83 jours: une fois arrivé aux commandes de son pays, c'est le temps pris par Fidel Castro, en 1959, pour fonder un Institut cubain des arts et de l'industrie cinématographique. J'ai découvert récemment un film d'un cinéaste français parti tourner sur l'île au début des années 60. Une oeuvre étonnante et le fruit d'un engagement vraiment original...
Armand Gatti n'est pas le seul à avoir ainsi dirigé son regard d'artiste vers La Havane à ce moment de l'histoire du monde. Agnès Varda, Chris Marker, Joris Ivens ou Mikhail Kalatozov peuvent être cités parmi les curieux à avoir suivi la même démarche. Il semble toutefois que le film dont je souhaite parler aujourd'hui puisse être distingué d'autres longs-métrages. En fait, El otro Cristóbal a d'abord été conçu comme un film cubain, commandé par Castro himself sur les conseils d'un ami argentin, médecin de son état: j'ai nommé Ernesto Guevara. L'histoire retient que le Che avait rencontré le réalisateur français quelques années auparavant, alors qu'il préparait un documentaire consacré à la guerre civile au Guatemala. Chose assez surprenante compte tenu de ce contexte: l'oeuvre que j'ai vue n'est pas militante. En tout cas, elle ne fait pas directement l'apologie du régime castriste. Elle parle cependant de la mort (incertaine) d'un dictateur et d'une révolution portée par le petit peuple. Sa manière de le faire surprend à chaque plan ! Le jeu d'influences surréalistes et vaudous...
Je vous mentirais si je vous disais que j'ai tout compris au scénario et aux symboles qu'il met en avant. Il est tout de même question d'une Vierge noire descendue du ciel et qui attrape la tuberculose ! Autre élément à moitié dingue: un despote qui retrouve des partisans au Purgatoire et se décide à envahir le Paradis, quitte à déclencher quelques catastrophes supplémentaires sur le dos des pauvres gens. Si j'en crois ce que j'ai pu ressentir, le message d'El otro Cristóbal pourrait bien être qu'il n'existe aucun lieu plus agréable que la Terre des hommes. Est-ce vraiment ce qu'Armand Gatti, auteur de théâtre et poète, a voulu dire ? Je note que son film a fait l'objet de critiques véhémentes à Cuba, pays qu'il représentait pourtant lors du Festival de Cannes 1963. Reparti bredouille de la Croisette, le long-métrage est tombé dans l'oubli: il n'en est ressorti que récemment, à la faveur d'une restauration tout juste finalisée. Qu'en retenir ? Des images superbes, très inventives et qui m'ont rappelé l'univers du carnaval. Ce n'est pas tous les jours que le cinéma nous propose un tel voyage !
El otro Cristóbal
Film franco-cubain d'Armand Gatti (1963)
Vous l'aurez compris: je suis ravi d'avoir découvert ce long-métrage atypique, même si ce n'est pas de ce genre de film que je veux faire mon quotidien cinéphile. Ponctuellement, c'est toujours bien de sortir des sentiers battus. Mais maintenant, quelle comparaison hasardeuse pourrait-on faire ? Je n'en ai aucune idée ! Si vous vouliez revoir Cuba dans un autre contexte, il vous resterait Yuli ou Fraise et chocolat...
Armand Gatti n'est pas le seul à avoir ainsi dirigé son regard d'artiste vers La Havane à ce moment de l'histoire du monde. Agnès Varda, Chris Marker, Joris Ivens ou Mikhail Kalatozov peuvent être cités parmi les curieux à avoir suivi la même démarche. Il semble toutefois que le film dont je souhaite parler aujourd'hui puisse être distingué d'autres longs-métrages. En fait, El otro Cristóbal a d'abord été conçu comme un film cubain, commandé par Castro himself sur les conseils d'un ami argentin, médecin de son état: j'ai nommé Ernesto Guevara. L'histoire retient que le Che avait rencontré le réalisateur français quelques années auparavant, alors qu'il préparait un documentaire consacré à la guerre civile au Guatemala. Chose assez surprenante compte tenu de ce contexte: l'oeuvre que j'ai vue n'est pas militante. En tout cas, elle ne fait pas directement l'apologie du régime castriste. Elle parle cependant de la mort (incertaine) d'un dictateur et d'une révolution portée par le petit peuple. Sa manière de le faire surprend à chaque plan ! Le jeu d'influences surréalistes et vaudous...
Je vous mentirais si je vous disais que j'ai tout compris au scénario et aux symboles qu'il met en avant. Il est tout de même question d'une Vierge noire descendue du ciel et qui attrape la tuberculose ! Autre élément à moitié dingue: un despote qui retrouve des partisans au Purgatoire et se décide à envahir le Paradis, quitte à déclencher quelques catastrophes supplémentaires sur le dos des pauvres gens. Si j'en crois ce que j'ai pu ressentir, le message d'El otro Cristóbal pourrait bien être qu'il n'existe aucun lieu plus agréable que la Terre des hommes. Est-ce vraiment ce qu'Armand Gatti, auteur de théâtre et poète, a voulu dire ? Je note que son film a fait l'objet de critiques véhémentes à Cuba, pays qu'il représentait pourtant lors du Festival de Cannes 1963. Reparti bredouille de la Croisette, le long-métrage est tombé dans l'oubli: il n'en est ressorti que récemment, à la faveur d'une restauration tout juste finalisée. Qu'en retenir ? Des images superbes, très inventives et qui m'ont rappelé l'univers du carnaval. Ce n'est pas tous les jours que le cinéma nous propose un tel voyage !
El otro Cristóbal
Film franco-cubain d'Armand Gatti (1963)
Vous l'aurez compris: je suis ravi d'avoir découvert ce long-métrage atypique, même si ce n'est pas de ce genre de film que je veux faire mon quotidien cinéphile. Ponctuellement, c'est toujours bien de sortir des sentiers battus. Mais maintenant, quelle comparaison hasardeuse pourrait-on faire ? Je n'en ai aucune idée ! Si vous vouliez revoir Cuba dans un autre contexte, il vous resterait Yuli ou Fraise et chocolat...
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