lundi 17 mai 2021

Des combattants

Autant l'admettre: Monos n'est pas vraiment un film facile à analyser. Son titre, d'abord, signifie Singes en espagnol. Désigne-t-il l'habileté supposée et/ou la sauvagerie de ses jeunes "héros" ? C'est possible. Les mots, ici, ont peut-être bien moins d'importance que les images. Tout vient concourir à nous plonger dans une atmosphère incertaine !

Ils s'appellent Wolf, Lady, Big Foot, Rambo, Dog, Smurf, Boom Boom. Filles et garçons, adolescents, jeunes soldats d'une armée clandestine dont ils ne connaissent guère qu'un sergent-instructeur, Le Messager. C'est lui qui leur a confié la garde de La Doctora, otage de la cause mystérieuse défendue par la très secrète Organisation. Il se peut que, parmi vous, certains connaissent assez l'histoire de l'Amérique du Sud pour faire un parallèle entre ce que montre le film et ce qui se passe dans son pays d'origine, la Colombie. Un léger flou subsiste toutefois. Monos dissimule sa nature ou, plus exactement, invente un monde parallèle au nôtre, dans lequel il semble alors s'amuser à nous perdre. Sans repère établi, l'expérience peut s'avérer des plus déstabilisantes. Je suppose que c'est aussi en cela que l'on peut la trouver... agréable.

Vous l'aurez compris à ma phrase précédente: je reste assez réservé. Un point positif: porté par une bande-son inconfortable, le métrage s'illustre néanmoins par de splendides images et un montage épatant. On est aussitôt lancé au coeur de l'action, au plus près de la dizaine de jeunes protagonistes. Plus tard, quand le champ s'élargira, le film nous permettra d'adopter un point de vue différent sur la situation. Ce ne sera pas réellement moins oppressant, cela dit, en dépit même d'un changement de décor (on quittera la montagne pour la jungle). Monos n'accorde finalement de répit à personne: le retour à une vie normale que l'on pouvait imaginer possible pour certains personnages s'avère finalement n'être qu'une chimère de plus. Je crois préférable de souligner que le propos m'a paru, en ce sens, violent et désespéré. Cela n'a pas empêché le long-métrage de remporter plusieurs Prix dans des festivals - dont, à Sundance, celui du meilleur film étranger.

Monos
Film colombien d'Alejandro Landes (2019)

Pas facile de réaliser un tel film ? Je le crois, vu qu'il a dû s'appuyer sur des producteurs colombiens, mais aussi allemands, argentins, danois, américains, néerlandais, suisses, suédois et uruguayens ! Moyenne, ma note traduit ma part d'incompréhension sur le sujet. Oui, Rebelle m'avait davantage convaincu sur le thème des enfants soldats, en Afrique cette fois. Côté bad trip, je repense à Mosquito...

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Il y en a plein ! Je vous propose, par exemple, de lire celui de Pascale.

2 commentaires:

cc rider a dit…

Au delà de la forme qui n exclut pas certains excès , une réflexion sur le fond m'aurait semblé digne d' intérêt. En ces temps troublé ou la violence adolescente , comme le terrorisme font la une de nos journaux, essayer de comprendre les mécanismes de l'effet de bande ou de l'endoctrinement des plus jeunes aurait été une démarche louable voire nécessaire..Hélas l'approche du sujet par trop démonstrative ne répond jamais à cette attente...

Martin a dit…

Pas complètement, c'est vrai, mais un peu quand même. Et j'aime l'idée que le film ne nous explique pas tout.