mercredi 23 février 2022

Chemin de vie(s)

Faudrait-il dire merci à la Faucheuse ? Souvent, lorsqu'un grand nom du cinéma disparaît, les chaînes télé daignent lâcher quelques euros pour payer les droits de tel ou tel film que la plupart d'entre elles semblaient pourtant avoir oublié. Je ferme les yeux sur cette manie opportuniste. Je les ai ouverts devant IP5 - L'île aux pachydermes...

S'il n'était pas mort le 13 janvier, ce bon vieux Jean-Jacques Beineix aurait pu célébrer les 30 ans de la sortie du film le 12 juin prochain. Ses acteurs le feront-ils en sa mémoire ? Ce sera en tout cas possible pour certains (Géraldine Pailhas, Olivier Martinez, Sekkou Sall...). Pas pour Yves Montand, décédé, lui, avant même la fin du tournage. Bon ! Avant de complètement plomber l'ambiance, je veux vous dire que IP5... demeure l'oeuvre d'un cinéaste rare et un film émouvant pour qui voudra bien y croire - ou à tout le moins s'y laisser prendre. Sans doute moins naïf que la première fois que je l'ai vu, j'ai marché quand même, simplement pour le plaisir de cette longue escapade avec ces trois beaux personnages: l'enfant rêveur, le minet au coeur d'artichaut et le vieux un peu fada, mais surtout plein de regrets existentiels. Quand son terme approche, ce très mélancolique voyage nous conseille d'aimer la vie et de ne pas nous fâcher avec les autres. Enfin... pas sûr, mais disons en tout cas que c'est ce que j'ai ressenti. Et ? Et cela m'a tout simplement... fait du bien ! Merci à toi, Beineix !

IP5 - L'île aux pachydermes
Film français de Jean-Jacques Beineix (1992)

Vous aurez bien sûr remarqué que je n'ai presque rien dit du scénario. En fait, j'ai écrit au feeling - et c'est ce que mon premier jet a donné. Peu importe au fond les circonstances qui font qu'un jeune loulou sommé de se rendre à Grenoble préfère en fait filer vers Toulouse ! Pour moi, le film joue plus sur les sensations que les idées et faits. Vous me pardonnerez de ne pas en citer un autre pour comparaison...

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En attendant d'éventuels commentaires...

Vous pouvez faire comme moi: chercher une autre chronique ailleurs. Désolé, mais je n'ai rien trouvé chez mes petits camarades habituels. Rien de long, en fait: juste une mention dans l'hommage de Pascale...

2 commentaires:

Pascale a dit…

Je l'ai revu pour cette occasion comme j'en avais l'envie.
Je me souvenais que le petit garçon était assez agaçant. ça s'est confirmé.
Mais Olivier Martinez est bien meilleur que ce qu'on en disait et c'est surprenant que sa carrière n'ait pas fonctionné.
Quant à Yves Montand il m'a bouleversée comme dans mon souvenir.
Un étrange road movie sur les routes de France avec un improbable trio.
Je comprends ton émotion.

Martin a dit…

Je crois qu'à l'époque, la mort d'Yves Montand avant la sortie du film avait aussi largement contribué à l'émotion ressentie.

Olivier Martinez s'est éloigné du cinéma français et je ne vois pas de raison pour l'expliquer - je l'avais trouvé superbe dans "Le hussard sur le toit", je me souviens. Un bon film dans l'ensemble, surtout que j'ai bien aimé aussi le personnage joué par la trop rare Géraldine Pailhas.

Tu trouves Sekkou Sall agaçant ? Je ne vois pas en quoi, mais peux comprendre que son personnage te déplaise.