisseux. Cerise sur le gâteau: les images sont souvent magnifiques. Face à cela, la première comparaison qui m'est venue spontanément est Le village des damnés (dans sa version première). Autres plans B à découvrir: Les innocents ou Le ruban blanc. J'en tremble encore...
4 commentaires:
Trop dérangeant à mon goût.Donc je passe. Une allégorie ce film? On se demande bien de quoi.
Je peux tout à fait comprendre qu'on évite le film. C'est tout à fait respectable.
Une allégorie ? Peut-être pas. Mais la vision glaçante d'une vengeance des "générations futures".
Je l'ai vu à sa sortie. J'en garde le souvenir de quelques scènes traumatisantes. Notamment une dans une grange avec un crochet il me semble.
Tout à fait. Le film nous propose une variation du jeu de la piñata qui fait froid dans le dos...
Enregistrer un commentaire