vendredi 2 octobre 2020

Le réveil du monstre

L'existence de divers blockbusters américains consacrés à la créature nippone m'a donné envie de découvrir le vrai (et premier) Godzilla. Retour, donc, en 1954, neuf ans après que les Japonais ont capitulé face aux Américains dans l'effroyable guerre du Pacifique. J'en parle parce que le film évoque à plusieurs reprises les ravages de l'atome...

Un bateau de pêche est frappé par un vif éclair de lumière et coule presque instantanément. Quelques navires venus lui porter secours connaissent le même sort funeste. D'autres phénomènes inexplicables surviennent... jusqu'à l'apparition soudaine d'un monstre marin géant. Sortie des eaux et incontrôlable, la bête détruit tout sur son passage. Et il se pourrait bien qu'elle ait été réveillée par des essais nucléaires menés dans l'océan, tout en déployant une force plus dévastatrice encore que celle d'une bombe H ! Ce scénario de film-catastrophe lambda, Godzilla l'enrichit de sous-récits, les réactions des hommes face à la menace n'étant pas toujours les mêmes. La curiosité scientifique que représente l'animal est rapidement battue en brèche par les peurs qu'il suscite. La chronique d'une élimination annoncée...
 
Le film dit cependant quelque chose des mutations de la société japonaise, comme de la constance de ses plus ancestrales traditions. Non sans un certain amusement, j'ai d'ailleurs découvert à l'occasion qu'avant de connaître une longue série de suites, il a fait, dès 1956, l'objet de remontages pour sa sortie aux États-Unis et en France. D'après Wikipédia, ce n'est même qu'en 1997 qu'une VHS de la version originelle japonaise fut enfin commercialisée dans notre beau pays ! Pendant ce temps, l'idée maîtresse de ce Godzilla premier du nom eut tout le temps d'être revisitée dans son propre pays, la bête allant jusqu'à prêter main forte aux humains contre d'autres créatures XXL. Ce sont d'autres histoires... que je raconterai peut-être, un jour. Avant cela, pour en revenir au long-métrage du moment, je vous dirai qu'il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre, mais que son statut de classique du cinéma mondial, lui, ne me semble pas usurpé pour autant. Revenir aux sources d'une légende est très souvent une démarche intéressante: c'est ici, à mon avis, la posture qu'il convient d'adopter.
 
Godzilla
Film japonais de Ishirô Honda (1954)

J'ai eu un grand plaisir à découvrir ce film imparfait, mais culte. Énorme succès à l'époque, il attira près de dix millions de spectateurs japonais en salles. Mention spéciale pour Takashi Shimura, acteur vu en chef samouraï chez Akira Kurosawa et ici scientifique raisonnable. À la recherche de monstres récents ? Je suggère Colossal et The host. Vous pourriez également vous frotter à Cloverfield, sur votre lancée !

4 commentaires:

cc rider a dit…

Bientot le remake de "King Kong vs Godzilla" dont l'original date de 62, ou nos deux amis xxxl devraient envahir nos écrans cette année, si la sortie n'est pas une nouvelle fois repoussée...

Martin a dit…

Oui, j'ai entendu parler de ce remake, mais au rythme où vont les choses, un report n'est pas impossible...

Pascale a dit…

Je ne sais plus si je l'ai vu.
Godzilla est moins attachant que King Kong. Pas du tout d'ailleurs.
Il est bien joli l'acteur sur la photo. C'est tout ce que jai dire.

Martin a dit…

King Kong a le coeur tendre. Godzilla, dans ce tout premier opus, pas du tout...
Le film tourne malgré tout autour d'une histoire d'amour compliquée, aussi. Tu devrais le (re)voir.