Coutumier des grands écarts, j'enchaîne aujourd'hui avec un classique du cinéma japonais: Les amants crucifiés, un film qui nous propulse vers la fin du 17ème siècle et du côté de Kyoto, la capitale impériale. Ce monde féodal impose à toutes et tous un carcan social très serré. Les classes les plus modestes n'ont guère d'opportunités d'évolution...
C'est dans ce cadre que nous découvrons Mohei, talentueux employé d'une imprimerie. Travailleur, le jeune homme suscite l'admiration transie d'une servante pour laquelle il n'a pourtant que peu d'égards. En revanche, on découvre vite qu'il nourrit un sentiment plus profond pour une autre femme: O-San, la (jeune) épouse d'Ishun, son patron. Je vous laisse découvrir seuls comment le scandale va alors éclater. Sans concession, Les amants crucifiés nous décrit un Japon gangréné par les oppositions de classes, enfermé dans une tradition d'inégalité séculaire. Seule la fortune régit les relations humaines dans ce "jeu" constamment malsain, parce que biaisé, entre dominants et dominés. Nous, spectateurs de 2022, avons cependant la chance de profiter d'une reconstitution quasi-parfaite de ce vase clos: les superbes plans s'enchaînent les uns aux autres, dans la tradition du meilleur cinéma nippon. Comme j'ai pu le lire par ailleurs, la critique sociale se double d'un romantisme éperdu, quasi-mystique. Le film marque les esprits et, autant le dire, peut aisément prétendre au rang de chef d'oeuvre !
Les amants crucifiés
Film japonais de Kenji Mizoguchi (1954)
Le septième art nippon brille ici de toute sa classe. Il paraît évident que de nombreux autres films pourraient satisfaire votre curiosité pour le Japon médiéval: Les sept samouraïs est de la même année. Pour être très honnête, Les contes de la lune vague après la pluie conservent ma préférence dans la filmographie de Kenji Mizoguchi. Sachez-le: je reste donc à l'affût d'autres perles de ce grand cinéaste !
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De votre côté, vous pouvez le rejoindre ailleurs...
Ce serait une occasion de retrouver le film chez Strum, Eeguab et Lui.
C'est dans ce cadre que nous découvrons Mohei, talentueux employé d'une imprimerie. Travailleur, le jeune homme suscite l'admiration transie d'une servante pour laquelle il n'a pourtant que peu d'égards. En revanche, on découvre vite qu'il nourrit un sentiment plus profond pour une autre femme: O-San, la (jeune) épouse d'Ishun, son patron. Je vous laisse découvrir seuls comment le scandale va alors éclater. Sans concession, Les amants crucifiés nous décrit un Japon gangréné par les oppositions de classes, enfermé dans une tradition d'inégalité séculaire. Seule la fortune régit les relations humaines dans ce "jeu" constamment malsain, parce que biaisé, entre dominants et dominés. Nous, spectateurs de 2022, avons cependant la chance de profiter d'une reconstitution quasi-parfaite de ce vase clos: les superbes plans s'enchaînent les uns aux autres, dans la tradition du meilleur cinéma nippon. Comme j'ai pu le lire par ailleurs, la critique sociale se double d'un romantisme éperdu, quasi-mystique. Le film marque les esprits et, autant le dire, peut aisément prétendre au rang de chef d'oeuvre !
Les amants crucifiés
Film japonais de Kenji Mizoguchi (1954)
Le septième art nippon brille ici de toute sa classe. Il paraît évident que de nombreux autres films pourraient satisfaire votre curiosité pour le Japon médiéval: Les sept samouraïs est de la même année. Pour être très honnête, Les contes de la lune vague après la pluie conservent ma préférence dans la filmographie de Kenji Mizoguchi. Sachez-le: je reste donc à l'affût d'autres perles de ce grand cinéaste !
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De votre côté, vous pouvez le rejoindre ailleurs...
Ce serait une occasion de retrouver le film chez Strum, Eeguab et Lui.
4 commentaires:
14 septembre 1979 , il est tard , je reste scotché devant mon petit écran qui déroule « les amants crucifiés » . En ce temps là la télévision française offrait aux cinéphiles un ciné-club hebdomadaire qui réunissait plus d'un million de fidèles. Merci à Claude Jean Philippe et à Patrick Brion, de m'avoir permis de découvrir Mizoguchi et ses chefs d’œuvre revus bien des fois depuis, comme « La rue de la honte », « L'intendant Sansho », ou « la vie d' 'O 'Haru , femme galante »...
Je reconnais cette lacune dans ma cinéphilie. Et tu me donnes très envie de chercher cette merveille. Actuellement je me fais un petit festival (coffret de 4 DVD) du réalisateur de Nuages épars.
@CC Rider:
Vous vous souvenez de la date avec précision ??? Vous les notez dans un carnet ???
"L'intendant Sansho" sera probablement mon prochain Mizoguchi. J'avais l'idée d'un cycle, mais...
@Pascale:
Il n'y a pas de lacunes, juste toutes sortes de plaisirs à rattraper. Veinarde !
Mikio Naruse est une autre valeur sûre, mais je crois que je préfère Kenji Mizoguchi. C'est plus "classique".
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