mardi 31 août 2021

Après son départ

Trois en 2017, deux en 2018, deux encore en 2019 et trois l'année dernière: chaque millésime, j'essaye de voir quelques films africains. C'est peu après la mi-juillet que j'ai découvert Abouna, premier opus du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun (déjà cité sur le blog). Le titre peut être traduit Notre père, sans la connotation religieuse...

Le père dont il est question est celui de Tahir et Amine, deux enfants tchadiens. En quittant son village un jour, il les a laissés derrière lui. Leur mère, elle, n'a pas eu d'autre choix que de confier leur éducation au responsable d'une école coranique. Si le plus âgé des deux frères paraît plus raisonnable, cette double séparation est aussi douloureuse à vivre pour lui que pour son cadet. Le film nous montre dès lors comment ces deux mômes s'en sortent... ou pas, sans leurs parents. Autant vous le dire: Abouna est un film "doux", mais pas angélique. Dans une interview aux Cahiers du cinéma en 2003, le réalisateur assure que raconter cette histoire "rejoint des questions sur l'Afrique tout entière et répond à (son) unique préoccupation: filmer la vie". Croyez-moi: ce long-métrage d'une heure trente vaut bien le détour. Je retiens une formule que j'ai lue après coup: il parle de la tragédie d'une vie, sans jamais se contenter d'en faire un drame. Bon résumé ! Le cadre subsaharien m'a rendu curieux, mais je crois que l'histoire reste de portée universelle. À vous de voir, si vous en avez l'occasion.

Abouna
Film franco-tchadien de Mahamat-Saleh Haroun (2002)

Je crois vraiment ce film accessible à tous, adultes et adolescents. Disons en tout cas qu'il est certes un peu triste, oui, mais très beau. En Afrique toujours, Wallay est peut-être moins "dur à encaisser" pour les plus jeunes. Vous êtes prêts à vous frotter à un autre récit d'enfants oubliés par leur père ? Je vous suggère Le retour: ce film russe est la (possible) seconde partie d'un diptyque avec celui du jour.

4 commentaires:

cc rider a dit…

En matiére de relation complexe "pére/fils" , je suggére "l'incompris" de Luigi Comencini, oeuvre bouleversante injustement éreintée à sa sortie, et qui sera un succés critique et public 10 ans plus tard lors d'une nouvelle exploittion en salle.

Martin a dit…

Je note ce judicieux conseil, merci. Il me semble que nous avons déjà parlé de ce film...

Pascale a dit…

Jamais entendu parler.
Mais les enfants qui souffrent ça me fait trop mal.
Jamais pu revoir Le cahier...

Martin a dit…

Je comprends, même si cela reste un bien joli film.