jeudi 13 janvier 2022

Pas à sa place ?

Paul Château-Tétard doit quitter son sublime hôtel particulier parisien pour rejoindre sa "reine mère" à Antibes. Une grève des taxis l'oblige à prendre le métro pour la première fois de sa vie. C'est au guichet qu'il rencontre Ava, une jolie employée de la RATP qui se fiche un peu de ce boulot routinier. Et ils se marièrent et eurent... aïe, non, stop !

Ce n'est parce que La pièce rapportée est ma première rencontre avec le cinéaste français Antonin Peretjatko que je dois tout raconter de ce petit film farfelu à souhait, joliment porté par la mignonnitude d'Anaïs Demoustier, le décalage assumé du superbe Philippe Katerine et la peau-de-vacherie de la toujours redoutable Josiane Balasko. Précisions pour les amateurs: il y a encore quelques autres poissons rigolos dans ce bocal - Sergi Lopez et William Lebghil, par exemple. L'important est de comprendre qu'un vieux garçon des beaux quartiers s'entiche d'une fille du peuple, au grand désespoir de sa môman. Laquelle se décide alors à espionner l'insolente, prompte à donner raison aux soupçons de frivolité. J'ai dit STOP ! Ce point de départ scénaristique semble venu d'une autre époque, sort en fait d'un roman original signée Noëlle Renaude et s'avère d'une franche efficacité comique. Ce que j'ai découvert m'a réjoui. Et c'est ce que j'attendais !

Entendons-nous bien: tout cela n'est pas hilarant, mais assez soigné pour que l'on s'amuse de bout en bout. Un seul regret: la présence d'une voix off insistante, Antonin Peretjatko s'étant en fait complu dans le rôle du narrateur (sans toujours trouver la bonne distance). Tout le reste est admirable et j'ai trouvé très amusante la coïncidence qui m'aura fait suivre les pérégrinations d'une femme qui s'ennuie trois jours seulement après celles d'une Madame Bovary portugaise. D'une durée d'une heure et demie, La pièce rapportée est plus légère qu'un Flaubert, je vous rassure, et peut donc se déguster sur le pouce entre deux films - ou bouquins - plus sérieux. Un vrai petit plaisir ! Derrière d'excellents actrices et acteurs, tout cela est bien d'un ton allègre, délicieusement rétro et primesautier, la très bonne nouvelle étant que je n'ai rien vu d'important qui détonerait sur le plan formel. Il ne me reste plus qu'à voir les deux premiers films du même auteur pour bien faire: c'est ce que je programme pour dans quelques jours. Avec l'espoir que cela puisse nuancer une certaine rigueur de l'hiver...

La pièce rapportée
Film français d'Antonin Peretjatko (2021)

Est-ce une bulle de savon ? Du cinéma pop ? Ou même plus que cela ? J'adresse ce clin d'oeil à Hugo, l'ami qui m'a accompagné voir ce film sympa et qui, pour le coup, a vu les oeuvres complètes du réalisateur. En tout cas, c'est du rire intelligent, comme ce qu'on trouve de mieux chez Dupontel, Dupieux et Kervern / Delépine (sans comparaison !). Au final, j'ai trouvé un peu de Courage fuyons. Il y a pire référence...

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Un léger contrepoint...

Il faut avouer que Pascale ne s'est pas enthousiasmée autant que moi.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Du rire intelligent ??? OMG, c'est ce que j'ai trouvé de plus stupide en 2021 et très laid visuellement.
J'ai trouvé ce film consternant et j'étais gênée pour les 3 acteurs que j'aime et qui m'ont fait me déplacer.

Vincent / inisfree.hautetfort.com a dit…

Moi j'aime beaucoup Peretjatko, même si je n'ai pas vu celui-ci.

Martin a dit…

@Pascale:

Carrément le pire de tous ? Bigre ! Je te trouve vraiment très sévère, sur ce coup-là !

Martin a dit…

@Vincent:

Il n'est pas exclu que je découvre les deux premiers films dudit Antonin... prochainement.